Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
PHYLLOSTOME S.

89

des disformités superflues, sont des caractères réels et des nuances visibles d
l’ambiguïté de la nature entre ces quadrupèdes volants et les oiseaux, car la plu-
part de ceux-ci ont aussi des membranes et des crêtes autour du bec et de la tête,
qui paraissent tout aussi superflues que celles des chauves-souris. »
Une analogie plus singulière encore est celle que ces hideux animaux ont avec
l’homme, par certains organes, notamment par les mamelles des femelles, qui
sont placées sur la poitrine. Leurs autres caractères les rapprochent tantôt des
quadrumanes, tantôt des petits carnassiers carnivores; leur figure et leur pelage
les font souvent ressembler à des rats ou à des souris, mais leurs grandes ailes
livides les séparent de tous les autres mammifères.
Ce sont des animaux nocturnes, dont les yeux, excessivement petits, ne peuvent
supporter la lumière, du jour. Aussi se cachent-ils dans les lieux les plus obscurs,
pour n’en sortir que la nuit et aller à la chasse aux insectes et particuliérement
aux papillons nocturnes, qu’ils saisissent au vol avec beaucoup d’adresse. Dans les
trous et les rochers qu’ils habitent, ils se suspendent par les pieds de derrière,
la tête en bas, et passent toute la journée à dormir dans cette attitude singulière.
Les espèces de nos climats s’engourdissent et passent l’hiver en léthargie, comme
les loirs et les marmottes.
Les femelles font ordinairement deux petits, quelles tiennent cramponnés à
leurs mamelles, et dont la grosseur est considérable comparativement à celle de
leur mère.
Tout ce que nous venons de dire s’applique non-seulement au fer de lance,
mais à toutes les chauves-souris. A la suite de cette espèce on placera celles-ci :

Le Ph yllostome a feuille a llongée (Ph yllo
stoma elon(jatum,G^ovv.Y'RmA?> de la feuille
entiers; extrémité de la queue libre. Patrie in-
connue.
LcPhyllostomecrénelé (Phyllostoma cre-
nulatum, Geoff. Le Fer crénelé, G. Cuv.).
Bords de la feuille dentelés; extrémité de la
queue libre. Patrie inconnue. Ceux qui sui-
vent n’ont pas de queue.
Le Phyllostome raye (Phyllostoma linea-
tum, Geoff.). Long de deux pouces neuf lignes
(0,074) ; une raie blanche sur la face et quatre
sur le dos; seuille entière. Du Paraguay.
Le Phyllostome lunette ( Phyllostoma per-
spicillatum, Geoff. Vespertilio perspicilla-
tus, Lin.). D’un noir brunâtre, avecdeux raies
blanches ; feuille courte, échancrée près de sa
pointe. De l’Amérique méridionale. M. Ricord
a observé que cette espèce vit defruitdusapo-
tillier, dont elle fait un grand dégât.

LePHYLLOSTOME A FEUILLES ARRONDIES (Phyl-
lostoma rotundum, Geoff.). D’un brun rou-
geâtre; feuille entière, seulement arrondie au
sommet. Du Paraguay.
Le Phyllostome fleur de lis ( Phyllostoma
lilium, Geoff.). Mâchoires allongées; feuille
entière, aussi haute que large, à base très-
étroite. Du Paraguay.
5e Genre. Les VAMPIRES ( Vampirus,
Geoff.) ont trente-quatre dents, dont deux in-
cisives et deux canines à chaque mâchoire, dix
molaires à la mâchoire supérieure et douze à
l’insérieure. Leur feuille est ovale, creusée en
entonnoir.
L’Andira-Guaçu ( Vampirus sanguisuga ,
Less Phyllostoma spectrum, Geoff. Vesper-
tilio spectrum, Lin. Le Vampire,Buff.— G.
Cuv.) est de la grandeurd’une pie; son pelageest
d’un brun roux, etsa feuille nasale estentière,
moins large que haute, quoiqu’élargieà sa base.

L andira-guaçu a servi de texte à beaucoup de contes que nous ont débités les
anciens voyageurs. La Condamine, Pierre Martyre, Jumilla, don George Juan,
don Antonio deUlloa, semblent s’être donné le mot pour enchérir les uns sur les
autres dans les relations qu’ils nous sont de ce terrible animal : « Les chauves-
souris, qui sucent le sang des mulets, des chevaux, et même des hommes, dit
12
 
Annotationen