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LES BELGES ILLUSTRES.
croyance, pour se ruer avec un engouement sans égal sur les
monuments littéraires, sur l'architecture et sur les arts des
sociétés païennes, dans lesquelles elle n’avait aucune racine.
Ainsi, quand la religion catholique élevait 1 église de Saint-
Pierre sur le modèle des temples de Jupiter, ses saints vénérés
avaient encore Cæsarius et Baronius pour historiens.
C’était donc, même après la réforme, une tentative hardie
que celle de dépouiller la légende des saints. qui formait les
annales héroïques de 1 Eglise, des fables qu'une crédule igno-
rance y avaient introduites, et dont la plupart étaient consa-
crées par une croyance de plusieurs siècles. L'homme à qui
vint cette pensée, et qui eut le courage d’en entreprendre lexé-
cution, appartient à la Belgique. C'est lejésuite Bollandus.
Sa biographie n'offre point de faits éclatants, point d’épi-
sodes glorieux ou romanesques. C'est celle d’un simple savant,
humble, modeste et laborieux. Mais de ses obscurs et pénibles
travaux est sortie une œuvre impérissable, une œuvre dont
les proportions gigantesques font pâlir les savants rachitiques
de nos jours, il a attaché son nom a cette œuvre , et son nom
est immortel. Si les événements de sa vie ne sont point de na-
ture à intéresser les lecteurs de roman, les amis de la science
remonteront avec plaisir au berceau d’une entreprise devant
laquelle 1 Encyclopédie elle-même est une œuvre de pygmées.
D ailleurs , la vie du savant n'est autre que l’histoire de ses
travaux.
Jean de Bolland naquit au village de Julémont, dans le Lim-
bourg, le 13 août 1396. Ses parents étaient originaires d un
hameau voisin, nommé Bolland, d'où ils avaient pris leur
LES BELGES ILLUSTRES.
croyance, pour se ruer avec un engouement sans égal sur les
monuments littéraires, sur l'architecture et sur les arts des
sociétés païennes, dans lesquelles elle n’avait aucune racine.
Ainsi, quand la religion catholique élevait 1 église de Saint-
Pierre sur le modèle des temples de Jupiter, ses saints vénérés
avaient encore Cæsarius et Baronius pour historiens.
C’était donc, même après la réforme, une tentative hardie
que celle de dépouiller la légende des saints. qui formait les
annales héroïques de 1 Eglise, des fables qu'une crédule igno-
rance y avaient introduites, et dont la plupart étaient consa-
crées par une croyance de plusieurs siècles. L'homme à qui
vint cette pensée, et qui eut le courage d’en entreprendre lexé-
cution, appartient à la Belgique. C'est lejésuite Bollandus.
Sa biographie n'offre point de faits éclatants, point d’épi-
sodes glorieux ou romanesques. C'est celle d’un simple savant,
humble, modeste et laborieux. Mais de ses obscurs et pénibles
travaux est sortie une œuvre impérissable, une œuvre dont
les proportions gigantesques font pâlir les savants rachitiques
de nos jours, il a attaché son nom a cette œuvre , et son nom
est immortel. Si les événements de sa vie ne sont point de na-
ture à intéresser les lecteurs de roman, les amis de la science
remonteront avec plaisir au berceau d’une entreprise devant
laquelle 1 Encyclopédie elle-même est une œuvre de pygmées.
D ailleurs , la vie du savant n'est autre que l’histoire de ses
travaux.
Jean de Bolland naquit au village de Julémont, dans le Lim-
bourg, le 13 août 1396. Ses parents étaient originaires d un
hameau voisin, nommé Bolland, d'où ils avaient pris leur