A
AVANT-PROPOS.
En 1868 il se forma à Strasbourg, sous le patronage de
la Société des Monuments historiques, un Comité qui se
proposait de publier successivement les Chroniques d’Alsace,
dont les plus importantes étaient conservées à la Bibliothèque
de la ville de Strasbourg. Il demandait, pour se mettre à
l’œuvre, un minimum de trois cents souscriptions de vingt
francs à l’année. Mais à ce moment la vogue n’était pas
aux études de ce genre, et d’ailleurs, sauf quelques douzaines
de collectionneurs d’Alsatica, le monde lettré, en Alsace,
se composait alors presque exclusivement d’hommes dont
l’éducation avait été toute française, et qui dès lors n’étaient
pas en mesure d’apprécier une pareille publication. Aussi
cette tentative n’eut-elle aucun succès : il ne se trouva pas
même cent souscripteurs, et le Comité dut se dissoudre,
sans avoir réussi à publier une seule ligne des richesses
qu’il énumérait dans son prospectus1.
On sait quel fut, deux ans plus tard, le sort de la Biblio-
thèque : sauf la grande Chronique de Kœnigshoven qui, à ce
moment même, s’imprimait à Leipzig, toutes les principales
Chroniques strasbourgeoises disparurent pour toujours, avec
la Herrade et tant d’autres manuscrits précieux. Aujourd’hui
nous sommes réduits à en recueillir les fragments épars, et
1. Bulletin de 1872, p. 122.
T. XIII. — (M.)
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AVANT-PROPOS.
En 1868 il se forma à Strasbourg, sous le patronage de
la Société des Monuments historiques, un Comité qui se
proposait de publier successivement les Chroniques d’Alsace,
dont les plus importantes étaient conservées à la Bibliothèque
de la ville de Strasbourg. Il demandait, pour se mettre à
l’œuvre, un minimum de trois cents souscriptions de vingt
francs à l’année. Mais à ce moment la vogue n’était pas
aux études de ce genre, et d’ailleurs, sauf quelques douzaines
de collectionneurs d’Alsatica, le monde lettré, en Alsace,
se composait alors presque exclusivement d’hommes dont
l’éducation avait été toute française, et qui dès lors n’étaient
pas en mesure d’apprécier une pareille publication. Aussi
cette tentative n’eut-elle aucun succès : il ne se trouva pas
même cent souscripteurs, et le Comité dut se dissoudre,
sans avoir réussi à publier une seule ligne des richesses
qu’il énumérait dans son prospectus1.
On sait quel fut, deux ans plus tard, le sort de la Biblio-
thèque : sauf la grande Chronique de Kœnigshoven qui, à ce
moment même, s’imprimait à Leipzig, toutes les principales
Chroniques strasbourgeoises disparurent pour toujours, avec
la Herrade et tant d’autres manuscrits précieux. Aujourd’hui
nous sommes réduits à en recueillir les fragments épars, et
1. Bulletin de 1872, p. 122.
T. XIII. — (M.)
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