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Bulletin du Musée National de Varsovie — 27.1986

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Mierzejewski, Antoni: "L' art de Palmyre"
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https://doi.org/10.11588/diglit.18902#0015
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L’interet des savants polonais pour les ruines de Palmyre remonte encore aux annees 1930.
En 1936, une expedition scientifiąue fut organisee sous le patronage de la Chaire d’Histoire
de rArchitecture et d’Art Ancien de la Polytechniąue de Varsovie. Le directeur de l’expedition
etait Zygmunt Sęczykowski, assistant de cette Chaire. II s’interessait aux problemes de 1’ar-
chitecture et de 1’urbanisme antiąue, aussi il entreprit de restituer le plan de Palmyre. Les
sondages executtes en certains points permirent d’atteindre le reseau de canalisations aliant
le long des rues, tout comme en d’autres villes fondees dans la periode hellenistiąue. En identi-
fiant leur parcours, il etait possible sans grands efforts et moyens de restituer exactement le
tracę des arteres de Communications existant jadis, invisibles sous les masses de debris et de
sable. Jamais les resultats des recherches de Sęczykowski ne furent publies en entier, en raison
de la Deuxieme Guerre Mondiale et de la mort prematuree du savant.

Les Polonais revinrent a Palmyre en 1959. Une mission archeologiąue sous la direction du
Prof. Kazimierz Michałowski entreprit des travaux sur deux secteurs: le dit Camp de Diocle-
tien dans la partie Ouest de la ville, et la Vallee des Tombeaux, principale necropole de Palmyre.
Les campagnes de fouilles chaque annee degagerent de precieuses oeuvres d’art, des fragments
d’architecture, de ceramiąue, des objets d’artisanat. Une partie de cas decouvertes figurait
a l’exposition de Yarsovie.

Pendant deux mois les habitants de Varsovie et d’ailleurs purent admirer les monuments de
Fart palmyrenien. L’art antiąue de cette ville se distingue par un style tres specifiąue, per-
mettant de distinguer sans erreur les creations des artistes et artisans de Palmyre parmi les
ouvrages d’autres centres des confins orientaux de PEmpire Romain. Les sculpteures et peintres
respectaient les regles d’un strict frontalisme, c’est a dire la representation de tous lespersonn-
ages face au spectateur, meme ąuand dans la scene donnee elles sont liees en une action commune.
Ils trahUsent un grand soin dans le rendu fidele des details, ce qui est un trait caracteristiąue
de Fart de FOrient ancien. Ce sont les vetements et les attributs, et non les traits individuels
du visage, qui defimssent le personnage, indiąuent sa place dans la hierarchie sociale. C’est
pourąuoi il fallait les rendre avec le plus grand soin (figs. 3—4).

Dans l’exposition au Musee National, le groupe predominant etaient les reliefs funeraires
avec les images des anciens habitants de la ville. Les plus anciens exemplaires de cette categorie
avaient la formę de steles avec inscription ou image d’une tenture, ensuite avec le buste du
defunt debout derriere le voile, enfin debout sur le fond de la tenture. Ce dernier type de stele
etait represente entre autres a l’exposition par la dalie funeraire d’une femme nommee Batmale,
remontant a la premiere moitie du Ier siecle de n.e. Quand a Palmyre se repandit le type du
tombeau de familie (fin du ILr siecle avant n.e. — debut du IIe siecle de n.e.), parietal ou
en formę de tour, un nouveau schema de representation est apparu: le buste ou statuę du defunt
ainsi que les scenes de banąuet funeraire en relief. Les images en relief des defunts fermaient les
loculi dans lesąuels on plaęait les depouilles. En executant ces portraits, les artistes respect-
aient une stricte convention dans le rendu des details du visage: les yeux, le nez, la bouche,
la barbe, les cheveux, les rides. On voit plus de liberte dans le modele de la tete, ses proportions,
le type physiąue generał. Les yisages des Palmyreniens sont calmes, n’exprimant aucun sen-
timent violent. Leurs grands yeux disproportionnes, ecarąuilles, sont fixes, leur imprimant
une expression particuliere, issue de Fart oriental (figs. 5—6). Les rides schematiąues indiąuent
parfois 1’age mur du modele. Parmi les bustes de femmes, parfois avec un enfant sur le bras,
de jeunes filles et de jeunes hommes, d’hommes adultes on remarąue l’execution soigneuse
du buste d’un palmyrenien barbu, avec calvitie, datę aux Ile — Ille siecles, avec a cóte du
visage une haute tiarę, appellee modius. Cet effigie faisait sans doute partie d’une plus large
composition disparue. Les sourcils du personnage sont indiąues d’une maniere caracteristiąue
pour Fart de 1’Orient depuis les temps sumeriens: les arcades epaisses et regulieres ornees en „che-
vrons”. Les habitants de Palmyre portaient le vetement grec ou parthe. Ce dernier presentait une
extreme richesse dans la decoration et soulignait 1’opulence du modele. A coup sur Marta, filie

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