connues. Aussi, c’est là probablement un des savants de l’Université de Leyde. Le
troisième de ces portraits (daté de 1631), et le plus remarquable de tous, qui a été
acquis récemment à la vente Hope, à Londres, par M. Joseph Ruston, de Lincoln,
représente déjà un citoyen d’Amsterdam, Nicolaes Ruts (n° 5i). 11 y est montré revêtu
d’un costume d’hiver : manteau et large bonnet de fourrure, près d’une chaise,
tenant une lettre dans sa main gauche. La façon instantanée dont il est saisi, et sa
pose respirant la confiance en soi-même, répondent à ses traits énergiques, que de
fortes oppositions de lumière et d’ombre font plus accentués encore.
Quelques portraits plus petits, non datés, doivent être placés, à cause de leur
caractère analogue, à cette époque qui précéda le départ pour Amsterdam. L’un, chez
M. A. Bredius, à La Haye, Portrait d'une jeune fille (n° 52), porte le monogramme
accoutumé, sans l’addition « van Rijn », ce qui suffit à prouver cette date éloignée.
Il montre encore dans le dessin de la tête certaines exagérations de particularités
individuelles qui les font ressembler à des incorrections. Mais cela justement donne
à ce portrait un caractère spécial de naïveté et de fraîcheur. Cet inébranlable
attachement à la nature se trahit aussi dans la facture extraordinairement douce et
pittoresque, qui, par ses tons clairs, un peu violets, dans les chairs, rappelle les
tableaux de nos écoles les plus modernes. Rembrandt a peint la même jeune fille peu
de temps après, en figure entière. Ce portrait, de petit format, Jeune Femme jirès d’une
table (n° 53), de la collection James Simon, à Berlin, montre une personne de mêmes
traits et de même âge que le tableau de la collection Bredius. Ici également, le dessin
est superficiel, surtout dans les mains; ce qui importait à l’artiste, c’était de rendre
l’impression pittoresque de la figure dans cette chambre fortement éclairée par un rayon
de soleil diversement reflété, et il a résolu ce problème avec une extrême habileté.
A la même époque, Rembrandt s’est représenté lui-même, à son tour, de même
façon. De deux petits tableaux qui montrent l’artiste debout dans une chambre, l’un
appartenant à M. Dutuit, à Rouen, est daté de 1631 ; l’autre, presque pareil, dans le
même costume fantaisiste, Rembrandt debout en costume oriental (n° 54), dans la collec-
tion de Mme Kums, à Anvers, porte une signature ancienne, mais non originale, avec le
millésime 1641. Cette peinture représentant l’artiste au même âge — environ vingt-
quatre ans — que dans le tableau de M. Dutuit, date aussi, par conséquent, de cette
époque éloignée. Ce que Rembrandt, visiblement, a cherché avant tout dans ces
portraits, c’est de rendre une figure dans l’air ambiant et la lumière chaude et
concentrée d’une chambre. Le choix d’un petit format pour ces tableaux et pour
d’autres semblables, la représentation en figure entière dans un intérieur, lui furent
inspirés, nous le verrons plus tard, par les portraits du peintre d’Amsterdam Th. de
Keyser. Une étude, semblable à un tableau de genre, conçue dans le même esprit,
est le Jeune Savant a sa table de travail (n° 43) de la galerie de Brunswick.
troisième de ces portraits (daté de 1631), et le plus remarquable de tous, qui a été
acquis récemment à la vente Hope, à Londres, par M. Joseph Ruston, de Lincoln,
représente déjà un citoyen d’Amsterdam, Nicolaes Ruts (n° 5i). 11 y est montré revêtu
d’un costume d’hiver : manteau et large bonnet de fourrure, près d’une chaise,
tenant une lettre dans sa main gauche. La façon instantanée dont il est saisi, et sa
pose respirant la confiance en soi-même, répondent à ses traits énergiques, que de
fortes oppositions de lumière et d’ombre font plus accentués encore.
Quelques portraits plus petits, non datés, doivent être placés, à cause de leur
caractère analogue, à cette époque qui précéda le départ pour Amsterdam. L’un, chez
M. A. Bredius, à La Haye, Portrait d'une jeune fille (n° 52), porte le monogramme
accoutumé, sans l’addition « van Rijn », ce qui suffit à prouver cette date éloignée.
Il montre encore dans le dessin de la tête certaines exagérations de particularités
individuelles qui les font ressembler à des incorrections. Mais cela justement donne
à ce portrait un caractère spécial de naïveté et de fraîcheur. Cet inébranlable
attachement à la nature se trahit aussi dans la facture extraordinairement douce et
pittoresque, qui, par ses tons clairs, un peu violets, dans les chairs, rappelle les
tableaux de nos écoles les plus modernes. Rembrandt a peint la même jeune fille peu
de temps après, en figure entière. Ce portrait, de petit format, Jeune Femme jirès d’une
table (n° 53), de la collection James Simon, à Berlin, montre une personne de mêmes
traits et de même âge que le tableau de la collection Bredius. Ici également, le dessin
est superficiel, surtout dans les mains; ce qui importait à l’artiste, c’était de rendre
l’impression pittoresque de la figure dans cette chambre fortement éclairée par un rayon
de soleil diversement reflété, et il a résolu ce problème avec une extrême habileté.
A la même époque, Rembrandt s’est représenté lui-même, à son tour, de même
façon. De deux petits tableaux qui montrent l’artiste debout dans une chambre, l’un
appartenant à M. Dutuit, à Rouen, est daté de 1631 ; l’autre, presque pareil, dans le
même costume fantaisiste, Rembrandt debout en costume oriental (n° 54), dans la collec-
tion de Mme Kums, à Anvers, porte une signature ancienne, mais non originale, avec le
millésime 1641. Cette peinture représentant l’artiste au même âge — environ vingt-
quatre ans — que dans le tableau de M. Dutuit, date aussi, par conséquent, de cette
époque éloignée. Ce que Rembrandt, visiblement, a cherché avant tout dans ces
portraits, c’est de rendre une figure dans l’air ambiant et la lumière chaude et
concentrée d’une chambre. Le choix d’un petit format pour ces tableaux et pour
d’autres semblables, la représentation en figure entière dans un intérieur, lui furent
inspirés, nous le verrons plus tard, par les portraits du peintre d’Amsterdam Th. de
Keyser. Une étude, semblable à un tableau de genre, conçue dans le même esprit,
est le Jeune Savant a sa table de travail (n° 43) de la galerie de Brunswick.