Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 3.1882(1883))

— 78 —

les devoirs de son Vice-Consulat. Les fatigues qu'il a
subies, sans repos suffisant, l'ont accablé, et vers la fin
du mois de juin il est tombé malade d'une fièvre ; et dans
cet état il est parti de l'Egypte, se rendant aux Darda-
nelles, où il a succombé le 29 juillet, à l'âge de soixante-
six ans, la mort l'arrachant à ses nombreux amis.

M. Calvert était d'un caractère excessivement doux,
aimable et modeste. Il poursuivit avec beaucoup de pa-
tience et d'assiduité ses études favorites dans le vaste
champ de l'histoire naturelle. Il se promenait sur la
plage pour ramasser les rares spécimens de coquilles,
rejetés sur le sable par les vagues orageuses. Il errait
dans les champs pour cueillir les plantes les plus rares,
dont il avait une profonde connaissance. Il ramassait
aussi les débris d'ancienne poterie dont il a fait une
collection très curieuse et intéressante.

Lorsque j'ai entendu, à mon grand regret, que mon
ami Calvert était mort, j'ai cru que la nouvelle de l'in-
cendie du Consulat Anglais à Alexandrie, et la destruc-
tion de ses collections, — le travail de sa vie, — ses
seuls propres enfants, pour ainsi dire, l'avait chagriné
et afïligé à tel point qu'il en fût mort. Mais heureuse-
ment ce n'était pas le cas. Le malade, étendu sur son
lit, était entouré d'amis qui avaient trop de sollicitude
et de prévoyance à son égard, pour que ce soit ainsi.
Ils ont eu le soin de surveiller toute sa correspondance
et de supprimer toute lettre qui faisait allusion à l'in-
cendie du Consulat. Ainsi est-il mort, dans l'heureuse
ignorance de la destruction de ses uniques collections.

Dans le domaine de la conchyliologie M. Calvert a eu
un rare succès, ayant trouvé maintes coquilles jadis