CHIENS.
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d’imprimer que le chien n’est que le modèle parfait de l’esclave abject dont le
cœur avili se plaît dans la servitude ; ceux-là ne comprendront jamais l’amour
ni le dévouement. Mais ce qu’il y a de plus singulier, c’est que le chien, déclaré
propriété par nos lois, est mis, sans réclamation, hors la loi par un préfet de po-
lice de Paris ou par un maire de village. Sans respect pour la propriété, s’ap-
puyant sur un vieux préjugé qui a été cent fois renversé par la science, et saisant
même tout ce qu’il faut pour amener l’hydrophobie qu’ils prétendent éviter, ils
sont semer de l’arsenic et de la noix vomique sur la voie publique, au risque
d’empoisonner, non pas toujours des chiens, mais des enfants, ce qui, prétend-on,
est arrivé plus d’une fois. En esset, le chien est sujet à une maladie terrible, la
rage ; mais les plus habiles vétérinaires de l’institut et de l’école d’Alsort ont
fait, pendant plusieurs années, de nombreuses et cruelles expériences pour con-
naître les causes du développement de celte maladie; et ils ont positivement re-
connu que cette cause n’est ni dans la chaleur atmosphérique, ni dans la soif par
manque d’eau, mais uniquement dans une privation longue et totale de la réunion
des sexes. La chienne porte soixante-trois jours, et sait de quatre à huit petits,
quelquefois jusqu’à douze. La durée ordinaire de la vie, dans ces animaux, est
de douze à quinze ans. Cependant il n’est pas rare d’en trouver qui atteignent
vingt ans, et j’en ai vu un qui en a vécu vingt-cinq.
Le chien a suivi l’homme sur tous les points de la terre, et a dû, comme lui,
éprouver les influences des divers climats ; outre cela, soumis à la plus antique
des domesticités, il en a subi les conséquences. Aussi n'esl-il pas d’animal connu
qui sournisse des races plus variées et mieux caractérisées, et peut-être plus con-
stantes quand on veut les conserver pures. Nous ne citerons ici que les princi-
pales, reconnues par les naturalistes.
LES MATINS.
1° Le Matin ordinaire (Canis laniarius,
Lin. Le Mâtin, Buff.) est de grande taille; il a
la queue relevée ; son pelage est assez court,
d’un fauve jaunâtre, quelquefbisblanc et noir;
le nez un peu allongé et constamment noir.
Quoique de taille assez légère, il est robuste et
courageux. On s’en sert à la garde des fermes.
2° Le grand Danois (Canis danicus major,
Le grand Danois, Bufs.) est le plus grand de
tous les chiens; il lient un peu du mâtin, mais
il a les formes plus épaisses, le museau plus
gros et plus carré, et les lèvres un peu pen-
dantes. Son pelageest constamment d'un fauve
noirâtre, rayé transversalement de bandes à
peu près disposées comme celles du tigre.
Quoique bon de garde, c’est peut-être de tous
les chiens le plus inoffensis.
5° Le Danois (Canis danicus, Desm. Non le
grand Danois de BuFFONjest un peu plus mince
et plus léger que le mâtin, dont il atteint sou-
vent la taille; son pelage est ordinairement
blanc, marqué de taches arrondies, petites et
nombreuses; sa queue est grêle, relevée, re-
courbée; ses yeux ont souvent une partie de
l’iris d’un blanc de porcelaine. Purement de
luxe, il était de mode autrefois de le faire cou-
rir devant les chevaux des carrosses.
Le petit Danois (Canis variegatus, Lin )
en est une sous-variété, plus petite, plus
trapue, â front plus bombé et à museau plus
pointu.
4° Le Lévrier (Canis grajus, Lin.) est le plus
svelte, le plus léger de tous; son museau est
pointu, fort allongé; son abdomen très-ré-
tréci ; ses jambes très-longues et très-me-
nues; son pelage est ordinairement lisse. On
en compte plusieurs sous-variétés, savoir :
Le grand l évrier, a pelage d’un gris ar-
doisé ou d’un gris de souris, ordinairement
court et lisse, quelquefois assez long et hérissé.
