Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (3.Ser. 3.1892(1893))

gemme, je me figure qu'à une certaine époque de la période ter-
tiaire supérieure ou mollassique, un courant souterrain aura telle-
ment délayé et enlevé cette assise saline sous le sol de Moéleh, qu'il
s'en sera suivi un effondrement., avec rupture longitudinale des
couches superposées. Gela fait, peut-être sur la largeur de quelques
cents mètres (largeur suffisante et au delà pour qu'une voûte de
quarante mètres s'effondre), l'érosion depuis l'époque aquitanienne
inférieure peut-être, puis un bras du Nil d'une époque quelconque
de la période mollassique, puis encore le séjour de la mer saha-
rienne dans l'oasis (mer dont je crois avoir trouvé des traces jusqu'à
Minieh, à Siout et le grand ouadi de ce nom), auront tour à tour
travaillé à donner à notre vallée la largeur qu'elle a maintenant,
sans changer, nota bene, beaucoup à la direction parallèle au Nil,
à peu près, et à la longueur qu'elle nous offre. Quant a l'époque où
a pu avoir lieu ce petit cataclysme, elle est, je le répète, au moins
pour le moment, impossible à fixer. Tout ce que Ton peut dire, c'est
qu'elle doit nécessairement tomber dans la période mollassique,
puisque la mer existait dans le voisinage (à l'ouest du Fayoum) à
l'époque tongrienne inférieure, et qu'aux époques bartoniennes, le
Nil ne faisait que commencer son travail de creusement. D'un autre
côté, en considération de la largeur de Moéleh, il faut bien donner
aux agents atmosphériques le temps d'accomplir l'ouvrage dont
cette largeur est le résultat. Je placerai donc volontiers le moment
de l'effondrement de Moéleh à une des époques aquitannienne,
langhienne ou, tout au plus tard, helvétienne, tout en repoussant
fort la tentation de choisir.