M4 L E B E L E S V R I T.
empeschent d’avoir le |ugement,la solidi-
té, la force, la justesse çjue le bel esprit de-
mande. Cette pituite dont elles sont plei-
jaes, &qui Ieur fait le teint delicat, ne
s’accorde pas t.rop avec ladelicatesse & la
vivacité de l’esprit ; elle en émousse la
pointe, elle en affoiblit les lumieres : & ii
vous y faites ressexion, ce que les femmes
ont de brillant, est de la nature des é-
clairs, qui éblouïssent un moment, & qui
n’ont point de consistence : elles brillent
un peu dans laconversation , &pourveû
qu’on ne parle que de bagatelles, elles ne
parlent pas mal ; mais hors de là, elles ne
sontpas trop raisonnables j enunmotil
n’y a rien de plus mince, ni de plus borné
que I’esprit des femmes.
Ce que vous dites est vray en general,
repartit Ariste, & jé vous avouë qu’il y a
quelquesorted’opposition entrela beauté
del’esprit & celledu corps queles femmes
©nt en partage : mais cela n’empesche pas
«juequelques-unes ne soient exceptéesde
la reglegenerale.Cesont celles qui du cô-
té de l’esprit n’ont rien des imperfedtions
de leur sexe, & ausquelles la nature a don-
né,ce semble,un temperament particulier.
On peut compter entre ces femmes
privilegiées la fameuse Grecque qui in-
yentaune nouvelle espece de vers, &qui
fut
empeschent d’avoir le |ugement,la solidi-
té, la force, la justesse çjue le bel esprit de-
mande. Cette pituite dont elles sont plei-
jaes, &qui Ieur fait le teint delicat, ne
s’accorde pas t.rop avec ladelicatesse & la
vivacité de l’esprit ; elle en émousse la
pointe, elle en affoiblit les lumieres : & ii
vous y faites ressexion, ce que les femmes
ont de brillant, est de la nature des é-
clairs, qui éblouïssent un moment, & qui
n’ont point de consistence : elles brillent
un peu dans laconversation , &pourveû
qu’on ne parle que de bagatelles, elles ne
parlent pas mal ; mais hors de là, elles ne
sontpas trop raisonnables j enunmotil
n’y a rien de plus mince, ni de plus borné
que I’esprit des femmes.
Ce que vous dites est vray en general,
repartit Ariste, & jé vous avouë qu’il y a
quelquesorted’opposition entrela beauté
del’esprit & celledu corps queles femmes
©nt en partage : mais cela n’empesche pas
«juequelques-unes ne soient exceptéesde
la reglegenerale.Cesont celles qui du cô-
té de l’esprit n’ont rien des imperfedtions
de leur sexe, & ausquelles la nature a don-
né,ce semble,un temperament particulier.
On peut compter entre ces femmes
privilegiées la fameuse Grecque qui in-
yentaune nouvelle espece de vers, &qui
fut