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Blanc, Charles
Histoire des peintres de toutes les écoles: École Bolonaise — Paris: Renouard, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.63683#0088
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ECOLE ITALIENNE.

de Louis il entre dans une période d'épuisement ou d'agitation convulsive qui n’accuse mémo plus le regret
du passé, et qui ne devait avoir pour terme qu’une agonie sans éclairs de mémoire, une mort sans retours
de grandeur.
HENRI DELABORDE.

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La plupart des ouvrages importants peints par Louis
Carrache se trouvent à Bologne, et c’est seulement en visi-
tant les églises et les palais de cette ville qu’on peut juger
en connaissance de cause d’un talent assez mal représenté
môme dans les Musées d’Italie. Aussi Reynolds, qui profes-
sait la plus grande admiration pour ce talent, regrettait-il
que les jeunes peintres de son temps ne fissent que passer
là où ils auraient pu, suivant lui, trouver des exemples
aussi utiles pour le moins qu’à Florence ou à Rome : « 11
est malheureux, dit-il dans scs Discourses on painting, que
les productions de Carrache, dont je crois 1 étude si profi-
table aux élèves, ne se rencontrent guère hors des murs
de Bologne. Le Saint François, la Transfiguration, les fres-
ques du palais Zampieri, etc., mériteraient de fixer l’atten-
tion des artistes, et je pense que ceux qui voyagent de-
vraient prolonger plus qu’ils ne le font ordinairement leur
séjour dans cette ville. »
Indépendamment des travaux mentionnés par Reynolds,
Bologne possède encore de la main de Louis :
A la Galerie : la Conversion de saint Paul, Saint Matthieu
et plusieurs autres tableaux de sainteté ; — à la cathédrale :
l'Annonciation, l’un des derniers ouvrages de l’artiste, et
Saint Pierre pleurant la mort du Christ; — à l’église Saint-
George : une autre Annonciation et la Piscine probatique;
— à Saint-Barthélemy di Reno : la Circoncision et l'Adora-
tion des mages; — à Saint-Léonard : le Martyre de sainte
Ursule, tableau formellement inspiré par l’étude des maî-
tres vénitiens, et Sainte Catherine en prison, composition in-
génieuse où l'on sent que la sainte convertit Porphyre et la
femme de Maximin moins par la force de ses raisonne-
ments que par son attrayante douceur;— à Saint-Jacques-
Majeur : la Mort de saint Roch ; — à Saint-Martin-Majeur :
Saint Jérôme en prière; — à Saint-Grégoire : Saint George;
— à l’église du Corpus Domini : le Christ apparaissant à la
Vierge et les Apôtres ensevelissant la Vierge; — à Saint-
Paul : le Paradis; — à Saint-Dominique : Saint Raymond
traversant la mer sur son manteau et la Flagellation du Sau-
veur; — à Saint-Barthélemy di porta Ravegnana : Saint
Charles ; — à Saint Michel in Bosco (hors la ville) : quel-
ques fresques complètement ruinées; — enfin aux palais
Fava, Magnani, Grassi et Marescalchi : diverses peintures
à fresque exécutées, ainsi que nous l’avons dit, en société
d’Augustin et d’Annibal.
Parmi les autres ouvrages deLouisCarrache que l’on voit
en Italie, nous citerons comme ayant une valeur principale:
A Plaisance, dans la cathédrale : d’importantes pein-
tures murales, où l'artiste a cherché à imiter les fresques
peintes par Corrége au dôme et dans l’église de Saint-Jean-
de-Parme, et un Saint Martin;
A Parme, dans la Galerie ducale : la Translation du corps
de la Vierge et les Apôtres ouvrant son tombeau, vastes toiles
autrefois dans la cathédrale de Plaisance et qui figurèrent
sous l'empire parmi les tableaux du Musée du Louvre;

A Florence (Musée des Offices) : Eliézer et Rébecca;
A Milan (Musée Bréra) : la Cananéenne;
A Modène (Galerie du palais Ducal) : Vénus, l’Amour et
Flore, l’un des rares tableaux mythologiques de Louis, qui,
si ce n’est dans scs peintures à fresque, ne traita guère
que des sujets religieux ;
A Rome (Galerie du Capitole) : Saint Sébastien;
A Naples (Musée Bourbon) : la Vierge auprès du Christ
déposé de la croix.
Le Musée du Louvre a cinq tableaux de Louis, dont les
deux plus remarquables représentent le Christ mort sur les
genoux de la Vierge et V Apparition de la Vierge et de l'En-
fant Jésus à saint Hyacinthe.
Bien que les tableaux de Louis aient été reproduits par le
burin moins souvent que les œuvres d’Annibal, le nombre
des graveurs qui travaillèrent d’après lui ne laisse pas
d’être assez considérable. Les plus habiles d’entre eux sont :
Guillain, Michel Lasne et Mariette en France; en Italie,
Traballesi, Bricci, Mitelli et Dominique Cunego. Louis Car-
rache lui-même grava au burin ou à l'eau forte quelques-
unes de ses compositions, et l’on peut citer comme spéci-
men de son talent — talent fort inférieur du reste à celui
d’Augustin et môme au talent d’Annibal, à ne considérer
les trois artistes que comme graveurs — une Thèse avec
les armes de la maison Bonfigliovoli, un Frontispice pour
les poésies de César Rinaldi et plusieurs Saintes Familles,
dont l'une, portant la date de 1604, ne manque ni de
largeur ni de fermeté.
Nous trouvons dans quelques catalogues de ventes les
prix suivants :
Vente Carignan, 1743. — La Mort de saint Joseph, 440
francs; — la Vierge au chardonneret (avec une Sainte Fa-
mille de Shedone), 729 francs.
Vente Conti, 1777. — La Vierge au chardonneret, 6,701
francs.
Vente Randon de Boisset, 1777. — Le Christ ci la colonne
(dessin à la plume lavé au bistre), 46 francs ; — la Vierge
et l’Enfant (dessin à la plume), 48 francs.
Vente Denon, 1826. — Sainte Famille (croquis à la
plume), 250 francs.
Vente Érard, 1833. — La Vierge, l’Enfant et saint Jean-
Baptiste, 3,810 francs.
Vente . . . 1850. —Sainte Famille, 1,900 francs.
Nous reproduisons ci-dessous les signatures de Louis
Carrache qu’on trouve au bas de ses gravures.



4211-81. — Corbeil. Imprimerie J. Ckété.
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