Biardot, E. Prosper: Les terres-cuites grecques funèbres dans leur rapport avec les mystères de Bacchus: accompagné d'un Atlas de 54 planches noires et coloriées (Band 1) (Paris, 1872)

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n'avaient pas lait disparaître les peintures qui faisaient
un de leurs principaux mérites, la maladresse ou l'igno-
rance des acquéreurs se chargeait de ce soin. On les grat-
tait, on les lavait pour les débarrasser entièrement des
matières qui d'ordinaire les enveloppaient de toutes parts,
et du même coup on effaçait l'enluminure qu'on ne soup-
çonnait pas au-dessous. Aussi les terres-cuites brisées dont
les fragments ont conservé la peinture sont- elles préfé-
rables à celles qu'on retrouve entières, mais décolorées.
Dans le premier cas, un simple rajustage des morceaux
avec de la colle peut les rendre à la vie dans leur condi-
tion et leur parure premières; dans le second cas, bien
qu'entières, elles n'en sont pas moins incomplètes, puis-
qu'elles ont perdu une partie de leur signification symbo-
lique et leur ornement le plus précieux. Mais les restau-
rateurs essaient quelquefois de remettre les choses en bon
état.

Les couleurs, au moment de l'extraction des terres -
cuites des tombeaux, sont de la plus grande fraîcheur;
mais quand elles sont exposées à l'air et à la lumière,
cette fraîcheur pâlit presque aussitôt, et se détériore gra-
duellement avec le temps. Le moindre contact, le plus
léger souffle enlèvent cette mince couche colorée comme
une fine poussière. Quelques précautions que vous preniez
pour les mettre à l'abri de ces funestes influences, que
vous les enfermiez dans des placards où le jour ne pénètre
pas, que vous les placiez dans des vitrines ou sous des
globes de verre, ces objets finiront dans un temps plus ou
moins long par perdre leurs couleurs. J'ai dans ma col-
lection des terres-cuites peintes qui offraient lors de leur