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ACROPOLE DE LINDOS: N° 1
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tours de ladite église. Dans ces conditions il sera peut-
être tentant de chercher dans le voisinage d’Hagios
Stephanos la place originelle des stèles en question.
Mais la nature même de ces documents s’oppose à
Fig. 18. Placement des fragments A-E. i : 20.
une telle hypothèse: on ne comprend pas pourquoi la
liste des prêtres aurait été placée en dehors des limites
du sanctuaire. De plus, nous avons dégagé du même
dallage la stèle sur laquelle était gravée la Chronique
du temple (v. p. 64 fig.2, no304), qui avait sa place
originelle dans le sanctuaire d’Athana (v. Chron. A 10).
On ne peut douter qu’après la suppression du culte
ancien un certain nombre de grandes stèles en marbre
n’aient été enlevées de l’acropole afin d’être utilisées
pour le dallage que nous avons découvert près de
l’église Hagios Stephanos, et qui appartenait origi-
nairement à une autre église antérieure à celle de
nos jours.
Il ressort du travail de la face postérieure des
pierres que les stèles et dalles qui composaient la liste
des prêtres étaient appliquées contre un mur. Mais
quel mur? Afin de répondre à cette question il faut
prendre en considération qu'il ne s’agit pas d’un
monument épigraphique quelconque, mais du cata-
logue officiel des plus hauts dignitaires lindiens, qui
étaient en même temps éponymes, c’est-à-dire que
leurs noms servaient à indiquer la date de tous les
actes de quelque importance. La liste a dû être souvent
consultée par tous ceux qui cherchaient des informa-
tions chronologiques. Elle devait être placée à l’abri,
mais pourtant facilement accessible aux visiteurs du
sanctuaire. Enfin, les fonctions des éponymes en
question étaient intimement liées au temple d’Athana:
le prêtre de l’an 162 se sert des termes suivants pour
indiquer les devoirs ordinaires incombant à son père
qui avait également été prêtre d’Athana (vin. 197, f) :
Πριμ μεν τοι γενέτας έτπβώμια θύματα, Παλλάς,
ώς Θέμις εύιέρων εντός ελαμψε δόμων.
Tout cela bien considéré, on arrive à une déter-
mination précise de l’endroit où étaient appliquées les
deux grandes rangées de stèles et de dalles composant
la liste des prêtres, respectivement des années 406-171
et 170-47 A. C’était la paroi du pronaos du temple
d’Athana, à gauche et à droite de la porte qui con-
duisait à la cella. Les deux saillies du mur ont une
largeur de 1.70, c’est-à-dire qu’elles s’adaptaient bien
à l’installation des deux parties dont se composait
la liste (v. fig. 20). D’autre part, elles ne suf-
fisaient pas pour continuer celle-ci sous la même
forme: aussi avons-nous fait observer plus haut que
pour la suite on a choisi une stèle de forme diffé-
ACROPOLE DE LINDOS: N° 1
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tours de ladite église. Dans ces conditions il sera peut-
être tentant de chercher dans le voisinage d’Hagios
Stephanos la place originelle des stèles en question.
Mais la nature même de ces documents s’oppose à
Fig. 18. Placement des fragments A-E. i : 20.
une telle hypothèse: on ne comprend pas pourquoi la
liste des prêtres aurait été placée en dehors des limites
du sanctuaire. De plus, nous avons dégagé du même
dallage la stèle sur laquelle était gravée la Chronique
du temple (v. p. 64 fig.2, no304), qui avait sa place
originelle dans le sanctuaire d’Athana (v. Chron. A 10).
On ne peut douter qu’après la suppression du culte
ancien un certain nombre de grandes stèles en marbre
n’aient été enlevées de l’acropole afin d’être utilisées
pour le dallage que nous avons découvert près de
l’église Hagios Stephanos, et qui appartenait origi-
nairement à une autre église antérieure à celle de
nos jours.
Il ressort du travail de la face postérieure des
pierres que les stèles et dalles qui composaient la liste
des prêtres étaient appliquées contre un mur. Mais
quel mur? Afin de répondre à cette question il faut
prendre en considération qu'il ne s’agit pas d’un
monument épigraphique quelconque, mais du cata-
logue officiel des plus hauts dignitaires lindiens, qui
étaient en même temps éponymes, c’est-à-dire que
leurs noms servaient à indiquer la date de tous les
actes de quelque importance. La liste a dû être souvent
consultée par tous ceux qui cherchaient des informa-
tions chronologiques. Elle devait être placée à l’abri,
mais pourtant facilement accessible aux visiteurs du
sanctuaire. Enfin, les fonctions des éponymes en
question étaient intimement liées au temple d’Athana:
le prêtre de l’an 162 se sert des termes suivants pour
indiquer les devoirs ordinaires incombant à son père
qui avait également été prêtre d’Athana (vin. 197, f) :
Πριμ μεν τοι γενέτας έτπβώμια θύματα, Παλλάς,
ώς Θέμις εύιέρων εντός ελαμψε δόμων.
Tout cela bien considéré, on arrive à une déter-
mination précise de l’endroit où étaient appliquées les
deux grandes rangées de stèles et de dalles composant
la liste des prêtres, respectivement des années 406-171
et 170-47 A. C’était la paroi du pronaos du temple
d’Athana, à gauche et à droite de la porte qui con-
duisait à la cella. Les deux saillies du mur ont une
largeur de 1.70, c’est-à-dire qu’elles s’adaptaient bien
à l’installation des deux parties dont se composait
la liste (v. fig. 20). D’autre part, elles ne suf-
fisaient pas pour continuer celle-ci sous la même
forme: aussi avons-nous fait observer plus haut que
pour la suite on a choisi une stèle de forme diffé-