Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 10.1889(1890))

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on serait tenté de croire que plus il s'est policé, plus
les falsifications se sont multipliées et plus elles se
sont produites avec impudence et gravité.

Chacun connaît les plus vulgaires et les plus com-
munes dans tous les pays : le lait, écrémé d'abord,
additionné d'eau, ensuite; le beurre, mélangé à la
graisse et à des matières inertes pulvérisées, coloré
au safran et quelquefois au jaune de chrome ; le
café moulu, dans lequel il n'est entré qu'un grain de
café contre dix fois son poids de chicorée torréfiée,
de pois chiches carbonisés, ou de vulgaires et amers
lupins à moitié brûlés...; mais ce n'est pas de ces
falsifications communes, dont chacun se défend, ou
peut se défendre facilement et à sa manière, que je
désire entretenir l'Institut ; ces falsifications nuisent
plus à la bourse qu'à la santé et aucune d'elles ne peut
avoir pour conséquence un véritable danger public.

11 en est autrement en ce qui concerne les fraudes
et les falsifications en usage en Egypte, sur les céréales
en général, et sur le blé en particulier. Le blé est,
en effet, presque partout, la base principale de l'a-
limentation publique, mais, en Egypte, cette base a
d'autant plus d'importance, que la population y a
des habitudes de frugalité qui font que, pour les pau-
vres, le pain de froment est souvent l'unique régal
reconfortant auquel ils puissent aspirer et, que, pour
les ouvriers des villes, la classe moyenne des habi-
tants, les petits fonctionnaires, le pain de froment
seul contient la matière azotée indispensable à la
nutrition, à défaut d'usage régulier ou suffisant d'ali-
ments gras.