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Botta, Paul Emile; Flandin, Eugène
Monument de Ninive (Band 5): Texte — Paris, 1850

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https://doi.org/10.11588/diglit.4273#0043
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30 MONUMENT DE MMVE.

de l'ouverture septentrionale, qui est beaucoup plus petite. 11 n'y reste, il est vrai, aucun
vestige de la muraille; mais comme l'espace ouvert est beaucoup plus étroit, et que le mur
d'enceinte, dans cette partie, est bien plus effacé qu'ailleurs, on peut supposer qu'il a été dé-
truit par l'action du temps, et par le passage continuel des hommes et des animaux autour
du monticule.

Le terrain compris dans cette vaste enceinte est à peu près horizontal ; un peu dé-
primé dans quelques points, les eaux s'y rassemblent, et forment des marécages dans les-
quels la nature des plantes indique la présence du sel; aussi les portions desséchées par
lardeur du soleil pendant l'été, se couvrent-elles d'efflorescences blanches. C'est cette
portion de la route comprise dans l'enceinte, qui m'a offert les plus grandes difficultés
lors du transport des sculptures; quoique le sol parût ferme et solide à la surface, du moins
pendant les chaleurs, il ne formait cependant qu'une croûte peu épaisse, recouvrant l'eau
ou la vase dans lesquelles les roues du chariot s'enfonçaient tellement qu'on ne pouvait
les en tirer qu'avec les plus grands efforts.

Autour de ces marais le terrain de l'enceinte est cultivé comme le reste de la plaine;
celle-ci, en dehors de la muraille, n'offre presque rien qui mérite d'être noté; seulement,
en face du monticule, de l'autre côté de la petite rivière, il y a quelques ondulations du
terrain qui indiquent peut-être d'anciennes constructions. Mais, malgré la présence de
quelques pierres, cela est douteux pour moi; car il est possible que ces traces soient dues aux
ruines de l'ancien village, qui effectivement était placé dans cet endroit. Dans un des creux
où se rassemblent les eaux entre ces élévations, se trouvait un des deux autels que j'ai décou-
verts; il était à moitié enfoui dans la vase. Le second était jeté dans un champplus au Sud.

Tel est l'état actuel du monticule servant de base au monument , et de la muraille des-
tinée à en renfermer les dépendances; avant d'aller plus loin, il faut dire quel en a été le
mode de construction. Trompé par les apparences extérieures, j'ai longtemps cru que le
monticule était une simple accumulation de terres rapportées; mais des fouilles pratiquées
en divers endroits, m'ont convaincu que c'était une masse de briques séchées au soleil et
posées par assises régulières. Ces briques, contrairement à ce qui arrive pour celles qui
sont cuites au four, ne portent aucune inscription, et l'on n'aperçoit pas de trace de paille
hachée dans leur composition ; les assises ne sont nulle part séparées, comme à Babylone,
par des lits de roseaux, et ne sont unies par aucun ciment bitumineux ou calcaire. Les briques
ne semblent liées que par le même limon qui a servi à les faire; en sorte qu'aujourd'hui
on ne peut les distinguer des couches du sol que par les lignes régulières, et souvent de
couleurs différentes, que l'on aperçoit sur les parois des tranchées ouvertes; lorsque ces pa-
rois ont subi pendant quelque temps l'action de l'air et du soleil, ces apparences dispa-
raissent, et rien alors ne peut servir à distinguer ces masses de briques crues de la terre
environnante. Autant qu'on en peut juger dans leur état de cohésion et de décomposition
actuelle, ces briques ont environ /;o centimètres de longueur sur 12 d'épaisseur; elles sont
plus épaisses que celles qui ont été employées au pavage des terrasses.
 
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