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https://doi.org/10.11588/diglit.52563#0011
Le temple de Paphos.
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fondation du temple, mais elles ne laissent pourtant pas
de doute sur l’ancienneté du culte. Dans la poésie homé-
rique, la déesse1 est pour ainsi dire chez elle à Paphos,
c’est là qu’elle a son domicile2: elle s’y prépare pour la
rencontre avec Anchise3, elle s’y retire après l’aventure
racontée dans le 8e chant de l’Odyssée.4 Le temple a con-
servé sa célébrité pendant toute l’antiquité; à l’époque ro-
maine il a même eu une renaissance. Lorsque l’île de
Chypre fut réduite en province romaine (en 58 av. J.-Chr.),
Cato pouvait offrir au dernier roi de l’île, comme dédom-
magement, le sacerdoce de Paphos, en ajoutant que, par ce
changement, il ne perdrait ni d’importance, ni de revenu.5
Le temple fut détruit, probablement, par un tremblement
de terre qui eut lieu sous Auguste6, mais il fut reconstruit
peu de temps après. Comme quelques autres sanctuaires
grecs-orientaux de premier ordre, Paphos s’efforça, sous
Tibère, avec succès de maintenir son ancien droit d’asyle.7
Les poètes romains mentionnent très souvent la déesse
paphienne; Horace8 appelle Vénus »reine de Knidos et de
1 Pour les dénominations de la déesse paphienne, v. ci-dessous, p. 28.
2 Cf. l’expression de Cornutus, Theologiae Graecae compendium, 24
(t; Πάφος lihov αυτής οίν.ητήρών εοτι).
3 Hom. hymn. 4, 58 sqq.
4 éf 362 sqq.
5 Plutarch., Katon, 35 : Κανίάιον άε τινα των φίλων πφοπε μψας είς
Κύπρον επει,Θε τον Πτολεμαίον ανευ μάχης είν.εωη ως ούτε χ^ηματιον ούτε
τι,μης ενάεα [Ιι,ωοόμενον ' ίερωοννην γαρ αυτω της εν Παφω Θ εού όωσειν τον
άημον. Cp., ci-dessous, p. 32.
6 En 18 ou 17 av. J.-Chr. Les bienfaits de l’empereur envers la ville
de Paphos sont datés par Cassius Dio (54, 23, 7) de l’an 15 av. J.-Chr.
Cf. Oberhummer, Die Insel Cypern (1903), p. 138. On trouvera là aussi
les notices antiques concernant les autres tremblements de terre dont
l’île de Chypre a été frappée.
7 Tacit., Annal. 3,62; cf. la dédicace, parles Paphiens reconnaissants,
de statues de Tibère (τον εαυτών οωτηρα καί ευεργέτην), J H St. 1888, p. 227,
nos 6—7.
8 Od. 1, 30.
0
fondation du temple, mais elles ne laissent pourtant pas
de doute sur l’ancienneté du culte. Dans la poésie homé-
rique, la déesse1 est pour ainsi dire chez elle à Paphos,
c’est là qu’elle a son domicile2: elle s’y prépare pour la
rencontre avec Anchise3, elle s’y retire après l’aventure
racontée dans le 8e chant de l’Odyssée.4 Le temple a con-
servé sa célébrité pendant toute l’antiquité; à l’époque ro-
maine il a même eu une renaissance. Lorsque l’île de
Chypre fut réduite en province romaine (en 58 av. J.-Chr.),
Cato pouvait offrir au dernier roi de l’île, comme dédom-
magement, le sacerdoce de Paphos, en ajoutant que, par ce
changement, il ne perdrait ni d’importance, ni de revenu.5
Le temple fut détruit, probablement, par un tremblement
de terre qui eut lieu sous Auguste6, mais il fut reconstruit
peu de temps après. Comme quelques autres sanctuaires
grecs-orientaux de premier ordre, Paphos s’efforça, sous
Tibère, avec succès de maintenir son ancien droit d’asyle.7
Les poètes romains mentionnent très souvent la déesse
paphienne; Horace8 appelle Vénus »reine de Knidos et de
1 Pour les dénominations de la déesse paphienne, v. ci-dessous, p. 28.
2 Cf. l’expression de Cornutus, Theologiae Graecae compendium, 24
(t; Πάφος lihov αυτής οίν.ητήρών εοτι).
3 Hom. hymn. 4, 58 sqq.
4 éf 362 sqq.
5 Plutarch., Katon, 35 : Κανίάιον άε τινα των φίλων πφοπε μψας είς
Κύπρον επει,Θε τον Πτολεμαίον ανευ μάχης είν.εωη ως ούτε χ^ηματιον ούτε
τι,μης ενάεα [Ιι,ωοόμενον ' ίερωοννην γαρ αυτω της εν Παφω Θ εού όωσειν τον
άημον. Cp., ci-dessous, p. 32.
6 En 18 ou 17 av. J.-Chr. Les bienfaits de l’empereur envers la ville
de Paphos sont datés par Cassius Dio (54, 23, 7) de l’an 15 av. J.-Chr.
Cf. Oberhummer, Die Insel Cypern (1903), p. 138. On trouvera là aussi
les notices antiques concernant les autres tremblements de terre dont
l’île de Chypre a été frappée.
7 Tacit., Annal. 3,62; cf. la dédicace, parles Paphiens reconnaissants,
de statues de Tibère (τον εαυτών οωτηρα καί ευεργέτην), J H St. 1888, p. 227,
nos 6—7.
8 Od. 1, 30.