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Boitard, Pierre
Le jardin des plantes: description et moeurs des mammifères de la Ménagerie et du Muséum d'histoire naturelle — Paris: Dubochet [u.a.], 1845

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https://doi.org/10.11588/diglit.50947#0180
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70 LES QUADRUMANES.
singes qu’on n’y trouve pas. Le maki rouge est doué d’une grande agilité, comme
tous ses congénères, mais il est d’un naturel triste et dormeur. Retiré dans le trou
d’une vieille souche, sur un lit de feuilles sèches ou de mousse que la nature seule
lui a préparé, il passe la plus grande partie de son temps à dormir couché en
rond et la tête entre ses jambes. Ce n’est que lorsque la faim le talonne qu’il se
réveille et sort de sa retraite. Alors il déploie toute son adresse, toute son agi-
lité, pour parcourir la forêt, tantôt en s’élançant d’un arbre à un autre, tantôt en
se glissant à travers les broussailles et marchant d’un pas léger sur la terre, à la
manière des renards. Sa nourriture ordinaire consiste en fruits sauvages ; mais il
cherche aussi les nids d’oiseaux pour en manger les œuss, et il ne dédaigne pas
non plus les insectes quand il ne trouve rien de mieux.
Ses mœurs sont douces et indolentes; aussi s’accoutume-t-il assez bien à la
captivité, et il s’apprivoise avec facilité. Mais il n’est jamais très-affectueux, et
dans son esclavage il ne paraît avoir que deux passions, à la vérité bien innocen-
tes, celle de manger et celle de dormir. Si on le trouble dans son repos, sa paresse
ne lui permet pas de se mettre trop en colère ; il se borne à ouvrir les yeux, à
pousser un petit grognement, puis il se remet à dormir. Il est assez robuste et
supporte bien les rigueurs de notre climat, pourvu qu’on le tienne dans une
chambre à feu.

Le Vari (Lemur macaco. Lin. Le Vari,
Busf— G. Cuv.) est, avec le précédent, une
des plus grandes espèces du genre. Ses cou-
leurs sont le noir et le blanc, mais elles ne

sont pas distribuées également, et elles va-
rient de place d’individu à individu; la tête
est blanche dans les mâles, noire dans les fe-
melles. Il a vingt pouces (0,542) de longueur.

Les naturalistes s’accordent assez à dire que cet animal est sort doux. En esfet,
dans l’esclavage, il semble avoir assez de douceur, mais sans cependant montrer
beaucoup d’affection à ceux qui le soignent. Si son museau pointu, ses grands
yeux assez expressifs quand il a un désir, n’annoncent pas une grande méchan-
ceté, ils ne dénotent pas non plus beaucoup d’intelligence. Quelques individus
même aiment assez à recevoir et à rendre des caresses : mais tout cela prouve-t-il
que ces animaux conservent un caractère pacifique quand ils vivent libres et à
l’état de nature? C’est ce que je ne crois pas, et je puis citer un fait à l’appui de
mon opinion, v
A la ménagerie, un vari vivait avec unmongous, dans la même cage. Ces deux
animaux ne paraissaient pas se soucier beaucoup l’un de l’autre, mais du moins,
s'ils ne vivaient pas en parfaite intelligence, ils ne cherchaient pas à se nuire et
ne se battaient pas. On les plaça dans une cage plus grande, et on les transporta
dans un autre local. Le lendemain matin, on trouva le mongous tué : le vari l'avait
mis en lambeaux. D’ailleurs, ce sait se trouve assez en harmonie avec ce que dit
le voyageur Duret, que les varis sont d’un naturel sarouche et cruel comme celui
du tigre.
Quoi qu’il en soit, l’impératrice Joséphine a eu pendant plusieurs années des
varis qui ont parsaitement vécu dans sa ménagerie de la Malmaison. Ils y oui
même sait des petits qui sont nés les yeux ouverts, comme les petits des ouis-
titis.
 
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