DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Poprzęcka, Maria; Simmler, Józef [Ill.]: Józef Simmler - un académique romantique
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.18896#0112
sants ou inutilisables. On recourt donc a de nouvelles methodes de classification et d'analyse
(p.ex. suivant les themes5 ou un strict ordre chronologiąue6) ou on remonte aux definitions
employćes par la critiąue d'alors'. Une de ces definitions qui aident a sortir de l'impasse ter-
minologique est la conception du „juste milieu" parfaitement analysee jadis par Leon Rosen-
thal8 et actuellement reprise9.
Ce termę de „juste milieu" englobait une serie d'artistes franęais actifs pendant la Mo-
narchie de Juillet puis le Second Empire, comme Paul Delaroche, Horace Vernet, Leon Cogniet,
Joseph Robert-Fleury, Leopold Robert. Mais ils ne formaient pas un groupe homogene, ne
representaient aucune doctrine precise; conscients du conflit classicisme-romantisme, il refu-
saient d'y participer. Ces artistes tenterent de creer un art de compromis, utilisant avec habi-
lete des elements d'assimilation facile de ces deux courants et eliminant leurs exces. Les ta-
bleaux des artistes du juste milieu, malgrć la diversite des themes et du style, presentent de
nombreux traits communs. Leur but essentiel etait le sujet qui devait etre interessant, habile
et peu banał10, mais aussi clair et n'exigeant aucune preparation. Le sujet devait emouvoir:
dramatiąue mais non drastiąue ni choąuant, poetiąue mais sans horreur ni phantasmes. Leur
dessin est soigne, mais sans preciosite ni Felegance abstraite d'Ingres; les couleurs sont vives,
mais en respectant les tons locaux; le clair-obscur ne joue que pour creer 1'atmosphere et non
la structure des formes. Les figures humaines sont depouryues d'idealisme academiąue aussi
bien que de laideur ou arbitraire. Baudelaire appelait les artistes du juste milieu de „sympa-
thiques eclectiques", mais jugeait sans pitie l'o<;uvre d'Horace Vernet ou de Ary Scheffer11.
Justement les artistes du juste milieu, et non les grands createurs comme Ingres ou Dela-
croix, etaient les favoris du public. Cest eux qui jouissaient d'un appui officiel constant, sous
Louis Philippe aussi bien que sous Napoleon III. Leur art modere s'adaptait parfaitement aux
larges cercles, satisfaisant aussi bien les aspirations de la „haute" culture et de participation
que les emotions simples. L'art du juste milieu, se dćve!oppant apres 1830 quand la bataille
du romantisme s'attenua, fut une premierę popularisation picturale du romantisme, courant
qui, paradoxalement semble-t-il, se democratisa si vite et si facilement, se trivialisant meme
et tombant dans les sterćotypes12.
Un artiste particulierement representatif pour ce courant fut Paul Delaroche13, le plus fa-
meux representant de la peinture historique franęaise, le plus jeune acadćmicien du XIXe
siecle, la tete du plus dynamique atelier de la Monarchie de Juillet. L'entree de Delaroche
a 1'Academie en 1832 sanctionnait sa version populaire du romantisme, admettait les sujets
romantiques comme dignes de la peinture d'histoire, illustrait la conviction des membres de
l'Academie que son art de compromis est en mesure de resoudre le dilemme classicisme —■ ro-
mantisme14.
5. Derniercment G. Lacambre, J. Rishel, cat. exp. VArt en France..., op. cit., p. 246.
6. P.ex. cat. exp. De David a Delacroix, op.cit.
7. Ces termes sont ^tudi^s par J. Sloane, French Painling between the Past and the Present, Princeton, 1951 (2 ed. 1977),
pp. 30 sq.
8. L. Rosenthal, Du Romantisme au Reałisme, Paris, 1914, chap. V.
9. A. Boime, „Thomas Couture and the Evolution of Nineteenth-Century French Art", The Art Bulletin, 51, 1969,
pp. 48—56; ibid., The Academy and French Painting in the Nineteenth Century, London, 1971, pp. 10—17; W. Haupt-
mann, „Allusion and Illusion', The Art Bulletin, 60, 1978, p. 326; cat. exp. L''Art en France, op. cit., p. 14.
10. La recherche d'une nouvelle iconographie comme un des traits de la peinture du juste milieu fut indiquće par Haupt-
mann, op. cit., p. 326.
