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FAÏENCE ÉGYPTIENNE
350
On ne peut guère douter que cette dernière localité
ne soit l’endroit même de la fabrication. Il est vrai
qu’on n’a pas retrouvé dans les fouilles les ateliers
mêmes, comme c’est le cas pour les scarabées fabriqués
dans la même ville (v. p. 374). Mais, d’abord, Nau-
kratis correspond parfaitement aux conditions
indiquées plus haut. De plus, les figurines en question
ont été trouvées là non seulement dans le sanctuaire
d’Apollon (Naukratis, I, pl. 2, nos 7 et 10), où elles
auraient pu être importées par les adorateurs du dieu,
mais aussi en d’autres parties de la ville (l. c., nos
12. 13. 17. 18; II, pl. 17, nos 4 et 6): elles sont donc
pour ainsi dire chez elles. Enfin leur propagation
comprend les mêmes localités que celle des scarabées
fabriqués à Naukratis, c’est-à-dire le territoire atteint
directement par le commerce de cette ville.
On distingue deux groupes de figurines humaines
un peu différents l’un de l’autre en ce qui concerne
le style et la technique:
A. Les particularités stylistiques sont moins
prononcées, mais pourtant incontestables. La
technique est meilleure que celle du groupe B : ordi-
nairement la glaçure s’est bien conservée; à présent
elle est le plus souvent blanche, quelquefois avec une
teinte bleu clair, ce qui dénote que la couleur origi-
nelle a été le bleu, qui s’est blanchi sous l’action de
l’eau et de l’atmosphère. Les figurines de ce groupe
sont en général de dimensions plus petites que celles
du groupe B.
B. Les particularités du style sont très pronon-
cées. La qualité de la matière qui a servi à la fabri-
cation est assez médiocre: la couverte vitreuse est
parfaitement dissolue, les restes qu’elle a laissés,
s’émiettent et sont d’une couleur jaune (cf. Aegina,
p. 386); originairement elle a été verte, à en juger par
les traces de cette couleur qui se sont conservées dans
plusieurs cas par-dessus la couche jaune.
Quelques-uns des fragments sont trop mal con-
servés pour admettre une définition précise. Nous
rapportons au groupe A les numéros suivants: 1255,
1259 a~b, 1266, 1270—1272, 1279, 1282 — 1288, 1290.
Parmi les figurines qui restent, tous les spécimens bien
conservés appartiennent au groupe B, qui est donc
beaucoup plus nombreux. Citons, comme des pièces
caractéristiques: nos 1253, 1256, 1258, 1260 — 1263,
1265, 1268, 1273, 1276, 1278, 1281, 1289, 1296, 1297.
Quelques rares spécimens des figurines d’animaux
(cités plus haut, p. 346) et quelques-uns des balsa-
maires à forme de porc-épic (p. e. n° 1325) présentent
les mêmes particularités que le groupe B des figurines
humaines et doivent être rapportés aux mêmes
ateliers.
Les caractères distinctifs des deux groupes ne sont
d’ailleurs pas assez importants pour susciter l’idée
d’un endroit de fabrication différent. La différence
est plutôt de nature chronologique. Le groupe A,
qui s’éloigne moins que l’autre de la tradition égyp-
tienne, doit être le plus ancien, le groupe B, où l’in-
fluence étrangère s’accuse plus nettement, le plus
avancé. Ce groupe comprend aussi un choix plus
grand de types de figurines humaines. D’autre part
on ne connaît pas de statuettes de divinités égyp-
tiennes de ce genre. Les deux groupes paraissent
donc représenter deux phases successives de la même
fabrication.
Une série de figurines qui sont pour la plupart des
représentants bien caractérisés du groupe B, provien-
nent du grand dépôt d’ex-voto, à savoir nos 1265,
1268, 1273, 1280, 1281, 1292, 1295. Les exemplaires
trouvés en dehors de ce dépôt ne donnent pas de
renseignements chronologiques, excepté une seule
pièce (n° 1258), provenant d’une petite couche de
remblais dans le carré X 8, qui a donné des objets
contemporains du dépôt votif. Les couches archaïques
antérieures à la formation du dépôt ne contenaient pas
de statuettes de notre groupe B. En revanche, elles
ont fourni plusieurs des petites femmes nues (savoir
nos 1285, 1286 et 1287 trouvées dans X 9 — 10 et
XI —XII 9) et d’autres figurines du groupe A (nos
1279 et 1282). Les circonstances des trouvailles
attestent donc la justesse des conclusions tirées des
caractères du style et de la technique : le groupe A est
plus ancien que B. A date du 7e ou de la première
moitié du 6e siècle, B de la seconde moitié du 6e
siècle.
Une partie des statuettes humaines sont pourvues
d’un oeillet de suspension. Qu’elles aient en réalité
été portées comme amulettes, c’est ce qui ressort des
terres cuites chypriotes mentionnées plus haut (p. 336) ;
les figurines qu’on y voit attachées aux parures sont
clairement de forme humaine ordinaire, et non pas
des images de divinités égyptiennes.
Personnages assis.
*1253. Partie inférieure, jusqu’à la poitrine, d’un
personnage nu (homme?), assis sur un siège peu
élevé et tenant de ses deux mains un instrument de
musique (espèce de tambour) ; v. ci-après, n° 1260.
Plinthe basse. H 0.046.
1254 CA. Partie inférieure, jusqu’à mi-corps, d’un
personnage assis, les jambes croisées, sur un siège
peu élevé et adossé à un pilastre. H 0.033.
1255. Fragment d’une petite figurine assise.
Personnages accroupis.
