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https://doi.org/10.11588/diglit.52557#0162
307
ACROPOLE DE LINDOS: 88
3O8
L’inscription formait un ensemble cohérent, com-
mençant par une dédicace qui contenait aussi les
noms des officiers supérieurs; suivent les noms de tout
l’équipage des vaisseaux en question1 2. Pour des raisons
pratiques, j’ai cru utile de désigner les parties publiées
antérieurement de l’inscription (avec les parties atte-
nantes, actuellement disparues) par les lettres a et b,
b formant en réalité la continuation immédiate d’a.
La disposition de l’ensemble ressort du diagramme
fig. 11. a est placé en avant et au-dessus de l’apostis.
La dédicace, en deux lignes, occupe toute la largeur
de l’espace disponible; la liste des noms est disposée
en sept colonnes (I-VII), dont III-VII (v. le fac-similé
fig. 10) ne descendent qu’au bord supérieur de l’apostis,
I-II plus bas, jusqu’au zostèr. b, incisé au-dessous de
l’apostis, comprend trois colonnes peu hautes, dont la
troisième forme la fin de la grande liste, comme le font
voir i°, la qualité des noms qu’elle contient, et 2°, le
fait qu’à droite de cette colonne il y a un espace vide.
Un simple calcul, basé sur l’étendue et la dis-
position de la liste des noms (v. fig. il), nous fournit
les moyens de déterminer le nombre des dédicants:
il y en avait 288 (les officiers supérieurs non compris),
sans doute répartis sur 6 triémiolies (v. Lindiaka VII
p.44). Une analogie, qui date à peu près de la même
époque (Diod. 20,93,2-3; cf. op. c. p. 8 n° 10) conduit
à la conclusion qu’elles ont formé deux divisions, sous
1 On connaît beaucoup d’autres dédicaces faites par l’équipage
de vaisseaux rhodiens, soit toutes courtes, soit contenant des listes
de noms, v. Lindiaka VII p. 15 n°32 et p. 18 n°4o; cf. Maiuri
(1925) p. 8 n° 5 et les autres exemples cités par Segre, CL Rh.
VIII p. 227 sq.
le commandement des deux triérarques nommés dans
la dédicace. L’équipage complet d’une triémiolie se
composait donc de 48 hommes, y compris les officiers-
mariniers.
L’inscription est gravée en caractères réguliers du
3es. HL, 1.1 : o.on; 1. 2: 0.009; dans les autres lignes
88 fig. 6-7
1: 15
0.007. A en juger Par les formes des lettres, le monu-
ment semble plutôt antérieur que postérieur au milieu
du 3e s. Cette datation un peu vague est confirmée
par le fait que l’inscription remonte nettement à une
époque où l’adoption n’était pas encore communément
usitée à Lindos: la grande liste de noms n’en présente
aucun exemple1. Lin cas heureux nous permet pour-
tant de déterminer le temps d’une manière plus précise.
Un des officiers supérieurs nommés dans la ire ligne,
’Αγαθόστρατος Πολυαράτου, nous est bien connu par
ailleurs. Il fut honoré par la ligue égéenne d’une statue
faite par Phyles (v. Syll.3 455), sans doute à cause de
la victoire qu’il remporta à Ephesos (Polyainos 5,18)
en qualité de navarque de la flotte rhodienne. Puisqu’il
figure dans n° 88 comme triérarque, l’inscription lin-
dienne se réfère probablement à un événement anté-
rieur à la bataille d’Ephesos qu’on rapporte maintenant
à l’an 258 env. (v. Syll.3 1. c.; P-W Rh. 783,47 sq.).
88 fig. 8 1:15
88 fig. 92
D’autre part, puisque dans notre inscription Agathostra-
tos occupe déjà une charge élevée dans la marine, il ne
s’agit guère d’un intervalle très long. On ne s’éloignera
pas beaucoup de la vérité en datant la base lindienne
des années 265-260 env. (cf. Lindiaka VII p. 36 sq.).
1 Dans les grandes listes des prêtres lindiens (ci-dessus n° i :
prêtres d’Athana Lindia; Lindiaka VI: prêtres de Poséidon Hip-
pios) l’adoption apparaît à partir de 240-238 env. Vie. 102,6 et
104, 1-2. Cf. l’étude de Mlle Astrid Wentzel, Hermes 1930 p. 167 sq.