11. C. Baudelaire, Salon 1846.
12. Sur ce sujet, cf. M. Janion, Gorączka romantyczna, Wprowadzenie, Warszawa, 1975, p. 13.
13. Cat. exp. Delaroche, National Gallery, London, 1976.
14. Boime, The Academy..., op. cit., p. 56.
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(p.ex. suivant les themes5 ou un strict ordre chronologiąue6) ou on remonte aux definitions
employćes par la critiąue d'alors'. Une de ces definitions qui aident a sortir de l'impasse ter-
minologique est la conception du „juste milieu" parfaitement analysee jadis par Leon Rosen-
thal8 et actuellement reprise9.
Ce termę de „juste milieu" englobait une serie d'artistes franęais actifs pendant la Mo-
narchie de Juillet puis le Second Empire, comme Paul Delaroche, Horace Vernet, Leon Cogniet,
Joseph Robert-Fleury, Leopold Robert. Mais ils ne formaient pas un groupe homogene, ne
representaient aucune doctrine precise; conscients du conflit classicisme-romantisme, il refu-
saient d'y participer. Ces artistes tenterent de creer un art de compromis, utilisant avec habi-
lete des elements d'assimilation facile de ces deux courants et eliminant leurs exces. Les ta-
bleaux des artistes du juste milieu, malgrć la diversite des themes et du style, presentent de
nombreux traits communs. Leur but essentiel etait le sujet qui devait etre interessant, habile
et peu banał10, mais aussi clair et n'exigeant aucune preparation. Le sujet devait emouvoir:
dramatiąue mais non drastiąue ni choąuant, poetiąue mais sans horreur ni phantasmes. Leur
dessin est soigne, mais sans preciosite ni Felegance abstraite d'Ingres; les couleurs sont vives,
mais en respectant les tons locaux; le clair-obscur ne joue que pour creer 1'atmosphere et non
la structure des formes. Les figures humaines sont depouryues d'idealisme academiąue aussi
bien que de laideur ou arbitraire. Baudelaire appelait les artistes du juste milieu de „sympa-
thiques eclectiques", mais jugeait sans pitie l'o<;uvre d'Horace Vernet ou de Ary Scheffer11.
Justement les artistes du juste milieu, et non les grands createurs comme Ingres ou Dela-
croix, etaient les favoris du public. Cest eux qui jouissaient d'un appui officiel constant, sous
Louis Philippe aussi bien que sous Napoleon III. Leur art modere s'adaptait parfaitement aux
larges cercles, satisfaisant aussi bien les aspirations de la „haute" culture et de participation
que les emotions simples. L'art du juste milieu, se dćve!oppant apres 1830 quand la bataille
du romantisme s'attenua, fut une premierę popularisation picturale du romantisme, courant
qui, paradoxalement semble-t-il, se democratisa si vite et si facilement, se trivialisant meme
et tombant dans les sterćotypes12.
Un artiste particulierement representatif pour ce courant fut Paul Delaroche13, le plus fa-
meux representant de la peinture historique franęaise, le plus jeune acadćmicien du XIXe
siecle, la tete du plus dynamique atelier de la Monarchie de Juillet. L'entree de Delaroche
a 1'Academie en 1832 sanctionnait sa version populaire du romantisme, admettait les sujets
romantiques comme dignes de la peinture d'histoire, illustrait la conviction des membres de
l'Academie que son art de compromis est en mesure de resoudre le dilemme classicisme —■ ro-
mantisme14.
5. Derniercment G. Lacambre, J. Rishel, cat. exp. VArt en France..., op. cit., p. 246.
6. P.ex. cat. exp. De David a Delacroix, op.cit.
7. Ces termes sont ^tudi^s par J. Sloane, French Painling between the Past and the Present, Princeton, 1951 (2 ed. 1977),
pp. 30 sq.
8. L. Rosenthal, Du Romantisme au Reałisme, Paris, 1914, chap. V.
9. A. Boime, „Thomas Couture and the Evolution of Nineteenth-Century French Art", The Art Bulletin, 51, 1969,
pp. 48—56; ibid., The Academy and French Painting in the Nineteenth Century, London, 1971, pp. 10—17; W. Haupt-
mann, „Allusion and Illusion', The Art Bulletin, 60, 1978, p. 326; cat. exp. L''Art en France, op. cit., p. 14.
10. La recherche d'une nouvelle iconographie comme un des traits de la peinture du juste milieu fut indiquće par Haupt-
mann, op. cit., p. 326.
11. C. Baudelaire, Salon 1846.
12. Sur ce sujet, cf. M. Janion, Gorączka romantyczna, Wprowadzenie, Warszawa, 1975, p. 13.
13. Cat. exp. Delaroche, National Gallery, London, 1976.
14. Boime, The Academy..., op. cit., p. 56.
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