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Nr. 2. Chr. Blinkenberg:
Paphos« — probablement sans se douter que, par ce terme,
il reproduisait fidèlement la dénomination ancienne de la
déesse. Des sanctuaires dérivés de Paphos étaient fondés à
Pergame et à Sardes: la déesse vénérée dans ces άφιδρυματα
était adorée sous le nom particulier de Paphia, comme le
font voir les légendes des monnaies.1 Enfin, à l’époque im-
périale, le temple de Paphos était choisi pour emblème des
monnaies communes à toute l’île de Chypre.2
C’est à ce dernier fait que nous devons la connaissance
de la forme du temple. La littérature ancienne n’en parle
pas, quoiqu’elle ait conservé bien des notices concernant
les rites et les traditions légendaires. La forme est en effet
parfaitement exceptionnelle, soit que nous la comparions
avec les temples grecs, soit que nous la regardions au point
de vue de l’architecture orientale. Il est vrai que le temple
que nous font voir les monnaies chypriotes est probablement
une construction assez récente. Mais cette construction a
dû être la reproduction fidèle d’un type sacré ancien. Il
est facile de démontrer que ce type singulier n’est pas dû
au hasard et qu’il ne faut pas y voir la création d’un ca-
price d’architecte. Dans les sanctuaires dérivés dont nous
avons déjà parlé, on n’a pas seulement adopté le culte et
le nom de la déesse; on y a introduit aussi la forme unique
de son temple. De plus, l’image de celui-ci se voit sur plu-
sieurs pierres gravées, où il est rare de trouver des repro-
ductions de temples du type ordinaire. On a dû attacher
1 Pergame: Hill, Catal. of the greek coins of Cyprus (1904), pl. 26,
n° 7; Monter, 1. c., pl. 4, 5. — Sardes: Hill, 1. c., pi. 26, nos 8—12;
Münter, 1. c., pl. 4, 6.
2 Voir, ci-après, figg. 2—4 et 7 et les reproductions dans Hill, 1. c.,
pli. XIV—XVII et XXVI. — Aussi, c’est à cause de son sanctuaire que
Paphos est appelée ιερά. μητξόπολις των γ.ατα Kvnqov πόλεων, ν. Le Bas-
Waddington, Inscr. n° 2806; cf. Dittenberger, Orient. Graec. inscr., n° 585.
Nr. 2. Chr. Blinkenberg:
Paphos« — probablement sans se douter que, par ce terme,
il reproduisait fidèlement la dénomination ancienne de la
déesse. Des sanctuaires dérivés de Paphos étaient fondés à
Pergame et à Sardes: la déesse vénérée dans ces άφιδρυματα
était adorée sous le nom particulier de Paphia, comme le
font voir les légendes des monnaies.1 Enfin, à l’époque im-
périale, le temple de Paphos était choisi pour emblème des
monnaies communes à toute l’île de Chypre.2
C’est à ce dernier fait que nous devons la connaissance
de la forme du temple. La littérature ancienne n’en parle
pas, quoiqu’elle ait conservé bien des notices concernant
les rites et les traditions légendaires. La forme est en effet
parfaitement exceptionnelle, soit que nous la comparions
avec les temples grecs, soit que nous la regardions au point
de vue de l’architecture orientale. Il est vrai que le temple
que nous font voir les monnaies chypriotes est probablement
une construction assez récente. Mais cette construction a
dû être la reproduction fidèle d’un type sacré ancien. Il
est facile de démontrer que ce type singulier n’est pas dû
au hasard et qu’il ne faut pas y voir la création d’un ca-
price d’architecte. Dans les sanctuaires dérivés dont nous
avons déjà parlé, on n’a pas seulement adopté le culte et
le nom de la déesse; on y a introduit aussi la forme unique
de son temple. De plus, l’image de celui-ci se voit sur plu-
sieurs pierres gravées, où il est rare de trouver des repro-
ductions de temples du type ordinaire. On a dû attacher
1 Pergame: Hill, Catal. of the greek coins of Cyprus (1904), pl. 26,
n° 7; Monter, 1. c., pl. 4, 5. — Sardes: Hill, 1. c., pi. 26, nos 8—12;
Münter, 1. c., pl. 4, 6.
2 Voir, ci-après, figg. 2—4 et 7 et les reproductions dans Hill, 1. c.,
pli. XIV—XVII et XXVI. — Aussi, c’est à cause de son sanctuaire que
Paphos est appelée ιερά. μητξόπολις των γ.ατα Kvnqov πόλεων, ν. Le Bas-
Waddington, Inscr. n° 2806; cf. Dittenberger, Orient. Graec. inscr., n° 585.