Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Blinkenberg, Christian [Hrsg.]; Dyggve, Ejnar [Hrsg.]; Carlsbergfondet [Hrsg.]
Lindos: fouilles et recherches 1902 - 1914 et 1952;; fouilles de l'acropole (1,Texte): Les petits objets — Berlin: De Gruyter, 1931

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.52556#0119
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
197

ARMEMENT ET HARNACHEMENT

exactement pareils, ont été trouvés à Dali. Ils sont
qualifiés de géniastères de casque par Perrot (III,
p. 867, cf. Babelon et Blanchet, Bronzes de la
Bibliothèque Nationale, nos 2026—-2027), détermination
évidemment erronée. Ohnefalsch-Richter compare
les pièces analogues de Tamassos avec les écailles
du θώρα£ λεπιδωτός, et l’on se convainc aisément
qu’elles se laissent arranger sans difficulté de cette
manière. Mais les écailles des cuirasses qu’on con-
naît (v. Baumeister, Denkmaeler, III, p. 2033;
Flinders Petrie, Memphis, II, p. n et 13, pl. 16;
Bliss et Macalister, Excavations in Palestine
(1902), p. 150; JHSt. 1884, p. 66, pl. 46; Praehist.
Zeitschr., 1913, p. 18—19) sont beaucoup plus petites,
et le nombre restreint trouvé à Tamassos ne s’ex-
pliquerait guère si elles étaient les restes de cuirasses
à écailles.
La trouvaille de Tamassos est conservée au Musée
de Berlin. D’après les renseignements qui m’ont
été gracieusement fournis par M. Zahn, l’inventaire
du musée répartit de la manière suivante les attaches
et les appliques sur les restes de deux guerriers (I et
II), qui ont été enterrés dans le tombeau (n° 4 de la
section IV) :
I. 3 attaches du type A, un peu différentes l’une
de l’autre (nos d’inv. 676—678),
3 appliques du type B, un peu variées (nos
d’inv. 679—681),
6 appliques du type C (nos d’inv. 670—675).
IL Une seule attache du type A (n° d’inv. 682),
2 fragments d’appliques du type C (nos d’inv.
683-684).
Furtwaengler a fait observer, dans ledit inven-
taire, que les pièces A s’adaptent moyennant une
charnière aux pièces B. Tel est aussi le cas pour les
exemplaires lindiens: seulement l’état incomplet de nos
spécimens ne permet plus de réunir les pièces qui ont
fait partie du même ensemble. Que celui-ci se soit
composé en réalité de deux pièces, A + B, c’est ce
qui ressort clairement d’une imitation en miniature,
trouvée également sur l’acropole lindienne et dans
laquelle la charnière est rendue par l’incision (v. n°
1567). Il ressort de cette observation que le dépôt
funéraire de Tamassos est incomplet: dans l’équi-
pement du guerrier II manque l’applique B. On est
d’ailleurs tenté, malgré l’indication de l’inventaire,
de répartir un peu autrement le mobilier du tombeau :
il est probable que l’un et l’autre guerrier ont possédé,
en effet, 2 pièces A, 2 pièces B, 4 pièces C. Quoi
qu’il en soit, le fait est que les pièces C figurent au
double nombre: le mobilier complet a été formé par
quatre garnitures, chacune desquelles se compose
d’une pièce A, d’une pièce B et de deux pièces C.
Les exemplaires lindiens du type B sont en bronze

198
très mince et percés de petits trous; tel est aussi le
cas pour les objets correspondants trouvés à Tamassos.
Évidemment ces pièces ont été fixées sur un rem-
bourrage en cuir, tandis que les attaches A sont en
métal solide. Quant aux pièces C, on y observe aussi
de petits trous de rivets qui donnent à penser qu’elles
ont eu également un rembourrage complet ou partiel
en cuir.
Les essais d’expliquer les objets en question comme
des pièces appartenant à l’armement personnel du
guerrier n’ont pas abouti à un résultat satisfaisant. Il
faut plutôt, je crois, y voir des pièces de harnache-
ment. La têtière des chevaux de bataille chypriotes
comprenait une pièce solide couvrant le front et
le museau de l’animal, à laquelle on peut attribuer
la dénomination de nasalT, attendu qu’elle corres-
pond d’une certaine manière à la partie du casque
qui couvre le nez du guerrier. Ce nasal paraît formé
dans certains cas d’un tressage de cuir (v. n° 1980)
ou de plusieurs couches de cuir se terminant par de-
vant en franges (v. n° 1979). Dans d’autres cas, il
paraît fait de bronze et se termine, au-dessus du
museau, en une palmette, v. Atl. Cesnola Coll., II,
pl. 74, n° 670. Telle serait donc la destination des
pièces A-j-B, qui ont été réunies, comme nous l’avons
vu, de manière à former un ensemble cohérent. La
dimension d’un tel ensemble convient bien à un
cheval de grandeur moyenne. Le crochet des pièces
A a pu servir à fermer la têtière moyennant un cordon.
Dans les pièces C il faut voir les oeillères 1 2, qui font
constamment partie du harnais chypriote. La forme
un peu convexe cadre bien avec l’emploi que nous
attribuons à ces objets. Une sculpture en pierre,
trouvée à Sendjirli, représente une tête de cheval,
munie soit d’oeillères d’une forme qui correspond à
notre n° 621 et décorées d’un sphinx marchant (v.
fig. 25), soit d’un nasal portant en relief l’image d’une
déesse ou femme nue, v. Mittheil. aus den oriental.
Sammlungen, XIV (Berlin 1911), p. 336 sq., fig. 248
—249. Beaucoup d’autres exemples d’oeillères sont
cités AA 1923—24, p. 263—267, où se trouve repro-
duit, p. e., un spécimen égyptien provenant de la
tombe de Tut-Ankh-Amon.
La cavalerie des Perses employait constamment,
à ce qu’il semble, les nasaux comme protection des
1 Le nom grec est προμετωπίδων; v. Xénoph., Inst. Cyri
6, 4, 1; 7, 1, 2 (προμετωπιδίοις .... χαλκοίς) ; Anab. 1, 8, 7;
De re equestri 12, 8.
2 Communes en Égypte et dans l'Asie antérieure, les oeillères
ont été peu usitées chez les Grecs et les Romains, mais non pas tout
à fait inconnues; autrement on n’aurait guère possédé la dénomi-
nation de παρώπια, v. Pollux, Onomast. 1, 53 : παρώπια τά παρά
τούς ώπας των ίππων προβλήματα (cf. 1, 140; ίο, 54); des
interprétations semblables se lisent dans Hesychios, Photios et
Suidas.

13*
 
Annotationen