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Boitard, Pierre
Le jardin des plantes: description et moeurs des mammifères de la Ménagerie et du Muséum d'histoire naturelle — Paris: Dubochet [u.a.], 1845

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https://doi.org/10.11588/diglit.50947#0585
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PAC H Y DE RM ES.

41!

plus une odeur aussi désagréable. Autresois ils étaient beaucoup plus communs
qu’aujourd’hui, mais comme ils sont un dégât énorme dans les champs de cannes
à sucre, de maïs, de maniocs et de patates, où ils se jettent, on leur sait mie
guerre d’extermination qui en a beaucoup diminué le nombre.

IVe division. Les trois sortes de dents ; quatre
doigts à tous les pieds.
6e Genre. Les BABIP.OL’SSAS (Babirussa,
Fr. Cuv.) ont trente-quatre dents, savoir : qua-
tre incisives en haut et six en bas ; deux cani-
nes supérieures sortant, non de la bouche, mais
du museau, et se recourbant en demi-cercle
vers les yeux ; deux inférieures arquées et ai-
guës, comme chez les sangliers. Du reste ils
ressemblent assez au cochon, quoiqu'ils aient
les formes plus lourdes.
L’Alfourodsou Babec-Rosoo ( Babirussa al-
furus, Less. Sus babirussa, Lin. Le Babi-
roussa ou Cochon cerf. Bufs.— G. Cuv. Le
Sanglier des Indes orientales, Briss.) est de
la grandeur de notre sanglier, mais à corps pro-
portionnellement plus gros, à formes plus ar-
rondies: sa peau est noire, presque nue, ridée
ou plissée; les défenses, très-longues et très-
grêles dans la mâle, manquent dans la femelle.
Cet animal, dont la ménagerie a possédé deux
individus, habile les forêts marécageuses, dans
I intérieurde l’îleBourou, l’une desMoluques,
et, dit-on, lesîles Philippines, les Célèbes, Bor-
néo, et l'archipel des Papous. Il aime l’eau,
nage et plonge fort bien, et se jette dans les
ondes aussitôt qu’il est poursuivi. 11 se nourrit
rie racines, d’herbes et de fruits, et il aime par-
ticulièrement le maïs; si l’on s'en rapportait à
Busson, qui, du reste, paraît avoir sort peu
connu cet animal, il vivrait en troupe; mais
les habitudes qu'il avait à la ménagerie me sont

croire ce fait très-douteux. Il se retire par cou-
ple dans des troncs d’arbres creux, ou dans
d’autres trous, où il se couvreentièrement, avec
sa femelle, de feuilles sèches ou de débris de
foin ou de paille ; du moins ceux de la ménage-
rie se sont fait un tel lit aussitôt leur arrivée, et
ces animaux ont trop peu d’intelligence pour
que ceci leur ait été inspiré par le froid, s’ils
n’en eussent eu l'ancienne habitude. Ils ne s’ap-
privoisent pas aussi facilement que le disent
Busfon et Valenlya, et, dans l’esclavage, leur
caractère reste toujours inquiet et farouche.
7e Genre. Les COCHONS (Sus, Lin.) ont qua-
rante-quatre dents, savoir : six incisives en haut
et autanten bas; deux canines à chaque mâ-
choire, recourbées dans le haut et latérale-
ment; quatorze supérieures et quatorze infe-
rieures, à couronne tuberculeuse; leur museau
est tronqué, terminé par un boutoir; leur corps
est couvert de poils roides, de la nature du
crin ; les deux doigts du milieu sont grands,
ayant de forts sabots: les deux doigts extérieurs
sont courts et ne touchent pas la terre.
Le Sanglier commun (Sus sera sa, Lin. ) atteint
la taille de nos plus grands cochons domesti-
ques, dontilest la souche; ses canines ou défen-
ses sont recourbées endehorsel un peu vers le
haut ; son corps est trapu, couvert de poils héris-
sés, d’un brun noir;sesoreilles sont droites. La
semelle ou laie est un peupluspelitequelemâ-
le. Lesjeunes, nommés marcassins, sontrayés
de blanc et de brun, pendant leur première jeu-
nesse, et sont alors recherchés pour la table.

Le sanglier habite les sorêts les plus grandes et les plus solitaires de toutes
les contrées tempérées de l’Europe et de l’Asie. Il ne se trouve pas en Angle-
terre, probablement parce qu’il y a été détruit dans des temps reculés. Malgré
ce que l’on en a dit, ce n’est pas un animal stupide, mais grossier, brutal, et
d’un cotirage intrépide. Lorsqu'il suit devant les chiens de chasse, il est rare
que la rencontre d’un homme le détourne de son droit chemin; il le renverse et
le blesse cruellement d’un coup de boutoir, lui passe sur le corps, et continue sa
course ; mais il ne se détourne pas non plus pour courir sur le chasseur, si celui-ci
a la précaution d’éviter sa rencontre. Quand il reçoit un coup de seu qui le blesse,
il n’en esL plus de même ; quelque éloigné que soit son ennemi, il perce droit à
lui au travers de la meute qui le harcèle, et sond sur lui pour se venger. Si l’on
évite son premier choc, il est rare qu’il revienne sur ses pas. Du reste il n’y a
guère que les vieux mâles qui agissent ainsi ; les semelles et les jeunes se bornent
â suir, ou â saire sort contre les chiens, qu’ils estropient sort souvent. Le sanglier
 
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