a fait en prenant pour exemple des œuvres semblables reste bien loin en arrière. Le
vieillard est, comme nous l’avons dit, le même modèle que nous rencontrons dans le
Loth et dans d’autres tableaux de cette époque.
Une composition très parente de celle-ci, exécutée l’année suivante, mais où la
petite figure est davantage subordonnée au cadre de la scène et à l’harmonieux effet
de la lumière, est le Saint Anas tas e dans sa cellule (n° 4°) 5 de la galerie de Stockholm.
Une autre figure de vieillard solitaire et plongé dans de sombres réflexions
est le Saint Pierre repentant (n° 41 )5 appartenant au Prince de Rubempré, à Bruxelles.
L’apôtre est agenouillé dans sa prison, sur une mince couche de paille, les mains
jointes pour prier. Si saisissantes que soient déjà ici la posture et l’expression, ce
tableau, daté 1631, rappelle, par la façon dont sont traités l’intérieur de la cellule
et les détails, le Saint Paul de la galerie de Stuttgart. Le Grand Prêtre (n° 42) apparte-
nant à M. Albert Lehmann, à Paris, est d’une conception particulièrement solennelle,
d’une facture pittoresque extraordinaire et d’un puissant effet lumineux. En blancs
ornements sacerdotaux, richement brodés d’or, le grand prêtre s’avance, les regards
dirigés en haut, tenant dans ses mains un gros livre où il paraît avoir puisé son
inspiration. Vu la liberté d’exécution de ce tableau, l’année i63i est la date extrême
à laquelle il pourrait remonter; c’est cependant celle qu’il faut lui assigner si l’on
considère sa parenté de composition avec les peintures précédentes.
Tous ces tableaux paraissent avoir été une préparation à la première composition
du maître tout à fait riche en figures : la Présentation au Temple de 1631 (n° 44)5 qu’au-
jourd’hui encore, à la galerie royale de La Haye, on admire comme un des chefs-
d’œuvre de Rembrandt. Nous y rencontrons, dans le groupe formé autour de la Sainte
Famille et dans la foule pieuse disséminée dans le Temple, quantité de figures d’étude
et de modèles que nous ont fait connaître les premiers tableaux, dessins et eaux-fortes
du maître. Tous ces personnages sont déjàgroupés avec une grande habileté, parfaitement
dans le caractère du sujet, et l’intérieur vaste et élevé, dont le clair-obscur prête une
solennité si particulière à toute la scène, est d’une disposition pleine de goût et d’un
magistral éclairage. Les figures sont bien proportionnées au cadre architectural, sans
être écrasées par ses vastes dimensions. La comparaison avec la petite eau-forte de
l’année i63o et le tableau de débutant de la galerie Weber, tous deux de même
sujet, montre quels progrès le jeune artiste avait faits en peu d’années.
Rembrandt, en même temps, s’essaie de différentes façons à produire avec un sujet
de même genre, La Résurrection de Lazare, un effet analogue. Un petit tableau repré-
sentant cette scène (n° 45), connu seulement depuis peu de temps, actuellement
en la possession de M. Charles T. Yerkes, à New-York, porte, dans son exécution
manifestement rapide, et même dans son ordonnance, son entassement de spectateurs,
-— dont les têtes forment comme une pyramide de crânes amoncelés, — dans la pose
et dans l’expression des principaux personnages, le caractère d’une œuvre très jeune,
encore incomplète. Ce tableau, sans doute, n’est pas postérieur à i63o, mais date plutôt
20
vieillard est, comme nous l’avons dit, le même modèle que nous rencontrons dans le
Loth et dans d’autres tableaux de cette époque.
Une composition très parente de celle-ci, exécutée l’année suivante, mais où la
petite figure est davantage subordonnée au cadre de la scène et à l’harmonieux effet
de la lumière, est le Saint Anas tas e dans sa cellule (n° 4°) 5 de la galerie de Stockholm.
Une autre figure de vieillard solitaire et plongé dans de sombres réflexions
est le Saint Pierre repentant (n° 41 )5 appartenant au Prince de Rubempré, à Bruxelles.
L’apôtre est agenouillé dans sa prison, sur une mince couche de paille, les mains
jointes pour prier. Si saisissantes que soient déjà ici la posture et l’expression, ce
tableau, daté 1631, rappelle, par la façon dont sont traités l’intérieur de la cellule
et les détails, le Saint Paul de la galerie de Stuttgart. Le Grand Prêtre (n° 42) apparte-
nant à M. Albert Lehmann, à Paris, est d’une conception particulièrement solennelle,
d’une facture pittoresque extraordinaire et d’un puissant effet lumineux. En blancs
ornements sacerdotaux, richement brodés d’or, le grand prêtre s’avance, les regards
dirigés en haut, tenant dans ses mains un gros livre où il paraît avoir puisé son
inspiration. Vu la liberté d’exécution de ce tableau, l’année i63i est la date extrême
à laquelle il pourrait remonter; c’est cependant celle qu’il faut lui assigner si l’on
considère sa parenté de composition avec les peintures précédentes.
Tous ces tableaux paraissent avoir été une préparation à la première composition
du maître tout à fait riche en figures : la Présentation au Temple de 1631 (n° 44)5 qu’au-
jourd’hui encore, à la galerie royale de La Haye, on admire comme un des chefs-
d’œuvre de Rembrandt. Nous y rencontrons, dans le groupe formé autour de la Sainte
Famille et dans la foule pieuse disséminée dans le Temple, quantité de figures d’étude
et de modèles que nous ont fait connaître les premiers tableaux, dessins et eaux-fortes
du maître. Tous ces personnages sont déjàgroupés avec une grande habileté, parfaitement
dans le caractère du sujet, et l’intérieur vaste et élevé, dont le clair-obscur prête une
solennité si particulière à toute la scène, est d’une disposition pleine de goût et d’un
magistral éclairage. Les figures sont bien proportionnées au cadre architectural, sans
être écrasées par ses vastes dimensions. La comparaison avec la petite eau-forte de
l’année i63o et le tableau de débutant de la galerie Weber, tous deux de même
sujet, montre quels progrès le jeune artiste avait faits en peu d’années.
Rembrandt, en même temps, s’essaie de différentes façons à produire avec un sujet
de même genre, La Résurrection de Lazare, un effet analogue. Un petit tableau repré-
sentant cette scène (n° 45), connu seulement depuis peu de temps, actuellement
en la possession de M. Charles T. Yerkes, à New-York, porte, dans son exécution
manifestement rapide, et même dans son ordonnance, son entassement de spectateurs,
-— dont les têtes forment comme une pyramide de crânes amoncelés, — dans la pose
et dans l’expression des principaux personnages, le caractère d’une œuvre très jeune,
encore incomplète. Ce tableau, sans doute, n’est pas postérieur à i63o, mais date plutôt
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