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Bode, Wilhelm von; Bode, Wilhelm von [Editor]; Rembrandt <Harmensz van Rijn> [Editor]; Marguillier, Auguste [ÜbersetzerIn] [Editor]
L' oeuvre complet de Rembrandt: reproduction par l'héliogravure de tous les tableaux du maître accompagnée de leur histoire, de leur description et d'une étude biographique et critique (Band 1) — Paris, 1897

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https://doi.org/10.11588/diglit.28892#0015
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plongé dans une profonde réflexion à la lecture d’une lettre, et tout éclairé par un vif
rayon de soleil. Dans ces deux œuvres le peintre reste pleinement attaché à son modèle;
toutes deux sont encore insignifiantes et sentent l’écolier, avec leur exécution labo-
rieuse, leur coloris sec et froid, leur aspect dur provenant des oppositions exagérées de
la lumière et des ombres. Dans le rendu de la scène également, le jeune Rembrandt
ne produit guère encore qu’une impression extérieure, sans arriver à rendre pleinement
l’émotion intime désirée. En même temps, le débutant se trahit, même par rapport à
ses maîtres, dans cette limitation de la composition à une seule figure sans nombreux
accessoires et dans cet appui demandé à la nature. Mais c’est là justement un pre-
mier témoignage caractéristique de son génie et de ses efforts sérieux. Et par là aussi,
il arrive déjà à surpasser ses maîtres dans la vérité des formes, dans l’effet de la lumière
et, avant tout, dans l’effort pour arriver à l’intelligence parfaite du sujet.

Une toute petite peinture, parente du Changeur de 1627 non seulement comme
ordonnance mais comme sujet anecdotique, un Savant écrivant a, la lueur (Iun flambeau
fn° 4) — peinture connue seulement jusqu’ici par la gravure de la galerie Lebrun — a
été retrouvée dernièrement dans la collection de Mme Mayer, à Vienne, où elle portait à
tort le nom de Gérard Dou. Elle montre, par rapport au tableau de Berlin, un meilleur
arrangement, déjà une plus heureuse proportion de la figure avec le cadre, une subor-
dination plus habile des détails, et des effets de lumière plus délicats.

Un second tableau de Saint Paul, tout semblable de conception au premier, et
que possède maintenant le Musée Germanique de Nuremberg, LApôtre saint Paul a
sa table de travail (n° 3), montre combien Rembrandt dans cette voie arriva vite à
une libre expression artistique. Ici egalement, 1 apôtre est représente devant un
mur éclairé par le soleil qui frappe en plein ses livres. Mais les accessoires sont
déjà plus restreints et, en même temps, mieux ordonnes que dans le premier tableau,
la lumière ne tombe plus entière sur la tête, mais la frôle seulement et forme ainsi un
piquant détail d’éclairage ; et la chaleur et la puissance de ce rayon de soleil, la largeur
et la sûreté de l’exécution, font déjà de ce tableau un petit chef-d œuvre en son genre.
Cependant, vu l’étroite parenté, la grandeur, l’arrangement, le modèle et le costume,
c’est là un tableau postérieur seulement d un an ou deux au plus (il n’est malheureu-
sement pas daté) à celui de la galerie de Stuttgart.

Comme pour 1 année 1627, nous trouvons, grâce au millésime placé à côté du
monogramme de 1 artiste, deux œuvres de Rembrandt en 1628 : Sa/nson arrêté par les
Philistins (n° 6), appartenant à l’empereur d’Allemagne, au château royal de Berlin, et
le Saint Pierre au milieu des valets du grand piètre fn° 5), dans la galerie de M. Karl
von der Heydt, à Berlin. Le progrès se voit ici dans la tentative qu’a faite l’artiste
de mettre plusieurs figures, au lieu d’une seule, dans la même composition. Dans la
première de ces peintures, l’essai est encore gauche, mais, par contre, le tout petit
tableau de la collection von der Heydt montre déjà le problème résolu avec une habileté
remarquable. Dans le Sa/nson, où les trois personnages principaux sont groupés d’une

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