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Bulletin du Musée National de Varsovie — 40.1999

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Suchodolska, Ewa: Stanisław Lorentz: défenseur et rédempteur du Château Royal
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https://doi.org/10.11588/diglit.18948#0050
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de la construction et de reparation des degats causes par 1’incendie. Comme l’a
ecrit Stanisław Lorentz, “Les optimistes dont je faisait partie pensaient que nous
feterions la Noel 1939 dans les salles restaurees du Chateau”. Mais rapidement,
des octobre, les plans des Allemands devinrent clairs. Les sapeurs
systematiąuement percerent des trous pour des charges de dynamite et des
firmes specialisees se mirent a demonter les interieurs. Cela confirmait les
informations orałeś sur le projet de destruction du Chateau. Encore avant
1’arrestation du president Starzyński le 26 octobre, Stanisław Lorentz parvint a
discuter avec lui son plan de sauvetage du plus grand nombre possible
d’elements architectoniąues du Chateau en vue d’une futurę reconstruction.
Ensuite, dans les premiers jours de novembre, il participa a une reunion de
“plusieurs historiens d’art et architectes” sous la direction de Marian Lalewicz ,
president de 1’Association de Sauvegarde des Monuments du Passe. Les
participants prirent une decision audacieuse et prevoyante de demonter ou
decouper le plus de fragments peints, sculptes ou incrustes pour permettre dans
l’avenir une reconstruction du Chateau la plus fidele possible. Ayant obtenu un
accord sans reserve pour sa conception, la realisation fut decidee aussi hien par
le president que par 1’ensemble des specialistes. Le 5 novembre, le directeur du
Musee National et ses collaborateurs initierent 1’action. On prit soin de sauver
de la structure historique du Chateau tout ce qui pouvait etre enleve: les
cheminees, les boiseries, les portes, les details architectomques et les peintures
murales. Toutes ces operations furent realisees en des conditions extremement
difficiles. Comme se souvenait le professeur Lorentz “A travers les fenetres
brisees soufflait un vent terrible, en cette annee funeste le gel arriva tót et des
novembre atteignit moins de vingt et quelques degres en dessous de zero”. Bień
qu’en tant que “directeur polonais du Musee” Stanisław Lorentz avait la
possibilite de creer “les apparences d’une action officielle ou semi-officielle”,
les firmes allemandes avaient la priorite dans le demontage du Chateau. Les
Polonais n’avaient le droit de transporter au Musee National que ce que les
specialistes allemands jugeaient inutile. Or le choix des objets etait realise par
des specialistes de grand niveau. Stanisław Lorentz fut choque, et ne Poublia
pas jusqu’a la fin de sa vie, par la presence au Chateau en novembre 1939
du professeur Dagobert Frey, historien d’art et bonne connaissance d’avant
guerre, qu’il avait accueilli a Wilno et Varsovie et souvent rencontre a des
congres internationaux. “En compagnie de ses notes d’avant guerre - ecrit
Lorentz - le savant allemand visitait avec des representants des autorites
d’occupation les salles, indiquant quelles sculptures il fallait encore enlever,
quelles cheminees en marbre briser, quelles boiseries arracher”.

En dehors d’un demantelement planifie et systematique du Chateau pour
transporter en Allemagne les objets les plus precieux ou decorer les
administrations d’occupation a Varsovie avait lieu un vulgaire pillage. Pourtant 10 * *

10 Marian Lalewicz (1876-1944), architecte, president de 1’Association de Sauvegarde des

Monuments du Passe, il avait restaure dans 1’entre deux guerres de nombreux edifices d’apparat

et palais de Varsovie.

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