CHEMINS DE. L'EMPIRE. Liv. V. 407
des fleurs Sc onguents precieux fur les Convives. Ncron appella luy- Suet. m
irsefme ce Palais , Domum auream , cujus tanta laxitas , ut porticus tri- Kerone'
plices miliiarias haberet. Jn cateris parùbus cm.cia auro hta , dijhncia
gemmis unionumque conchis eranî. Cœnationes laqueata, tabulis eburneis ver-
J'atiiibus , ut Jicres , fijiulatis , ut unguenta clefuper fpargerentur. Dcmi- inîubUa
tien ne voumt pas ceder a Neron en ces folles deipenlès. Pîutarque
ayant diicouru de la dorure li fomptueufc du Capitoie , adjoûte , que
ii quelqu’un s’en eftonne , qu’ii vienne par apiès à vjftter les Gale-
ries , les Baftliques, les Bains , ou les Serrails des Concubines de Do-
mitien , il pourra bien eitre ravy d’autre admnation , ôc s’exciamera
avec le Poëte Epicharmus.
A7on benignus es, habes morbumy
Profufone gaudens.
C’eft: merveille à la verité , qu’un Temple doré ft richement que ce-
luy du Capitole , ne paroiflè rien en comparaifon d’une partie du Pa-
lais d’un Empereur. Et neantmoins les Empereurs n’étoient pas feuls
qui faifoient dorer leurs maifons , c’étoit une coûtume du tems de
faire dorer les parois, les planchers , & les chapiteaux des Colomnes :
Laquearia quœ nunc , & in privatis domibus auro teguntur , dit Pline , îlin. Ub.
( è Templo Capiîolino ) tranftere in cameras , in parietes quoque quï jam 3 3- nat.
£5? 'tpfi , tanquam vafa , inaurantur. S. Jerôme en difoit de mefme 3*
de fon temps. Auro parietes , auro laquearia , aiko fulgent capita colum- gpifi.aî
narum. Quand Properce dit, Gauden-
tium.
jjfjocl non Tcenariis domus eft mihi fulta metaUis ,
Nec camera auratas inter eburna trabes.
Cela montre aflèz que c’eftoit chofe commune à fon ftécle, de baftir
de marbre amené de bien loin , comme celuy du Promontoire Tena-
rus près de Lacedemone , ôc d’avoir des planchers faits d’yvoire fur
des poutres dorées.
7. L’autre maniere d’enduits ôc incruftations d’or , confiftoit en
lames folides paflees par les mains des Orfévres, ôc appliquéesauxpou-
tres ôc folives des maifons , portes des Temples , ôt mafîonnerie
d’Amphitéatres. Ces lames d’or font fignifiées par ces mots ; Craf-
fum vel Solidum Aurum : à la difterence des feuilles d’or battu , qu’ils
nommoient Braffeas, ôc qui fervoient aux fîmples dorures. II faut bien
dire que cela étoit tout commun , du temps de Domitien , puis quc Tbelaid. i«
Stace parlant des temps efquels- l’ancienne frugalité vivoit encore,
ü dit,
Et nondum craffo laquearia fulta metaïlo ,
des fleurs Sc onguents precieux fur les Convives. Ncron appella luy- Suet. m
irsefme ce Palais , Domum auream , cujus tanta laxitas , ut porticus tri- Kerone'
plices miliiarias haberet. Jn cateris parùbus cm.cia auro hta , dijhncia
gemmis unionumque conchis eranî. Cœnationes laqueata, tabulis eburneis ver-
J'atiiibus , ut Jicres , fijiulatis , ut unguenta clefuper fpargerentur. Dcmi- inîubUa
tien ne voumt pas ceder a Neron en ces folles deipenlès. Pîutarque
ayant diicouru de la dorure li fomptueufc du Capitoie , adjoûte , que
ii quelqu’un s’en eftonne , qu’ii vienne par apiès à vjftter les Gale-
ries , les Baftliques, les Bains , ou les Serrails des Concubines de Do-
mitien , il pourra bien eitre ravy d’autre admnation , ôc s’exciamera
avec le Poëte Epicharmus.
A7on benignus es, habes morbumy
Profufone gaudens.
C’eft: merveille à la verité , qu’un Temple doré ft richement que ce-
luy du Capitole , ne paroiflè rien en comparaifon d’une partie du Pa-
lais d’un Empereur. Et neantmoins les Empereurs n’étoient pas feuls
qui faifoient dorer leurs maifons , c’étoit une coûtume du tems de
faire dorer les parois, les planchers , & les chapiteaux des Colomnes :
Laquearia quœ nunc , & in privatis domibus auro teguntur , dit Pline , îlin. Ub.
( è Templo Capiîolino ) tranftere in cameras , in parietes quoque quï jam 3 3- nat.
£5? 'tpfi , tanquam vafa , inaurantur. S. Jerôme en difoit de mefme 3*
de fon temps. Auro parietes , auro laquearia , aiko fulgent capita colum- gpifi.aî
narum. Quand Properce dit, Gauden-
tium.
jjfjocl non Tcenariis domus eft mihi fulta metaUis ,
Nec camera auratas inter eburna trabes.
Cela montre aflèz que c’eftoit chofe commune à fon ftécle, de baftir
de marbre amené de bien loin , comme celuy du Promontoire Tena-
rus près de Lacedemone , ôc d’avoir des planchers faits d’yvoire fur
des poutres dorées.
7. L’autre maniere d’enduits ôc incruftations d’or , confiftoit en
lames folides paflees par les mains des Orfévres, ôc appliquéesauxpou-
tres ôc folives des maifons , portes des Temples , ôt mafîonnerie
d’Amphitéatres. Ces lames d’or font fignifiées par ces mots ; Craf-
fum vel Solidum Aurum : à la difterence des feuilles d’or battu , qu’ils
nommoient Braffeas, ôc qui fervoient aux fîmples dorures. II faut bien
dire que cela étoit tout commun , du temps de Domitien , puis quc Tbelaid. i«
Stace parlant des temps efquels- l’ancienne frugalité vivoit encore,
ü dit,
Et nondum craffo laquearia fulta metaïlo ,