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Boeswillwald, E.; Cagnat, René; Ballu, Albert
Timgad: une cité africaine sous l'Empire Romain — Paris, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.16949#0018
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IV

INTRODUCTION

heureuse. Khenchela est un des points de départ qu'une colonne
doit choisir si elle veut envahir les plateaux fertiles qui entourent le
pic du Chelia ; c'est en même temps celui où aboutit une troupe qui
cherche à franchir la chaîne aurasienne en remontant la vallée de
l'Oued-el-Arab. Timgad est la base d'opérations nécessaire à qui se
propose de pénétrer dans cette chaîne par l'Oued-Abdi ou l'Oued-
el-Abiod ; Romains, Byzantins et Français, tous l'ont reconnue
telle et l'ont occupée tour à tour. Quant au poste de Lambèse, il
avait la même raison d'être que notre poste de Batna ; il barrait la
route aux envahisseurs sahariens, qu'aucun obstacle naturel n'ar-
rêtait plus s'ils avaient eu la bonne fortune de franchir sans
encombre le défilé d'El-Kantara.

Ces trois établissements arrivèrent à une égale fortune
lorsque, grâce aux progrès de la conquête romaine, l'Aurès cessa
de former la frontière méridionale de la province, et que les postes
qui y avaient été établis devinrent des places de seconde ligne.

Ce qu'en fit la colonisation, aidée de la protection impériale et
favorisée par la fertilité du sol, il faut le demander aux restes impo-
sants qui en subsistent encore aujourd'hui et aux documents
archéologiques de toute sorte qui y ont été recueillis. Les petits
fortins primitifs firent place à des cités grandes et prospères, riches
en hommes et en monuments, où les arts fleurirent, autant qu'ils
le pouvaient faire en cette terre qui fut toujours barbare et loin de
tout centre de rayonnement artistique.

De ces différentes cités, la plus intéressante à suivre dans ses
développements est peut-être Timgad. Tébessa au premier siècle,
Khenchela probablement au début du second et Lambèse ensuite
ont été le quartier général de la légion IIIe Auguste ; leur accroisse-
ment est donc le résultat de l'agglomération en un seul point de la
plus grande masse de citoyens romains qui fût alors en Afrique,
leur floraison comme un prolongement spontané de la vitalité
légionnaire. Timgad n'a point eu la même destinée : sans doute, elle
est une création de la volonté impériale; sans doute, aussi, l'armée
 
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