Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Boitard, Pierre
Le jardin des plantes: description et moeurs des mammifères de la Ménagerie et du Muséum d'histoire naturelle — Paris: Dubochet [u.a.], 1845

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.50947#0286
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
160

LES CARNIVORES PLANTIGRADES.

Le Ratel.


Le batel ( Mellivora capensis, Less. Eiierra capensis et Viverra mellivora. Lin
Gnlo capensis, Desm. Le Ratel, Sparm. Le Blaireau puant, Lacaill. ).
Il ale corps épais et trapu, long de trois pieds quatre pouces (4,085), compris la
queue; il est gris en dessus, noir en dessous, avec une ligne longitudinale blan-
che de chaque côté, depuis les oreilles jusqu’à l’origine de la queue.
Cet animal exhale une odeur désagréable, mais moins sorte que celle des mou-
settes. 11 habite l’Afrique depuis le Sénégal jusqu’au cap de Bonne-Espérance, et
la sacilité avec laquelle il creuse la terre sait croire qu’il se retire dans un terrier.
Il vit de proie comme le glouton ; mais il est tellement friand de miel, qu’il déploie
toute son industrie pour s’en procurer. Trois espèces d’êtres s’occupent journel-
lement à découvrir des ruches d’abeilles, et se prêtent mutuellement secours pour
s’en emparer; ce sont : le Hottentot sauvage ou Boschisman, le ratel, et le cou-
cou indicateur (Indicator major, Levaill.).
On sait que les Boschismans, que la nature et les siècles avaient fait proprié-
taires de leurs brûlantes montagnes, en surent chassés par les colons hollandais,
qui allaient les chercher et les tuer dans les bois à coups de fusil, par partie de
plaisir; des semmes même étaient très-adroites à les poursuivre à cheval, et à
les exterminer. Ces misérables, forcés de se retirer dans les plus épaisses forêts,
traqués comme des loups, fusillés aussitôt qu’ils paraissaient, ne trouvaient
pour se nourrir, dans ces asfreux déserts, que quelques racines amères, des
termès ou fourmis blanches, et du miel sauvage. Mais, n’osant sortir que la nuit
des antres de rochers où ils se cachaient pendant le jour, il leur eût été dissicile
de découvrir les ruches d’abeilles, s’ils n’eussent su mettre à prosit la connais-
sance qu’ils ont d’une habitude du ratel. Celui-ci, chaque matin, se promène
silencieusement dans les forêts en écoutant. Bientôt le cri d’un oiseau vient
frapper son oreille, et il le reconnaît pour celui de l’indicateur ou du guide au
 
Annotationen