fete de sainte lucie. 147
Etrangers curieux en satisfaisant à tou-
tes leurs questions.
Voici tout ce que j'avais à vous dire
de la Siracuse ancienne, reprenons un
peu la moderne, qui me fournira encore
quelques articles dont je pourrai vous
entretenir.
Sainte Lucie est la Patrone de cette Fête &
Ville ; aussi tout honneur & toute gloi- s-teLuci?
re lui sont rendus ici. Nous sommes ar-
rivés à Siracuse précisement dans le tems
de la Fête de cette Sainte. Cela nous a
donné un sécond échantillon des Fêtes Si'
ciliennes. N'allez pas croire qu'on dépense
ici autant d'argent qu'à la Fête de Sainte
Rosalie à Palerme ; plus prudens ou
moins riches les Siracusains se contentent
d'adresser à la Sainte dans ce moment
beaucoup plus de prières qu'à l'ordinaire.
Le Peuple qui est par tout le même, se
ruine ici en pétards, & ruine sa santé
à force de faire des grimaces, & des
contoruons dignes des convulsionnaires
du charnier des innocens ; cent polissbns
courent dans les rues en hurlant, en
beuglant, en faisant les possédés ; & l'on
a la bonté de les asperger d'eau bénite,
qui n'opère qu'une cure palliative , tan-
dis qu'on pourrait les exorciser radicale-
ment à coups de bâtons. Grâce au zele
Etrangers curieux en satisfaisant à tou-
tes leurs questions.
Voici tout ce que j'avais à vous dire
de la Siracuse ancienne, reprenons un
peu la moderne, qui me fournira encore
quelques articles dont je pourrai vous
entretenir.
Sainte Lucie est la Patrone de cette Fête &
Ville ; aussi tout honneur & toute gloi- s-teLuci?
re lui sont rendus ici. Nous sommes ar-
rivés à Siracuse précisement dans le tems
de la Fête de cette Sainte. Cela nous a
donné un sécond échantillon des Fêtes Si'
ciliennes. N'allez pas croire qu'on dépense
ici autant d'argent qu'à la Fête de Sainte
Rosalie à Palerme ; plus prudens ou
moins riches les Siracusains se contentent
d'adresser à la Sainte dans ce moment
beaucoup plus de prières qu'à l'ordinaire.
Le Peuple qui est par tout le même, se
ruine ici en pétards, & ruine sa santé
à force de faire des grimaces, & des
contoruons dignes des convulsionnaires
du charnier des innocens ; cent polissbns
courent dans les rues en hurlant, en
beuglant, en faisant les possédés ; & l'on
a la bonté de les asperger d'eau bénite,
qui n'opère qu'une cure palliative , tan-
dis qu'on pourrait les exorciser radicale-
ment à coups de bâtons. Grâce au zele