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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 3.1892(1893)

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Abbate, Onofrio: Le suicide de Cléopatre au point de vue médical
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https://doi.org/10.11588/diglit.12564#0073

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Tout en reconnaissant aux pages admirables de Houssaye le
caractère de sérieux récits d'un historien fidèle, je trouve inutile,
pour le but que je vise spécialement, de relater tout ce qui se rap-
porte aux causes qui ont amené Giéopàtre à se donner volon-
tairement la mort.

Je terminerai sur ce point de l'histoire par les mots sévères, mais
assurément très justes, dont Henri Houssaye a terminé son livre en
juin 1889 :

«... Elle (Giéopàtre) vécut pour l'amour, le faste et la superbe.
Aussi, quand elle vit son amant tué, >a beauté flétrie, ses richesses
perdues et sa couronne brisée, trouva-t-elle devant la mort le mâle
courage qui lui avait manqué pendant la vie. Non, Giéopàtre ne fut
pas une grande reine. Sans sa liaison avec César et avec Antoine
elle serait aussi oubliée qu'Arsinoë ou Bérénice. Si elle a une
immortelle renommée, c'est qu'elle est l'héroïne du plus dramatique
roman d'amour de l'antiquité. ;s

De quoi et comment Giéopàtre est-elle morte, ou, pour mieux
dire, quel genre de mort la reine a-t-elle choisi pour échapper aux
conséquences de sa terrible situation, désespérée de toutes res-
sources ?

Je l'ai dit en passant, tout à l'heure, dans les lignes précédentes,
voilà le point où l'histoire est tout à fait incertaine

Il est presque aussi rare de rencontrer dans une œuvre d'érudi-
tion la couleur de la vérité, que la gaîté dans le roman, ou le
naturel dans la poésie. Le nombre des hommes qui pensent, sentent
et agissent est restreint. Bien peu vivent de la vie du présent ;
moins encore peuvent-ils vivre de la vie du passé. Et c'est cette
cause qui fait que tout se répète dans l'histoire, sans trop se soucier,
au fond, de la vérité. Tous ou le plus grand nombre, lorsqu'il s'agit
d'esquiver les discussions trop délicates ou trop ardues, s'abritent
derrière l'expression spirituelle de Platon qui, dans les embarras de
la dialectique, répétait : « Ce sera pour une autre fois ».

Mais la critique, comme tout ce qui tient à la vie intellectuelle et
morale, a passé de nos j >urs par de singulières révolutions. L'esprit
critique est devenu le ressort, presque le moteur unique, du monde
 
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