*1256. Femme vêtue. Les mains reposant sur
les genoux appuient un attribut à surface unie,
FAÏENCE ÉGYPTIENNE
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On ne peut guère douter que cette dernière localité
ne soit l’endroit même de la fabrication. Il est vrai
qu’on n’a pas retrouvé dans les fouilles les ateliers
mêmes, comme c’est le cas pour les scarabées fabriqués
dans la même ville (v. p. 374). Mais, d’abord, Nau-
kratis correspond parfaitement aux conditions
indiquées plus haut. De plus, les figurines en question
ont été trouvées là non seulement dans le sanctuaire
d’Apollon (Naukratis, I, pl. 2, nos 7 et 10), où elles
auraient pu être importées par les adorateurs du dieu,
mais aussi en d’autres parties de la ville (l. c., nos
12. 13. 17. 18; II, pl. 17, nos 4 et 6): elles sont donc
pour ainsi dire chez elles. Enfin leur propagation
comprend les mêmes localités que celle des scarabées
fabriqués à Naukratis, c’est-à-dire le territoire atteint
directement par le commerce de cette ville.
On distingue deux groupes de figurines humaines
un peu différents l’un de l’autre en ce qui concerne
le style et la technique:
A. Les particularités stylistiques sont moins
prononcées, mais pourtant incontestables. La
technique est meilleure que celle du groupe B : ordi-
nairement la glaçure s’est bien conservée; à présent
elle est le plus souvent blanche, quelquefois avec une
teinte bleu clair, ce qui dénote que la couleur origi-
nelle a été le bleu, qui s’est blanchi sous l’action de
l’eau et de l’atmosphère. Les figurines de ce groupe
sont en général de dimensions plus petites que celles
du groupe B.
B. Les particularités du style sont très pronon-
cées. La qualité de la matière qui a servi à la fabri-
cation est assez médiocre: la couverte vitreuse est
parfaitement dissolue, les restes qu’elle a laissés,
s’émiettent et sont d’une couleur jaune (cf. Aegina,
p. 386); originairement elle a été verte, à en juger par
les traces de cette couleur qui se sont conservées dans
plusieurs cas par-dessus la couche jaune.
Quelques-uns des fragments sont trop mal con-
servés pour admettre une définition précise. Nous
rapportons au groupe A les numéros suivants: 1255,
1259 a~b, 1266, 1270—1272, 1279, 1282 — 1288, 1290.
Parmi les figurines qui restent, tous les spécimens bien
conservés appartiennent au groupe B, qui est donc
beaucoup plus nombreux. Citons, comme des pièces
caractéristiques: nos 1253, 1256, 1258, 1260 — 1263,
1265, 1268, 1273, 1276, 1278, 1281, 1289, 1296, 1297.
Quelques rares spécimens des figurines d’animaux
(cités plus haut, p. 346) et quelques-uns des balsa-
maires à forme de porc-épic (p. e. n° 1325) présentent
les mêmes particularités que le groupe B des figurines
humaines et doivent être rapportés aux mêmes
ateliers.
Les caractères distinctifs des deux groupes ne sont
d’ailleurs pas assez importants pour susciter l’idée
d’un endroit de fabrication différent. La différence
est plutôt de nature chronologique. Le groupe A,
qui s’éloigne moins que l’autre de la tradition égyp-
tienne, doit être le plus ancien, le groupe B, où l’in-
fluence étrangère s’accuse plus nettement, le plus
avancé. Ce groupe comprend aussi un choix plus
grand de types de figurines humaines. D’autre part
on ne connaît pas de statuettes de divinités égyp-
tiennes de ce genre. Les deux groupes paraissent
donc représenter deux phases successives de la même
fabrication.
Une série de figurines qui sont pour la plupart des
représentants bien caractérisés du groupe B, provien-
nent du grand dépôt d’ex-voto, à savoir nos 1265,
1268, 1273, 1280, 1281, 1292, 1295. Les exemplaires
trouvés en dehors de ce dépôt ne donnent pas de
renseignements chronologiques, excepté une seule
pièce (n° 1258), provenant d’une petite couche de
remblais dans le carré X 8, qui a donné des objets
contemporains du dépôt votif. Les couches archaïques
antérieures à la formation du dépôt ne contenaient pas
de statuettes de notre groupe B. En revanche, elles
ont fourni plusieurs des petites femmes nues (savoir
nos 1285, 1286 et 1287 trouvées dans X 9 — 10 et
XI —XII 9) et d’autres figurines du groupe A (nos
1279 et 1282). Les circonstances des trouvailles
attestent donc la justesse des conclusions tirées des
caractères du style et de la technique : le groupe A est
plus ancien que B. A date du 7e ou de la première
moitié du 6e siècle, B de la seconde moitié du 6e
siècle.
Une partie des statuettes humaines sont pourvues
d’un oeillet de suspension. Qu’elles aient en réalité
été portées comme amulettes, c’est ce qui ressort des
terres cuites chypriotes mentionnées plus haut (p. 336) ;
les figurines qu’on y voit attachées aux parures sont
clairement de forme humaine ordinaire, et non pas
des images de divinités égyptiennes.
Personnages assis.
*1253. Partie inférieure, jusqu’à la poitrine, d’un
personnage nu (homme?), assis sur un siège peu
élevé et tenant de ses deux mains un instrument de
musique (espèce de tambour) ; v. ci-après, n° 1260.
Plinthe basse. H 0.046.
1254 CA. Partie inférieure, jusqu’à mi-corps, d’un
personnage assis, les jambes croisées, sur un siège
peu élevé et adossé à un pilastre. H 0.033.
1255. Fragment d’une petite figurine assise.
Personnages accroupis.
*1256. Femme vêtue. Les mains reposant sur
les genoux appuient un attribut à surface unie,