Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 2.1881(1883))

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dans cette erreur, lui et tous ses associés : il leur avait
persuadé qu'en se couvrant de lui, ils seraient désor-
mais inviolables aux agents de l'administration indi-
gène, et c'est seulement grâce à cet artifice qu il avait
réussi à concentrer entre ses mains tout le commerce
d'antiquités de la plaine thébaine.

Abd-er-Rassoul Ahmed fut donc mis en liberté pro-
visoire, sous garantie de deux de ses amis, Ahmed
Serour et Ismaïl Sayid Nagïb, et rentra chez lui avec
le brevet d'honnêteté immaculée que lui avaient dé-
cerné les notables de Gournah. Mais son arrestation,
les deux mois d'emprisonnement qu'il avait subis,
la vigueur avec laquelle l'enquête avait été conduite
par S. E. Daoud Pacha, avaient montré clairement
l'impuissance de Moustapha Aga à protéger ses agents
les plus fidèles; on savait de plus que je comptais reve-
nir à Thèbes pendant l'hiver et que j'étais résolu à
recommencer l'affaire de mon côté, tandis que la mou-
dirieh reprendrait les recherches du sien. Quelques
dénonciations timides arrivèrent au Musée, quelques
renseignements nouveaux nous parvinrent de l'étran-
ger,et,ce qui valait mieux, la discorde se mit entre Abd-
er-Rassoul et ses quatre frères : les uns croyaient le
danger passé sans retour et l'administration du Musée
battue, les autres estimaient qu'il serait plus prudent
de s'entendre avec elle et de lui livrer le secret. Après
un mois de discussions et de querelles, l'aîné des frères,
Mohammed Ahmed Abd-er-Rassoul, se résolut brus-
quement à parler. Il se rendit secrètement à Qénéh,
et déclara au moudir qu'il connaissait l'emplacement
qu'on cherchait en vain depuis plusieurs années ; la