R E FACE
E t Ouvrage ayant été fait pour servir à FAcade-*
mie Royale d'Architecture,il est necesïaire de par-
ler des intentions du Roy sur PétablisTement de
cette Académie, avant que d'expliquer le sujet de
l'Ouvrage même, dont nous marquerons ensuite
l'ordre &C les matières les plus considerables*
ça êtépresque de tout temps que des persbnnes intelligen-
tes dans quelque Art se .{ont unies sous le nom d'Académie
pour travailler d'un même esprit aie perfectionner : Et (ans
parler de ce que nous sçavons de l'antiquité sur ce sujçt, l'on
aveu, dans le dernier siecle à Rome & ailleurs,ces Ecoles Ro*
rissantes de peinture ô£ de sculpture qui ont produit de si
grands hommes dans ces Arts. Nous avons veu encore à Flo-
rence ces Académies illustres des Lyncées, de la Crusca, des
Humoristes, del Cimento & plusieurs autres,où tant de beaux
esprits se sont heureusement appliquez à l'éloquence> à la per^
feiftion de la langue Italienne, à la recherche des sècrets de la
nature,èc à mille autres exercices dignes de la sublimité des
esprits de cette nation. . v.
Les Allemans aussi ont utilement travaillé à purger leur lan-
gue de ce qu'il y avoit de rude ôc de barbare par 1 etablisïè-
ment de cette Académie qu'ils appellent la Fructifiante* Et la
Société Royale d'Angleterre a fait beaucoup de progrés dans
la recherche de ce qu'il y a de plus curieux dans la Physique
& dans les Mathématiques.
Nous avons dans Paris l'Académie Françoisê qui doit sbn
commencement au Cardinal de Richelieu & sà perfe&ion au
bonheur qu'elle a d'avoir le plus grand Roy du ,monde pour
protecteur. Il ieroit mal-aiséde trouver dans le reste de l'Vni-
vers un si grand nombre de persbnnages excellens qu'il y en
a parmy ceux qui la composènt & dont la doctrine Se le me^
rite soient plus grands. Ellea,pourainsi dire , provigné en di-
vers endroits du Royaume , où plusieurs assemblées de beaux-