Biardot, E. Prosper: Les terres-cuites grecques funèbres dans leur rapport avec les mystères de Bacchus: accompagné d'un Atlas de 54 planches noires et coloriées (Band 1) (Paris, 1872)

— 284 —

l'Eros caractérisé par l'action cosmogonique générale
que les Thespiens célébraient particulièrement dans leurs
mystères, le fils de l'Aphrodite-Uranie. Ce dieu, souffle
animateur du monde, sans lequel la beauté, inutile à tous
les degrés de l'univers, n'eût jamais excité le désir de la
possession, nous est présenté par les systèmes philoso-
phiques et par les doctrines orphiques en général comme
le médiateur entre les dieux et les hommes, celui qui rap-
proche et unit les divers éléments, comme son nom l'in-
dique E/>m{ de Épw je noue, j'attache, bien mieux, celui qui
unifie, qui réduit à un les corps et les esprits, le terrestre
et le céleste, 4vo7rowç.

Nous le répétons, les attributs faisant défaut, nous ne
pouvons présenter que sous forme conjecturale une idée
que semble autoriser la signification philosophico-mystique
de la généralité des terres-cuites au milieu desquelles
celles-ci ont été trouvées.

Planche XI. — Muses.

S'il n'est pas possible de douter que les Muses appartien-
nent aussi au cycle des religions orphico-bachiques, on de-
vrait conclure,ce semble, que les neufs sœurs font toutes
partie de la famille des terres-cuites. Nous n'avons cepen-
dant rencontré jusqu'ici que deux figurines dont les attri-
buts soient assez nettement caractérisés pour faire recon -
naître en elles des Muses, celles de la comédie et de la
musique, c'est-à-dire Thalie et Erato. Nous aurions une
troisième Muse si l'on pouvait voir, dans la statuette n° 2