Biardot, E. Prosper: Les terres-cuites grecques funèbres dans leur rapport avec les mystères de Bacchus: accompagné d'un Atlas de 54 planches noires et coloriées (Band 1) (Paris, 1872)

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visitées par les hommes intelligents de la mère-patrie,
siège de l'école pythagoricienne, ces provinces devinrent
la terre classique de l'initiation mystérieuse. Aussi nous
ont-elles livré de très-nombreux échantillons de la céra-
mique orphico-dionysiaque, et l'on peut très-raisonnable-
ment penser que leurs flancs en récèlent encore des amas
considérables. De là proviennent les trois quarts au moins
de ce qu'en contiennent les collections européennes.

Parmi les villes de ces provinces, citons en première
ligne Canosa. Cette petite cité restera célèbre dans les
lastes de l'archéologie pour avoir été la première à révé-
ler à la science l'existence des vases polychromes. On ne
peut prévoir ce que l'avenir nous réserve, mais il est bien
certain que la plaine de Canosa est le seul endroit du
monde antique où, jusqu'à ce jour, on ait rencontré de
ces vases (1). Depuis une trentaine d'années surtout elle
a été fouillée dans tous les sens, et les terres-cuites qu'on
en 'a retirées sont particulièrement remarquables par la
beauté de leur style et la conservation de leurs couleurs.

Les petites villes de Venosa,Fasano (l'ancienneGnathia),
Armento, Ruvo, (autrefois Rybastinum), qui ne sont pas
loin de Canosa, ont aussi fourni leur contigent. Les fouilles
qui ont été faites sur leur territoire ont amené des ■ décou-
vertes importantes en terres-cuites. Mais, pour le style et
la conservation, elles sont inférieures, si j'en juge par les
spécimens conservés dans ma collection, à celles qui pro-
viennent de Canosa. La parenté des deux familles est ce-
pendant incontestable, et l'apparence générale est la même.

(1) Cette observation a été faite en 1860,