2 Cf. Lindiaka VII p. 42-43.
ACROPOLE DE LINDOS: 88
3O8
L’inscription formait un ensemble cohérent, com-
mençant par une dédicace qui contenait aussi les
noms des officiers supérieurs; suivent les noms de tout
l’équipage des vaisseaux en question1 2. Pour des raisons
pratiques, j’ai cru utile de désigner les parties publiées
antérieurement de l’inscription (avec les parties atte-
nantes, actuellement disparues) par les lettres a et b,
b formant en réalité la continuation immédiate d’a.
La disposition de l’ensemble ressort du diagramme
fig. 11. a est placé en avant et au-dessus de l’apostis.
La dédicace, en deux lignes, occupe toute la largeur
de l’espace disponible; la liste des noms est disposée
en sept colonnes (I-VII), dont III-VII (v. le fac-similé
fig. 10) ne descendent qu’au bord supérieur de l’apostis,
I-II plus bas, jusqu’au zostèr. b, incisé au-dessous de
l’apostis, comprend trois colonnes peu hautes, dont la
troisième forme la fin de la grande liste, comme le font
voir i°, la qualité des noms qu’elle contient, et 2°, le
fait qu’à droite de cette colonne il y a un espace vide.
Un simple calcul, basé sur l’étendue et la dis-
position de la liste des noms (v. fig. il), nous fournit
les moyens de déterminer le nombre des dédicants:
il y en avait 288 (les officiers supérieurs non compris),
sans doute répartis sur 6 triémiolies (v. Lindiaka VII
p.44). Une analogie, qui date à peu près de la même
époque (Diod. 20,93,2-3; cf. op. c. p. 8 n° 10) conduit
à la conclusion qu’elles ont formé deux divisions, sous
1 On connaît beaucoup d’autres dédicaces faites par l’équipage
de vaisseaux rhodiens, soit toutes courtes, soit contenant des listes
de noms, v. Lindiaka VII p. 15 n°32 et p. 18 n°4o; cf. Maiuri
(1925) p. 8 n° 5 et les autres exemples cités par Segre, CL Rh.
VIII p. 227 sq.
le commandement des deux triérarques nommés dans
la dédicace. L’équipage complet d’une triémiolie se
composait donc de 48 hommes, y compris les officiers-
mariniers.
L’inscription est gravée en caractères réguliers du
3es. HL, 1.1 : o.on; 1. 2: 0.009; dans les autres lignes
88 fig. 6-7
1: 15
0.007. A en juger Par les formes des lettres, le monu-
ment semble plutôt antérieur que postérieur au milieu
du 3e s. Cette datation un peu vague est confirmée
par le fait que l’inscription remonte nettement à une
époque où l’adoption n’était pas encore communément
usitée à Lindos: la grande liste de noms n’en présente
aucun exemple1. Lin cas heureux nous permet pour-
tant de déterminer le temps d’une manière plus précise.
Un des officiers supérieurs nommés dans la ire ligne,
’Αγαθόστρατος Πολυαράτου, nous est bien connu par
ailleurs. Il fut honoré par la ligue égéenne d’une statue
faite par Phyles (v. Syll.3 455), sans doute à cause de
la victoire qu’il remporta à Ephesos (Polyainos 5,18)
en qualité de navarque de la flotte rhodienne. Puisqu’il
figure dans n° 88 comme triérarque, l’inscription lin-
dienne se réfère probablement à un événement anté-
rieur à la bataille d’Ephesos qu’on rapporte maintenant
à l’an 258 env. (v. Syll.3 1. c.; P-W Rh. 783,47 sq.).
88 fig. 8 1:15
88 fig. 92
D’autre part, puisque dans notre inscription Agathostra-
tos occupe déjà une charge élevée dans la marine, il ne
s’agit guère d’un intervalle très long. On ne s’éloignera
pas beaucoup de la vérité en datant la base lindienne
des années 265-260 env. (cf. Lindiaka VII p. 36 sq.).
1 Dans les grandes listes des prêtres lindiens (ci-dessus n° i :
prêtres d’Athana Lindia; Lindiaka VI: prêtres de Poséidon Hip-
pios) l’adoption apparaît à partir de 240-238 env. Vie. 102,6 et
104, 1-2. Cf. l’étude de Mlle Astrid Wentzel, Hermes 1930 p. 167 sq.
2 Cf. Lindiaka VII p. 42-43.