DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Michałkowa, Janina: Autour de l'amour: à propos de deux tableaux au Musée national de Varsovie
DOI Artikel:Załęski, Krzysztof: Jean Pillement inspiré par Piranesi
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18820#0107
enfantins des Amours tirant un bouc par les cornes, luttant avec un tigre, tressant des couronnes.
Proches de notre image sont deux tableaux de Poussin ou, comme sur notre tableau, deux petits
Amours luttent a cheval la lance dressee.23
Abrutissante est la force de Famour qui mene l'amoureux a un etat enfantin. Cette pensee fut
illustree par Daniel Heinsius en un autre endroit du Het Ambacht van Cupido, che plus haut.
L'amoureux est comme un enfant, Puer denuo dit le motto (fig. 6).24 L'Amour a califourchon
sur un baton, comme un petit enfant, cavale comme sur un destrier. L'epigramme dit:
Entre tant d^amoureuy il est peu de prudence.
Tel porte le beguin qui a barbe au menton.
Toujours par trop aimer on retourne en enfance.
Comme ce petit dieu qui chevauche un baslon.
Le plus belliqueux des Amours sur notre tableau, celui qui „trait Famour cavalierement", a le
plus de ehance de vaincre dans la lutte constante qu'est famour.
II reste a dćfinir 1'auteur des deux tableaux de Varsovie. II semble qu'il faut le chercher parmi
les peintres neerlandais du premier quart du XVII' siecle. Assez proches sont les oeuvres d'Otto
van Veen. II representait de la mćme manierę une plamę etendue, ou composait un paysage avec
un arbre bordant a gauche sur les gravures de V Amorum emblematu cite. On pourrait encore com-
pareravec le putto maladroit d'un dessin de Yaenius (Albertina),25 pour une autre publication
de Vaenius, Amoris divinis embłemata (1615). Ne trouvant pas, toutefois, d'analogie absolument
evidente, mieux vaut s'abstenir d'une identification imperative de l'auteur de ces tableaux.
23. Parmi les tableaux de Poussin, vers 1625, collection Incisa delia Rocchetta, Korne. A. Blunt, The Paintings of Nicolas
Poussin, A Critical Całalogue, London. 1966, nos 192 —194.
24. Heinsius, op. cii., pp. 18—19.
25. O. Beneseh, Beschreibender Katalog der Handzeichnungen in der eraphischen Sammlung Albertina, Die Zeichnungen der
niederlandischen Schulen des Xl. und XVI. Jahrhunderts, Wien, 1928, no 222. Von Erffa, dans son commentaire a 1'etude
de von Monroy, op. cii., p. 94, se reTere ii une monographic inedite de Vaenius par C. Muller-Itofstedc et rappelle quc les
images d'enfants dans les rccueils d'embU;nies neerlandais etaient courantes daja avant Vaenius. Cf. aussi: I. Gerards
Nelisscn, "Otto var Veen's Embłemata Horatiana", Siminlus, V, 1971, pp. 20-63. Je n'ai pas pu consulter un
article reeemment paru: Th. Wilberg Vignau-Schuurman, "Joris Hoefnagels Groteskenserie en de Amorum Embłe-
mata van Otto van Veen", [dans:] Opltellen voor H. van de Waal, Leiden, 1970, pp. 214-232.
Krzysztof Zalęski
JEAN PILLEMENT INSPIRE PAR PIRANESI
En 1765 Fartiste franeais Jean Pillement (ne a Lyon en 1728 — mort en 1808),1 plus tard peintre
en titre de Marie-Antoinette, arriva de Vienne a. Varsovie, a la cour du roi de Pologne Stanislas
Augustę Poniatowski.2 II y resta 3 ans avec une rentę de 400 ducats par an et reęut le titre de Pre-
mier Peintre du Roy de Pologne, qu'il utilisa souvent encore plus tard.
1. Thieme-Becker, XXVII, Leipzig, 1933, p. 42; G. Pillement, Jean Pillement, Paris, 1945; E. Benezit, Dictionnaire..., Saint
Quen, 1966, VI, pp. 685 et s.; L. Florenne, "Jean Pil!em<,!it,\ Medecine dc France, [1971].
2. L. Reau, "Ilistoire de rexpansion de 1'art francais modernę", [dans:] Le Monde stare et VOrient, Paris, 1924, pp. 25 — 26,
394; Z. Batowski, Jean Pillement na dworze Stanisława Augusta, Warszawa. 1936: J. Tazbir, ,,Moda na chińszczyznę
w Polsce XVIII w.", Biuletyn Historii Sztuki i Kultury, 1949, XI, 3/4, p. 169; W. Tatarkiewicz, "Rapports Artistitpies
Franco-Polonais de Victor Louis a Percier et Fontaine", Biuletyn Historii Sztuki, 1958, II, p. 199.
