ΙΟΙ
ACROPOLE DE LINDOS: N° 1
102
rente et de dimensions plus restreintes. L’hypothèse
exposée ci-dessus est à un certain degré fortifiée
par le fait qu’à une époque plus récente la liste
des damiurges éponymes de Kamiros fut incisée,
Fig. 20.
Placement supposé de la liste des prêtres d’Athana. i : ioo.
comme l’a observé M. Segre, dans les éléments archi-
tecturaux d’un édifice accessible au public.
Note supplémentaire Deux faits témoignent d’un
sur la stèle J. dérangement assez profond de la
dernière partie du texte de J. i°, à partir de la 6e ligne
de la IIe colonne (qui correspond à l’an io A), l’ins-
cription originelle a été martelée et remplacée par le
texte actuel, gravé en rature (v. ci-dessus, p. 86).
2°, les marques de numérotage (Δ) sont en désordre:
devant Αντίγονος (an 4 P) on voit un Δ, presque
effacé par le martelage, qui continue la série des
numéros employés précédemment; un Δ également
presque effacé se trouve encore devant Εύαρχίδας (an
16 P). Mais à partir de l’an 7 P, un Δ gravé en rature
semble ouvrir un nouveau système de numérotage,
continué par deux autres Δ (ans 17 et 27 P). Je n’ai
trouvé aucune explication tout à fait satisfaisante du
dérangement mentionné. Peut-être remonte-t-il au
papyrus qui a servi de modèle au lapicide. Quoi qu’il
en soit, on observe jusqu'à la fin de la liste des exemples
incontestables de l'observation de la règle triennale,
c’est-à-dire que les places assignées, dans la grande
rature, aux prêtres sont en parfait ordre1 11. Pour cette
raison il m’a paru préférable de transcrire simplement
la liste J telle qu’elle nous est parvenue et de numéroter
1 Le pr. de l’an 25 P était petit-fils du pr. de l’an 42 A. Cf.
d’ailleurs les exemples que présentent les années suivantes: 97-7
(bisaïeul et arrière-petit-fils), 83-14 (grand-père et petit-fils), 68-44
(père et fils), 55-28 A-9 P (grand-père, père et fils), 49-40 (frères),
46-43 (frères), 37-10 A-21 P (grand-père, père et fils), 34 A-6 P
(père et fils), 33 A-16 P (père et fils), 32 A-5 P (père et fils), 17 A-
11 P (père et fils). On observe encore dans J les mêmes perturba-
tions causées par l’adoption que dans les parties antérieures de
les prêtres selon les places qu’ils occupent dans la
série. Dans un seul cas, qui se trouve dans la partie
précédant la rature, j’ai cru découvrir une faute évi-
dente qu’il est possible de corriger: les prêtres qui
occupent sur la stèle les places nos 394-395-396, doivent
être transposés de la manière indiquée dans la note
de l’an 12 A. La correction des erreurs du lapicide,
qui se manifeste par la rature, aurait donc dû com-
mencer par le no394.
A partir de l’an 7 P apparaît, pour la première fois
dans la liste des prêtres, l’abréviation καδ au lieu de
καθ' ύοθεσίαν δέ. Dès lors, la forme abrégée est em-
ployée constamment jusqu’à la fin de J. Par ce pro-
cédé, une seule ligne suffisait le plus souvent pour
chaque nom de prêtre. Dans d’autres inscriptions,
l’emploi de καδ remonte beaucoup plus haut. On est
donc disposé à croire que le lapicide a introduit l’abré-
viation vers la fin de la partie remaniée afin d’avoir
assez d’espace pour les noms qu’il fallait y graver.
Le culte de Zeus Polieus fut Titre du
introduit, auprès de celui d’Athana prêtre éponyme.
Lindia, probablement peu après le début du 3e s. A
(cf. Lindos I p. 22). La date exacte n’est pas connue.
