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APPENDICE


grotesques, des baigneurs qui étalent avec complaisance leurs nudités comiques, servent de pendant
aux groupes de chantres dont nous avons parlé plus haut. Néanmoins, on trouve d’un bout à l’autre,
dans cet ouvrage et dans les peintures moins importantes qui l’avoisinent, en cette même église, un
talent réel, un esprit d’observation, une habileté de main qui eussent sans nul doute produit des œuvres
plus intéressantes, si l’artiste, moins maniaque et moins préoccupé de paraître original, avait consenti
à mettre de côté, dans les sujets graves, son goût pour les bizarreries et les extravagances.
Amico travailla à Bologne, à la chapelle de Sainte-Cécile, probablement sous les ordres de Francia, en
compagnie de Lorenzo Costa, de Tamaroccio, de Chiodarolo. Les trois fresques qu’il y peignit sont les
premières que l’on trouve en entrant, à gauche les SS. Tiburce et Valérien décapités en présence du
préfet de Rome, à droite l’Ensevelissement de leurs corps et la Dispute de sainte Cécile avec le Préfet.
C’est aussi à Bologne, dans l’église Saint-Martin, que se trouve son meilleur tableau la Madone et le
Bambino, entourés d’un saint évêque agenouillé qui regarde le spectateur, de sainte Lucie et de saint
Nicolas distribuant des boules d’or à trois jeunes filles sans dot. Il a montré dans cet ouvrage une réso-
lution et une vigueur qui l’ont fait comparer à Giorgione : car « la fermeté des chairs, le naturel des
vêtements, l'aisance des attitudes y sont vraiment les mêmes que chez le grand Vénitien », au dire de
Malvasia. Amico Aspertini a laissé un très grand nombre de dessins ; il fut aussi de temps en temps
sculpteur et fit en 1526, à San Petronio de Bologne, un groupe de Nicodème portant le corps du Christ,
qu’on y voit à droite en entrant.
La fin de maître Amico fut assez triste. Après avoir amusé de ses extravagances, réelles ou feintes,
ses compatriotes pendant un demi-siècle, il devint à l’âge de soixante-dix ans tout à fait fou, fou à lier.
Vasari ajoute que la population de Bologne, et en particulier le gouverneur de la ville, le grave historien
Francesco Guicciardini, y prenaient le plus grand plaisir. Pour quelques-uns, cette folie n’était qu’une
dernière mystification mêlée d’une vraie tristesse; il était arrivé à Amico, dans un accès de délire, de
vendre ses biens à un prix tout à fait vil ; lorsqu’il revint à la santé, il voulut faire casser le contrat,
qui le réduisait à l’extrême misère, mais il ne l’obtint qu’à des conditions assez dures. Aspertini s’était
marié vers l’âge de cinquante-cinq ans avec une certaine Smeralda Abati. Il fit son testament, le
3 novembre 1552, laissant pour héritiers trois fils.

Paris. — Deux dessins dans les collections du Louvre,
sont attribués à Amico Aspertini.
Bologne. — A San Martine Maggiore, on montre un
tableau d’Amico d’une belle couleur. La Pinacothèque
possède de lui un Jésus-Christ en croix, une Vierge avec
des Saints.
Lucques. — C’est à San Frediano, dans la chapelle de
la Sainte-Croix, dédiée en 1506 à S. Augustin par Pas-
quino Cenami, que se trouvent les fresques importantes
dont il est parlé ci-dessus. Sur les parois sont représentés
divers épisodes de la Légende du Volto Santo et de la Vie
de S. Augustin; dans les lunettes, la Naissance du Christ,
l’Adoration des Bergers, la Déposition au tombeau ; dans

la voûte, le Rédempteur entouré d’Anges et de Saints.
Rosini, dans la planche CLXI de son histoire, a donné une
gravure du Baptême de S. Augustin, qu’il a restauré lui-
même, ainsi que les autres fresques de cette chapelle.
On peut supposer, avec lui, que le peintre a placé sa
propre figure au milieu des personnages contemporains
qui assistent à ces diverses scènes et parmi lesquels on
signale aussi son frère Guido, à côté de Francesco Cenami
frère du fondateur de cette chapelle.
Berlin. — Musée Royal. — Notre-Dame, S. Joseph, les
pasteurs et plusieurs anges adorant l’enfant Jésus ; fond
du paysage, où l’on voit arriver au loin le cortège des
Rois Mages. Tableau signé ; « Amicus Bononiensis. »

GUIDO ASPERTINI
Le frère d’Amico, Guido Aspertini, qui mourut à trente-cinq ans, a laissé, lui aussi, une réputation de
peintre estimable. D’une nature patiente et d’un esprit bien équilibré, il ne ressemblait d’ailleurs à son
frère sous aucun rapport ; sa peinture laborieuse et léchée péchait au contraire par excès de fini et par
sécheresse. Vasari lui donne pour maître Ercole Grande et attribue sa mort précoce à la noble ambition
qu’il eut de continuer dignement son maître et qui lui fit accepter une existence de travail et de priva-
tions au-dessus de ses forces. Les grandes fresques dont il orna Saint-Pierre, à Bologne, ont disparu
dans la reconstruction de cette église. Sa perte fut un sujet de douleur pour les Bolonais. On peut
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