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Proches de notre image sont deux tableaux de Poussin ou, comme sur notre tableau, deux petits
Amours luttent a cheval la lance dressee.23
Abrutissante est la force de Famour qui mene l'amoureux a un etat enfantin. Cette pensee fut
illustree par Daniel Heinsius en un autre endroit du Het Ambacht van Cupido, che plus haut.
L'amoureux est comme un enfant, Puer denuo dit le motto (fig. 6).24 L'Amour a califourchon
sur un baton, comme un petit enfant, cavale comme sur un destrier. L'epigramme dit:
Entre tant d^amoureuy il est peu de prudence.
Tel porte le beguin qui a barbe au menton.
Toujours par trop aimer on retourne en enfance.
Comme ce petit dieu qui chevauche un baslon.
Le plus belliqueux des Amours sur notre tableau, celui qui „trait Famour cavalierement", a le
plus de ehance de vaincre dans la lutte constante qu'est famour.
II reste a dćfinir 1'auteur des deux tableaux de Varsovie. II semble qu'il faut le chercher parmi
les peintres neerlandais du premier quart du XVII' siecle. Assez proches sont les oeuvres d'Otto
van Veen. II representait de la mćme manierę une plamę etendue, ou composait un paysage avec
un arbre bordant a gauche sur les gravures de V Amorum emblematu cite. On pourrait encore com-
pareravec le putto maladroit d'un dessin de Yaenius (Albertina),25 pour une autre publication
de Vaenius, Amoris divinis embłemata (1615). Ne trouvant pas, toutefois, d'analogie absolument
evidente, mieux vaut s'abstenir d'une identification imperative de l'auteur de ces tableaux.
23. Parmi les tableaux de Poussin, vers 1625, collection Incisa delia Rocchetta, Korne. A. Blunt, The Paintings of Nicolas
Poussin, A Critical Całalogue, London. 1966, nos 192 —194.
24. Heinsius, op. cii., pp. 18—19.
25. O. Beneseh, Beschreibender Katalog der Handzeichnungen in der eraphischen Sammlung Albertina, Die Zeichnungen der
niederlandischen Schulen des Xl. und XVI. Jahrhunderts, Wien, 1928, no 222. Von Erffa, dans son commentaire a 1'etude
de von Monroy, op. cii., p. 94, se reTere ii une monographic inedite de Vaenius par C. Muller-Itofstedc et rappelle quc les
images d'enfants dans les rccueils d'embU;nies neerlandais etaient courantes daja avant Vaenius. Cf. aussi: I. Gerards
Nelisscn, "Otto var Veen's Embłemata Horatiana", Siminlus, V, 1971, pp. 20-63. Je n'ai pas pu consulter un
article reeemment paru: Th. Wilberg Vignau-Schuurman, "Joris Hoefnagels Groteskenserie en de Amorum Embłe-
mata van Otto van Veen", [dans:] Opltellen voor H. van de Waal, Leiden, 1970, pp. 214-232.
Krzysztof Zalęski
JEAN PILLEMENT INSPIRE PAR PIRANESI
En 1765 Fartiste franeais Jean Pillement (ne a Lyon en 1728 — mort en 1808),1 plus tard peintre
en titre de Marie-Antoinette, arriva de Vienne a. Varsovie, a la cour du roi de Pologne Stanislas
Augustę Poniatowski.2 II y resta 3 ans avec une rentę de 400 ducats par an et reęut le titre de Pre-
mier Peintre du Roy de Pologne, qu'il utilisa souvent encore plus tard.
1. Thieme-Becker, XXVII, Leipzig, 1933, p. 42; G. Pillement, Jean Pillement, Paris, 1945; E. Benezit, Dictionnaire..., Saint
Quen, 1966, VI, pp. 685 et s.; L. Florenne, "Jean Pil!em<,!it,\ Medecine dc France, [1971].
2. L. Reau, "Ilistoire de rexpansion de 1'art francais modernę", [dans:] Le Monde stare et VOrient, Paris, 1924, pp. 25 — 26,
394; Z. Batowski, Jean Pillement na dworze Stanisława Augusta, Warszawa. 1936: J. Tazbir, ,,Moda na chińszczyznę
w Polsce XVIII w.", Biuletyn Historii Sztuki i Kultury, 1949, XI, 3/4, p. 169; W. Tatarkiewicz, "Rapports Artistitpies
Franco-Polonais de Victor Louis a Percier et Fontaine", Biuletyn Historii Sztuki, 1958, II, p. 199.
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