Voici les données les plus importantes relatives à cette
innovation. Πολυκλής Πολυκράτεος (-ευς), qui fut prêtre
vers 313, dédia trois statues: à Άθαναία Λινδία, Ζεύς
Πολιεύς et Απόλλων Πύθιος (vin. 57)· Le même prêtre
fit ériger un grand monument de famille dédié à
Άθάνα Λινδία et Ζεύς Πολιεύς (vin. 56). Il faut pour-
tant noter qu’à l’exception des noms de quatre des
personnages représentés, l’inscription est gravée en
rature et ne remonte pas au-delà du début du 3e s. ;
la teneur de la dédicace originelle est, par conséquent,
inconnue. Évidemment, lesdits monuments datent du
commencement de l'époque où un culte de Ζεύς Πολιεύς
entre en considération: aucun des documents plus
anciens ne contient le nom de ce dieu, qui ne possédait
pas non plus de temple sur l’acropole de Lindos (v.
van Gelder p. 319). Dans le titre officiel du prêtre il
n’apparaît que plus tard. Le prêtre de l’an 296 env.
est encore intitulé ιερεύς Άθαναίας Λινδίας (vin. 70).
Dans les inscriptions conservées, le titre de ιερεύς (ou
ίερατεύσας) Άθαναίας1 (ou Άθάνας) Λινδίας καί Διός
Πολιέως ne fait son apparition qu’en 266 env.; il est
vrai que l’inscription en question (vin. 106 a) a été
renouvelée une trentaine d’années plus tard, mais on
ne peut douter qu’elle ne nous ait conservé le titre
officiel du prêtre sous sa forme originelle, parce qu’à
la liste : il suffira de citer la série 69 (grand-père) — 29 (père, adopté
dans une autre famille) — 13 F (fils né avant l’adoption de son père
et appartenant, par conséquent, au damos natal de son père et
de son grand-père).
1 Ίερατεύσας se construit aussi avec le datif (Άθαναίαι
κτλ.), vie. 117.
ACROPOLE DE LINDOS: N° 1
102
rente et de dimensions plus restreintes. L’hypothèse
exposée ci-dessus est à un certain degré fortifiée
par le fait qu’à une époque plus récente la liste
des damiurges éponymes de Kamiros fut incisée,
Fig. 20.
Placement supposé de la liste des prêtres d’Athana. i : ioo.
comme l’a observé M. Segre, dans les éléments archi-
tecturaux d’un édifice accessible au public.
Note supplémentaire Deux faits témoignent d’un
sur la stèle J. dérangement assez profond de la
dernière partie du texte de J. i°, à partir de la 6e ligne
de la IIe colonne (qui correspond à l’an io A), l’ins-
cription originelle a été martelée et remplacée par le
texte actuel, gravé en rature (v. ci-dessus, p. 86).
2°, les marques de numérotage (Δ) sont en désordre:
