414 HISTOIRE DES GRANDS
ludov. Ve- demie bo(Te avec de Ia cire ou autre matiere femblable. Gemmïs enim
montiofius Imaginss cœlantur , vel fcalpuntur. Celatæ dïcuntur , fi è plana fuperficie
in Gallo 0pus em'meat. Scalpt<e contra , fi opus refugiat. Au contraire ils appellent
hofiteTit » ce ftue nous aPPe^ons des Images de bois , de pieire , & de
deScul- ' mai'bre : d’oii nous vient le mot dTmager , que les Latins appellent
ftur.p.16. Sculptorem : & nomment Statuam toute Image de fonte : ainb que
nous verrons plus particulierement au chapitre iuivant.
Pour venir donc aux ornemens des grandes Ruës de lavilIedeRome,
nous commencerons par ceux qui dépendent de la Peinture , comme
premiere en ufage en ladite Ville. Car nous avons déja vû par l’autori-
L. té de Pline , que la Peinture étoit au commencement l’unique parure
des Edifices, & dedans St dehors : qui a eu vogue , jufques à ce que
fur le tard les enduits d’or, 6c incruftations de marbre luy ontfaitquit-
ter la place , ôc Pont réduit aux fimples Tableaux : qui n’ont laifie
d’être en tout tems fort aimez & eftimez par les Romains : & expofez
en pleines Ruës ou Places publiques , en certains endroits à couvert ,
pour l’embelliftement 6t décoration d’icelles.
2. Tels étoient les Tableaux des grands Capitaines qui avoient au-
trefois triomphé , que l’on mettoit au-devant de leurs maifons, avec
des figures de trophées & dépouilles conquifes fur les ennemis. Lef-
quels Tableaux 6t Trophées il n’étoit pas permis d’ôter de là par un
nouVel acqueteur, mais demeuroient les maifons triornphantes en ces
Images, quoy qu’elles euflent changé de maître. Al'us foris , & circa
Tlin. 1.3j. limina , dit Pline , animorum ingentium imagines erant , affixis hofiium
c*p. 1. fpoliis : qiice nsc emptori refringere liceret : triumphabantque etiam domi-
nis mutatis ipfe domus.
$. Appius Ciaudius fut le premier , qui mit en public des boucliers,
Itid.c.j. pur iefqUe]s fes Prédecefleurs étoient pemts au naturel. C’eft ceiuy qui
fut Conlhl avec P. Servilius Prifcus l’an 2yp. de la fondation deRome.
M. Æ.niiius ( qui fut aufii de dignité confulaire avec Lucftatius, l’an
676. ) en fit de même , fur des boucliers femblables à ceux , dont on
s’étoit fervy au fiege de Troye. M. Valerius Maximus , L. Scipio ,
ihid.c. 4. & l Holtilius Mancinus expoferent des Tableaux à la vûè du Peu-
ple , qui contenoient les victoires par eux obtenuès , en Sicïle par lc
premier , en Afie par le fecond , Ôc en Afrique par le troifiéme.
4. Tous ces Tableaux avoient été faits à Rome : mais Ies Ta-
bleaux étrangers y furent beaucoup plus eftimez , depuis que L.
îlin.ibid. Mummius premier de tous, les eut introduit en la Ville. C’elt celuy
qui fut viètorieux des Achaïens : & lequel voyant le Roy Attalus en
la vente publique des dépoüilles ennemies, qui achetoit un Tableau
feul fix mille fefterces , qui révenoient à quatre cens vingt livres de
nôtre monnoye , admirant un fi grand prix , ôc foupçonnant qu’il y
cut quelque chofe de rare en la ftgure d’un jBacchus qui y étoit ré-
ludov. Ve- demie bo(Te avec de Ia cire ou autre matiere femblable. Gemmïs enim
montiofius Imaginss cœlantur , vel fcalpuntur. Celatæ dïcuntur , fi è plana fuperficie
in Gallo 0pus em'meat. Scalpt<e contra , fi opus refugiat. Au contraire ils appellent
hofiteTit » ce ftue nous aPPe^ons des Images de bois , de pieire , & de
deScul- ' mai'bre : d’oii nous vient le mot dTmager , que les Latins appellent
ftur.p.16. Sculptorem : & nomment Statuam toute Image de fonte : ainb que
nous verrons plus particulierement au chapitre iuivant.
Pour venir donc aux ornemens des grandes Ruës de lavilIedeRome,
nous commencerons par ceux qui dépendent de la Peinture , comme
premiere en ufage en ladite Ville. Car nous avons déja vû par l’autori-
L. té de Pline , que la Peinture étoit au commencement l’unique parure
des Edifices, & dedans St dehors : qui a eu vogue , jufques à ce que
fur le tard les enduits d’or, 6c incruftations de marbre luy ontfaitquit-
ter la place , ôc Pont réduit aux fimples Tableaux : qui n’ont laifie
d’être en tout tems fort aimez & eftimez par les Romains : & expofez
en pleines Ruës ou Places publiques , en certains endroits à couvert ,
pour l’embelliftement 6t décoration d’icelles.
2. Tels étoient les Tableaux des grands Capitaines qui avoient au-
trefois triomphé , que l’on mettoit au-devant de leurs maifons, avec
des figures de trophées & dépouilles conquifes fur les ennemis. Lef-
quels Tableaux 6t Trophées il n’étoit pas permis d’ôter de là par un
nouVel acqueteur, mais demeuroient les maifons triornphantes en ces
Images, quoy qu’elles euflent changé de maître. Al'us foris , & circa
Tlin. 1.3j. limina , dit Pline , animorum ingentium imagines erant , affixis hofiium
c*p. 1. fpoliis : qiice nsc emptori refringere liceret : triumphabantque etiam domi-
nis mutatis ipfe domus.
$. Appius Ciaudius fut le premier , qui mit en public des boucliers,
Itid.c.j. pur iefqUe]s fes Prédecefleurs étoient pemts au naturel. C’eft ceiuy qui
fut Conlhl avec P. Servilius Prifcus l’an 2yp. de la fondation deRome.
M. Æ.niiius ( qui fut aufii de dignité confulaire avec Lucftatius, l’an
676. ) en fit de même , fur des boucliers femblables à ceux , dont on
s’étoit fervy au fiege de Troye. M. Valerius Maximus , L. Scipio ,
ihid.c. 4. & l Holtilius Mancinus expoferent des Tableaux à la vûè du Peu-
ple , qui contenoient les victoires par eux obtenuès , en Sicïle par lc
premier , en Afie par le fecond , Ôc en Afrique par le troifiéme.
4. Tous ces Tableaux avoient été faits à Rome : mais Ies Ta-
bleaux étrangers y furent beaucoup plus eftimez , depuis que L.
îlin.ibid. Mummius premier de tous, les eut introduit en la Ville. C’elt celuy
qui fut viètorieux des Achaïens : & lequel voyant le Roy Attalus en
la vente publique des dépoüilles ennemies, qui achetoit un Tableau
feul fix mille fefterces , qui révenoient à quatre cens vingt livres de
nôtre monnoye , admirant un fi grand prix , ôc foupçonnant qu’il y
cut quelque chofe de rare en la ftgure d’un jBacchus qui y étoit ré-