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Blondel, François
Cours D'Architecture Enseigné Dans L'Academie Royale D'Architecture (Band 1): Ou Sont Expliqvez Les Termes, L'origine & les Principes d'Architecture, & les pratiques des cinq Ordres .. — Paris, 1698 [Cicognara, 434-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.1565#0004
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E P I S T R E.
dans la suitte des temps ce que pouvoit la sureur & l'ignorance ,
des Barbares 9 Qui renverfantfis plus llluftres monumens 3 ont
tasihé den éteindre entièrement la mémoire. Elle siroit encore ici
enfi<velie dans fis ruines , si la genereup libéralité' de François
premier 3 père des fiiences st) des arts ,ne l'en avoit tirée* Ce grand
Prince avoit dejjèin de la remettre dans [on premier luftre , mais
si mort & les guerres domeftiques qui la smvirent empefiherent
t esset ctun projet fi noble. V Architecture n'eut pas le temps de si
nettoyer *pour ainsi dire , de la rouille quelle avoit contracléefius
terre , Elle eut le malheur de tomber entre les mains d'Ouvriers
ignorans qui la rendirent méconnoisfablepar les ornemens ridicules
& capricieux dont ils la reveftirent. . .
Les Joins & la défenfi , que les ancesires de Vôsire Q^hCajesiê
Henry le Grand & Louis le lu fie ont employez^ pour la rétablir,
n'ont pas eu tout lejuccezj qu'ils s'etoient propose: Comme le mauvais
gousi avoit gagné le de sus , leur travail w leur application n'ont
Jervi qu'a saire connokre qu'ileft bien plus sacile de corriger les desaus
d'une ignorance fans prefimption que d'apporter du remède à ceux
qui viennent d'une saujse capacité. En esset , S IRE,ce bel aArt,
que tant de fersinnes iliusires ont sait gloire autresois de profejser,
êtoit tombé dans un extrême mépris par la ferdide avarice de la
plusbart de ceux qui l'exercotent. L'on imputoit à l'aArchitecture
les vices & les dessaus des Architectes ou, pour mieux dire, de ceux
qui,pour avoir une teinture sùperficiele désis préceptes, fi difiient
maîtres en l'art de Vitruve.
JMais quel bon^heur que V>M.*ait a la sin daigné luy prêter
la main ? quelle ait bien voulu la saire firtir, pour ainsi dire, du
mortier {0 de la trueh ; & la tirer d'un état plus déplorable mille
sois que celuy ou elle fi trouvoit feus la domination des Barbares?
Au moment que V. M. a connu les beautez* de l'Architecture,
Elle a témoigné de F impatience de la voir resleurir s Elle a conçeu
pour cet artla même eftime que les Anciens luy avoient autresois
témoignée, & desirant d'en saire un ornement digne delà Majestê
de sin règne, elle a feuhaitté que sis Subjets s'appliquaient a le
cultiver.
Vous fiavieZj néanmoins, SIRE, que nous n'avons point
d'amour pour les chosis que nous ignorons , & qu'il falloit que
ton connût ce que vaut l'Architecture pour hfiimer autant qu'elle
le mérite : Dans cette pensée V.lVi. a sait élever tous ces bâtïmenr
 
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