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Instytut Sztuki (Warschau) [Hrsg.]; Państwowy Instytut Sztuki (bis 1959) [Hrsg.]; Stowarzyszenie Historyków Sztuki [Hrsg.]
Biuletyn Historii Sztuki — 70.2008

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Nr. 1-2
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Frońska, Joanna: Supplément ou commentaire?: les enjeux de i'illustration textuelle dans le Digestum vetus de Justinien (Bibliothèque de Kórnik, ms. 824) =
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https://doi.org/10.11588/diglit.35032#0079
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SUPPLÉMENT OU COMMENTAIRE? LES ENJEUX DE L'ILLUSTRATION TEXTUELLE DANS LE DlGESTUM VETUS 73

formułę iconographique destinée à représenter une cérémonie de mariage. Le passage in-
troductif du se limite à définir les fiançailles comme «
», sans en donner de description. L'image s'accorde avec la pratique
reconnue par le droit canonique'^. Le geste des mains établissant un lien contractuel ou
même évoquant un serment promissoire accompli in^dcmf semble anticiper ici
le sacrement à proprement parler. En effet, en paraphrasant les Décr^mEy, le E/vT-gy <E?
(E EEf exprime clairement que « 7777/7*677^77 677 E 777(7777 (777 p7*6M7*6 ^776 7/ p7*677(/7*(7
77776/6777T776 ; 6? 6Ey*777*(7 <y776 6E /'(7777*77 d 777Gfn »-**. La présence d'un prêtre, ainsi que son
geste des bras étendus vers le couple, annoncent la bénédiction qui était traditionnelle-
ment donnée aux fiancés devant les portes de l'église-*.
Plus difficile à interpréter est la scène dans l'initiale qui ouvre le livre 4, De 777 777?6gr77 777
(f. 42r, il. 6) : un juge remet un bâton au garçon agenouillé devant lui et
présenté par deux hommes. L'image semble se servir de langage symbolique de l'investi-
ture pour expliquer la règle de la T*6M77WE 777 777^7*77777 accordée à ceux qui se sont trompés
ou qui ont été trompés en faisant la transaction, par exemple à cause de leur âge ou de leur
absence. Le transfert du bâton constitue un point focal tant dans l'ordre de la composition
que de sa sémantique. La/6M77G(7 devint "une marque de propriété" dans le langage juridi-
que formaliste du bas moyen âge, bien que dans son symbolisme originel issu du rituel
féodo-vassalique, elle n'ait pas été directement un signe de la terre transférée, mais ren-
voyait plutôt à un engagement personnel et réciproque entre le seigneur et le vassal dont la
cession du fief était une des conséquences, ainsi qu'à la délégation du pouvoir sur la terre
en question--. La tradition du bâton apparaît souvent comme indissociable du transfert de
possession-^. Elle pouvait donc servir dans ce contexte précis pour marquer une revendi-
cation des biens suite à la 7*6yfÊ77E(7 777 777^7*77777 accordée par le préteur en matière de
possession. Conformément au texte, elle est accordée ^6776/7*6777777 (767WE, car le person-
nage agenouillé qui reçoit la baguette est un mineur (en effet, vêtu d'une robe courte, il est
plus petit que les personnes qui l'accompagnent).
L'emplacement des initiales au début des livres et la référence générale à l'essentiel du
EmEy qu'elles précèdent, leurs assignent un rôle d'introduction imagée aux problèmes
juridiques qui suivent. C'est leur caractère synthétique qui leur donne cette valeur d'équi-
valents visuels des prEc/pE. Ce sont des scènes-signes ou des scènes-définitions. Même
si leur rédaction se sert d'éléments narratifs, l'action représentée semble plutôt condenser
les sens impliqués par le texte que «raconter» son contenu. Là où la transposition s'effec-
tue à travers le choix d'un élément particulier et où l'équivalence visuelle n'est que la/7(77*y
/77*<? TWo de la définition verbale, le message ne perd rien de sa généralité.

'9 Voir Pierre-Clément TIMBAL, Droit romain (7 ancien Jroit fbmwù ^egńnej matri/noniaax, .yncceWon.s',
iiY'erniite.s', Paris, 1975, p. 33
/ivres' & Vostice (7 & f/et, pnEié pour L; première/bE ^'après â? mnnnscrit ani<yne & /a /?iZ?/iot/?è<yne /Vntiona/e
par Papetti, „Collection de documents inédits sur P histoire de France publiés par les soins du Ministre de l'Instruction
publique". Première série, „Histoire politique", Paris, 1850,1. 10,1 § 9. La décrétale d'innocent 111 parle de «praestitam
yic/em ve/ iaramentam/a<Tam », Decretal. Gregor. IX, 4, 1,2.
2' Ci Livres & Vostice et & P/et spécifie plusieurs fois que la cérémonie a lieu dans l'église (1. 10, 1 § 4) ou plus
précisément devant ses portes (1. 10, 1 § 28).
22 Jacques LE GOFF, „Les gestes symboliques dans la vie sociale. Les gestes de la vassalité", dans En antre Moyen Âge,
Paris, 1999, chap. Il, .Système, p. 347-364.
22 Voir à titre d'exemple une glose d'Odofredus sur le Code (C. 8, 53, (54)) : « Pastici ^aanc/o/amant inve^t/taran?
so/ent trn&re/estncam ve/ Laca/am; e7 seennr/nm <ynos<înm per Lncn/i 7raa'/'7ionen? 7rany/e^^^P^^^^''o » , voir Nino
TAMASSIA, Or/q/rer/o. Mac/iostorico-giaric/ico, Bologna 1894, p. 135.
 
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