On l’emploie à la chasse du lièvre, qu’il atteint
à la course; mais il n’a pas d’odorat et fort
peu d’intelligence ;
Le Lévrier d Irlande ;
Le Lévrier de la haute Ecosse ;
Le Lévrier de Russie ;
Le Lévron ou Lévrier d'Italie (Le Canis
italiens, Lin.);
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d’imprimer que le chien n’est que le modèle parfait de l’esclave abject dont le
cœur avili se plaît dans la servitude ; ceux-là ne comprendront jamais l’amour
ni le dévouement. Mais ce qu’il y a de plus singulier, c’est que le chien, déclaré
propriété par nos lois, est mis, sans réclamation, hors la loi par un préfet de po-
lice de Paris ou par un maire de village. Sans respect pour la propriété, s’ap-
puyant sur un vieux préjugé qui a été cent fois renversé par la science, et saisant
même tout ce qu’il faut pour amener l’hydrophobie qu’ils prétendent éviter, ils
sont semer de l’arsenic et de la noix vomique sur la voie publique, au risque
d’empoisonner, non pas toujours des chiens, mais des enfants, ce qui, prétend-on,
est arrivé plus d’une fois. En esset, le chien est sujet à une maladie terrible, la
rage ; mais les plus habiles vétérinaires de l’institut et de l’école d’Alsort ont
fait, pendant plusieurs années, de nombreuses et cruelles expériences pour con-
naître les causes du développement de celte maladie; et ils ont positivement re-
connu que cette cause n’est ni dans la chaleur atmosphérique, ni dans la soif par
manque d’eau, mais uniquement dans une privation longue et totale de la réunion
des sexes. La chienne porte soixante-trois jours, et sait de quatre à huit petits,
quelquefois jusqu’à douze. La durée ordinaire de la vie, dans ces animaux, est
de douze à quinze ans. Cependant il n’est pas rare d’en trouver qui atteignent
vingt ans, et j’en ai vu un qui en a vécu vingt-cinq.
Le chien a suivi l’homme sur tous les points de la terre, et a dû, comme lui,
éprouver les influences des divers climats ; outre cela, soumis à la plus antique
des domesticités, il en a subi les conséquences. Aussi n'esl-il pas d’animal connu
qui sournisse des races plus variées et mieux caractérisées, et peut-être plus con-
stantes quand on veut les conserver pures. Nous ne citerons ici que les princi-
pales, reconnues par les naturalistes.
LES MATINS.
1° Le Matin ordinaire (Canis laniarius,
Lin. Le Mâtin, Buff.) est de grande taille; il a
la queue relevée ; son pelage est assez court,
d’un fauve jaunâtre, quelquefbisblanc et noir;
le nez un peu allongé et constamment noir.
Quoique de taille assez légère, il est robuste et
courageux. On s’en sert à la garde des fermes.
2° Le grand Danois (Canis danicus major,
Le grand Danois, Bufs.) est le plus grand de
tous les chiens; il lient un peu du mâtin, mais
il a les formes plus épaisses, le museau plus
gros et plus carré, et les lèvres un peu pen-
dantes. Son pelageest constamment d'un fauve
noirâtre, rayé transversalement de bandes à
peu près disposées comme celles du tigre.
Quoique bon de garde, c’est peut-être de tous
les chiens le plus inoffensis.
5° Le Danois (Canis danicus, Desm. Non le
grand Danois de BuFFONjest un peu plus mince
et plus léger que le mâtin, dont il atteint sou-
vent la taille; son pelage est ordinairement
blanc, marqué de taches arrondies, petites et
nombreuses; sa queue est grêle, relevée, re-
courbée; ses yeux ont souvent une partie de
l’iris d’un blanc de porcelaine. Purement de
luxe, il était de mode autrefois de le faire cou-
rir devant les chevaux des carrosses.
Le petit Danois (Canis variegatus, Lin )
en est une sous-variété, plus petite, plus
trapue, â front plus bombé et à museau plus
pointu.
4° Le Lévrier (Canis grajus, Lin.) est le plus
svelte, le plus léger de tous; son museau est
pointu, fort allongé; son abdomen très-ré-
tréci ; ses jambes très-longues et très-me-
nues; son pelage est ordinairement lisse. On
en compte plusieurs sous-variétés, savoir :
Le grand l évrier, a pelage d’un gris ar-
doisé ou d’un gris de souris, ordinairement
court et lisse, quelquefois assez long et hérissé.
On l’emploie à la chasse du lièvre, qu’il atteint
à la course; mais il n’a pas d’odorat et fort
peu d’intelligence ;
Le Lévrier d Irlande ;
Le Lévrier de la haute Ecosse ;
Le Lévrier de Russie ;
Le Lévron ou Lévrier d'Italie (Le Canis
italiens, Lin.);