devant Αντίγονος (an 4 P) on voit un Δ, presque
effacé par le martelage, qui continue la série des
numéros employés précédemment; un Δ également
presque effacé se trouve encore devant Εύαρχίδας (an
16 P). Mais à partir de l’an 7 P, un Δ gravé en rature
semble ouvrir un nouveau système de numérotage,
continué par deux autres Δ (ans 17 et 27 P). Je n’ai
trouvé aucune explication tout à fait satisfaisante du
dérangement mentionné. Peut-être remonte-t-il au
papyrus qui a servi de modèle au lapicide. Quoi qu’il
en soit, on observe jusqu'à la fin de la liste des exemples
incontestables de l'observation de la règle triennale,
c’est-à-dire que les places assignées, dans la grande
rature, aux prêtres sont en parfait ordre1 11. Pour cette
raison il m’a paru préférable de transcrire simplement
la liste J telle qu’elle nous est parvenue et de numéroter
1 Le pr. de l’an 25 P était petit-fils du pr. de l’an 42 A. Cf.
d’ailleurs les exemples que présentent les années suivantes: 97-7
(bisaïeul et arrière-petit-fils), 83-14 (grand-père et petit-fils), 68-44
(père et fils), 55-28 A-9 P (grand-père, père et fils), 49-40 (frères),
46-43 (frères), 37-10 A-21 P (grand-père, père et fils), 34 A-6 P
(père et fils), 33 A-16 P (père et fils), 32 A-5 P (père et fils), 17 A-
11 P (père et fils). On observe encore dans J les mêmes perturba-
tions causées par l’adoption que dans les parties antérieures de
les prêtres selon les places qu’ils occupent dans la
série. Dans un seul cas, qui se trouve dans la partie
précédant la rature, j’ai cru découvrir une faute évi-
dente qu’il est possible de corriger: les prêtres qui
occupent sur la stèle les places nos 394-395-396, doivent
être transposés de la manière indiquée dans la note
de l’an 12 A. La correction des erreurs du lapicide,
qui se manifeste par la rature, aurait donc dû com-
mencer par le no394.
A partir de l’an 7 P apparaît, pour la première fois
dans la liste des prêtres, l’abréviation καδ au lieu de
καθ' ύοθεσίαν δέ. Dès lors, la forme abrégée est em-
ployée constamment jusqu’à la fin de J. Par ce pro-
cédé, une seule ligne suffisait le plus souvent pour
chaque nom de prêtre. Dans d’autres inscriptions,
l’emploi de καδ remonte beaucoup plus haut. On est
donc disposé à croire que le lapicide a introduit l’abré-
viation vers la fin de la partie remaniée afin d’avoir
assez d’espace pour les noms qu’il fallait y graver.
Le culte de Zeus Polieus fut Titre du
introduit, auprès de celui d’Athana prêtre éponyme.
Lindia, probablement peu après le début du 3e s. A
(cf. Lindos I p. 22). La date exacte n’est pas connue.
Voici les données les plus importantes relatives à cette
innovation. Πολυκλής Πολυκράτεος (-ευς), qui fut prêtre
vers 313, dédia trois statues: à Άθαναία Λινδία, Ζεύς
Πολιεύς et Απόλλων Πύθιος (vin. 57)· Le même prêtre
fit ériger un grand monument de famille dédié à
Άθάνα Λινδία et Ζεύς Πολιεύς (vin. 56). Il faut pour-
tant noter qu’à l’exception des noms de quatre des
personnages représentés, l’inscription est gravée en
rature et ne remonte pas au-delà du début du 3e s. ;
la teneur de la dédicace originelle est, par conséquent,
inconnue. Évidemment, lesdits monuments datent du
commencement de l'époque où un culte de Ζεύς Πολιεύς
entre en considération: aucun des documents plus
anciens ne contient le nom de ce dieu, qui ne possédait
pas non plus de temple sur l’acropole de Lindos (v.
van Gelder p. 319). Dans le titre officiel du prêtre il
n’apparaît que plus tard. Le prêtre de l’an 296 env.
est encore intitulé ιερεύς Άθαναίας Λινδίας (vin. 70).
Dans les inscriptions conservées, le titre de ιερεύς (ou
ίερατεύσας) Άθαναίας1 (ou Άθάνας) Λινδίας καί Διός
Πολιέως ne fait son apparition qu’en 266 env.; il est
vrai que l’inscription en question (vin. 106 a) a été
renouvelée une trentaine d’années plus tard, mais on
ne peut douter qu’elle ne nous ait conservé le titre
officiel du prêtre sous sa forme originelle, parce qu’à
la liste : il suffira de citer la série 69 (grand-père) — 29 (père, adopté
dans une autre famille) — 13 F (fils né avant l’adoption de son père
et appartenant, par conséquent, au damos natal de son père et
de son grand-père).
1 Ίερατεύσας se construit aussi avec le datif (Άθαναίαι
κτλ.), vie. 117.