CHEMINS DÈ L’ËMPiRÈ Liv. IV.
qu’eîles luy fervifTent d’armes pour fe défendre contre les Liguriens, qui
le vouloient opprimer : ainfi que raconte Æfchylus en fon Promethée,
& Strabon au 4. livre de fa Geographie : ou bien à raifon des pierres
ou petits cailloux noirs , jettez dans une Urne au Procès que l’on fài-
foit criminellement à Micilus, lequel ayant fait vœu à Hercule, ces
cailloux noirs fe trouverent tous biancs en les tirant dehors : comme
Ovide écritau if.îivre de fes Metamorphofes.
iz. Mais Apollon n’eft-il pas entre îes Dieux , que îa fuperftition
Payenne croyoit préfider fur les bornes êt les chemins ? Premierement
nous fçavons par le témoignage de Macrobe , que parmy les Grecs il
avoit le furnom de ‘’Ayv&ç, c’eft-à’dire , Vïarurr. Prœfes : Et par ce-
luy de Paufanias , & de Phurnutus, qu’on îuy drefibit des Colomnes
carrées , ôc des fimulacres par îes chemins , tous femblabîes à ceux de
Mercure.Phurnutus nous le témoigne,quandildit : ’a?vdOç ènvvcfxxÇt'mf
àiâvlwç iJ'puvB-îlç cv idjV àyvix(ç , roclcu/^a^ei tcwxxs , ^ yrA>;por Qcvivç
tv9xnïi\uv. C’eft-à-dire , Apoilon eft iurnommé Hgyieus^ à caufe qu’on
luy dreffe des Statuës au milieu des chemins. Car en fe levant, il les
frappe de fes rayons, & les remplit de îumiere.
13. N ous pouvons encore tirer un argument de cecy , de l’une des
Medailles d’Augufte , qui fe vantoit ambiticufement d’être fils d’Apol-
lon. Et qui pour en donner couvertement quelque imprefiion aux
hommes, fit réprefenter au revers de ladite Medaille un terme, fi-
nifiànt en haut par une tête toute envïronnée de rayons, traverfé par
3e pied de la figure d’un foudre , & par le milieu de ces mots oxrtCh
P&lixç-. Hafte-toy kntement. D’autant que le Dieu Terminus ne pfic
être remué de fa place , lors que Tarquinius Prifcus le vouîut tranf-
porter avec les autres , pour faire les fondemens du Tempîe de Jupiter
Capitolin : comme raconte Denys d’Halicarnaflb : & le foudre au
contraire , furpalfe toutes chofes en promptitude de mouvement : l’im-
mobiiité de l’un & îa vitefîe de Pautre ayant donné occafion à Augu-
fte d’en accommoder fa devife, pour luy fervir de temperament en
fes acfions.
14- II ne refte pîus qu’à dire un mot de Bacchus : caronl’a .crû
préfider fur les chemins aufii-bien que les autres. Suidas écrit que
îes Anciens piantoient certains bouquets de pierre près de l’entrée de
leurs maifons, qui étoient ronds, & larges par en bas : & qui ve-
noient à s’amoindrir à mefure qu’elles s’éievoient en hauteur : qu’on
les appelîoit dyvdvç , du même mot que l’on furnommoit Apoîlon , &
que queîques-uns tenoient, que telles pierres étoient confacrées audit
Apoîlon : les autres à Bacchus, & îes autres à tous lcs deux enfemble :
Ayvdj 3 V51 x/jüv eiç c%v Ai'yuv , cv 1 çxcn Twy BvpcûV iJlaç q
gvvlovç eîç AmTk.wv^, ci q Aiovvas , oi J cLy,$Q~v.
ij. Ces pierres refiembloient fort bien au fimulacre du Soleil, que
qu’eîles luy fervifTent d’armes pour fe défendre contre les Liguriens, qui
le vouloient opprimer : ainfi que raconte Æfchylus en fon Promethée,
& Strabon au 4. livre de fa Geographie : ou bien à raifon des pierres
ou petits cailloux noirs , jettez dans une Urne au Procès que l’on fài-
foit criminellement à Micilus, lequel ayant fait vœu à Hercule, ces
cailloux noirs fe trouverent tous biancs en les tirant dehors : comme
Ovide écritau if.îivre de fes Metamorphofes.
iz. Mais Apollon n’eft-il pas entre îes Dieux , que îa fuperftition
Payenne croyoit préfider fur les bornes êt les chemins ? Premierement
nous fçavons par le témoignage de Macrobe , que parmy les Grecs il
avoit le furnom de ‘’Ayv&ç, c’eft-à’dire , Vïarurr. Prœfes : Et par ce-
luy de Paufanias , & de Phurnutus, qu’on îuy drefibit des Colomnes
carrées , ôc des fimulacres par îes chemins , tous femblabîes à ceux de
Mercure.Phurnutus nous le témoigne,quandildit : ’a?vdOç ènvvcfxxÇt'mf
àiâvlwç iJ'puvB-îlç cv idjV àyvix(ç , roclcu/^a^ei tcwxxs , ^ yrA>;por Qcvivç
tv9xnïi\uv. C’eft-à-dire , Apoilon eft iurnommé Hgyieus^ à caufe qu’on
luy dreffe des Statuës au milieu des chemins. Car en fe levant, il les
frappe de fes rayons, & les remplit de îumiere.
13. N ous pouvons encore tirer un argument de cecy , de l’une des
Medailles d’Augufte , qui fe vantoit ambiticufement d’être fils d’Apol-
lon. Et qui pour en donner couvertement quelque imprefiion aux
hommes, fit réprefenter au revers de ladite Medaille un terme, fi-
nifiànt en haut par une tête toute envïronnée de rayons, traverfé par
3e pied de la figure d’un foudre , & par le milieu de ces mots oxrtCh
P&lixç-. Hafte-toy kntement. D’autant que le Dieu Terminus ne pfic
être remué de fa place , lors que Tarquinius Prifcus le vouîut tranf-
porter avec les autres , pour faire les fondemens du Tempîe de Jupiter
Capitolin : comme raconte Denys d’Halicarnaflb : & le foudre au
contraire , furpalfe toutes chofes en promptitude de mouvement : l’im-
mobiiité de l’un & îa vitefîe de Pautre ayant donné occafion à Augu-
fte d’en accommoder fa devife, pour luy fervir de temperament en
fes acfions.
14- II ne refte pîus qu’à dire un mot de Bacchus : caronl’a .crû
préfider fur les chemins aufii-bien que les autres. Suidas écrit que
îes Anciens piantoient certains bouquets de pierre près de l’entrée de
leurs maifons, qui étoient ronds, & larges par en bas : & qui ve-
noient à s’amoindrir à mefure qu’elles s’éievoient en hauteur : qu’on
les appelîoit dyvdvç , du même mot que l’on furnommoit Apoîlon , &
que queîques-uns tenoient, que telles pierres étoient confacrées audit
Apoîlon : les autres à Bacchus, & îes autres à tous lcs deux enfemble :
Ayvdj 3 V51 x/jüv eiç c%v Ai'yuv , cv 1 çxcn Twy BvpcûV iJlaç q
gvvlovç eîç AmTk.wv^, ci q Aiovvas , oi J cLy,$Q~v.
ij. Ces pierres refiembloient fort bien au fimulacre du Soleil, que