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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 2, Text): Anatomie descriptive ou physiologique, appareil de relation, organes de locomotion: myologie, aponévrologie — Paris, 1834

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https://doi.org/10.11588/diglit.16408#0073
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MUSCLES DU BASSIN.

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les parois osseuses déclives de l'infundibulum du bassin. Le résul-
tat de cette contraction simultanée des muscles antagonistes, est
de comprimer de toutes parts les corps étrangers contenus dans
l'abdomen, et par conséquent de participer de concert à l'ex-
pulsion des matières fécales, des urines, et du fœtus dans l'ac-
couchement. Les connexions du releveur de l'anus nous sem-
blent particulièrement adaptées à cet usage. On se rappelle que,
par son bord interne et inférieur, qui est son insertion mobile,
il s'attache au pourtour du sphincter de l'anus, dans les deux
sexes, du col de la vessie, de la prostate, et de la naissance de
l'uréthre dans l'homme, et du constricteur du vagin dans la
femme. Or, par sa contraction, en tirant perpendiculairement
sur les sphincters, il tend à les dilater, et conséqueinment à ou-
vrir leurs orifices. Cette disposition est le complément du mé-
canisme ingénieux par lequel ce muscle, en comprimant de bas
en haut et d'avant en arrière, contribue cependant à expulser
les corps étrangers de haut en has et d'arrière en avant. Enfin,
par ses rapports avec le bulbo-caverneux et les constricteurs de
l'uréthre, le releveur de l'anus stimule Faction de ces muscles,
et y ajoute une force nouvelle pour l'éjaculation du sperme.

Il'abaissement de la cloison périnéale est purement passif et
résulte du relâchement des puissances musculaires. Il augmente
beaucoup par la pression du diaphragme et des muscles abdo-
minaux dans une forte inspiration, une toux violente, l'éter-
nument, etc.; enfin, dans l'accouchement, il se change en une
forte distension qui, elle-même, portée au-delà de l'énergie des
muscles et de la résistance des tissus, amène parfois la rupture
du périnée.

2° Action des muscles de la sous-région anale. L'usage du sphinc-
ter est de maintenir fermé l'orifice de l'anus pour permettre
l'accumulation, dans le rectum, des matières fécales qui, sans
cette disposition, s'écouleraient continuellement au-dehors. La
portion capsuliforme est parfaitement organisée pour former le
fond du sac de l'intestin : elle s'arrondit sur les matières qu'elle
supporte et refoule de bas en haut. La portion elliptique, par
le rapprochement de ses deux moitiés, est plus essentiellement
le muscle d'occlusion. Le sphincter a pour antagonistes le trans-
verse du périnée dans l'homme, et, dans les deux sexes, les fibres
d'inseriion du releveur de l'anus; mais surtout, comme l'ob-
serve judicieusement Bichat, les fibres circulaires et longitudi-
nales du rectum, qui pressent sur les matières contenues dans
l'intestin, et le diaphragme avec les grands muscles abdomi-
naux. L'excès d'énergie de l'une des puissances antagonistes sur
l'autre, est au nombre des causes qui influent sur le plus ou
moins de fréquence habituelle de l'acte de la défécation. Le
sphincter se dilate de lui-même quand le besoin de rendre les
matières fécales se fait sentir. Sous ce rapport, comme le remar-
que encore Bichat, il se rapproche des muscles de la vie orga-
nique , et il est lié avec ceux du rectum par une sympathie qui
a pour effet de neutraliser son action. La paralysie de ce muscle
entraîne l'incontinence des matières fécales. Chez quelques su-

jets où la constriction n'est pas assez vive, et surtout lorsqu'il
existe à l'anus un peu de gonflement de la membrane muqueuse,
hémorrhoïdal ou autre, l'orifice n'étant pas exactement fermé,
il se fait entre les plis un léger suintement de mucus stercoral.

3° Action des muscles de la sous-région génitale. Elle est très
prononcée chez Yhomme, et a pour objet l'évacuation de l'urine
et d u sperme. L'iscldo-caverneux tire en bas et en arrière le corps
caverneux , le comprime, et y refoule le sang d'arrière en avant,
en imprimant au pénis une secousse qui fait relever son extré-
mité libre. Sous ces divers rapports, il est plus spécialement le
muscle électeur. Le bulbo-caverneux, qui environne en bas et sur
les côtés le bulbe de l'uréthre, le comprime contre la cannelure
fibreuse supérieure de l'enveloppe des corps caverneux, et con-
séqueinment il applique l'une contre l'autre les deux moitiés
du canal de l'uréthre, et tend à en exprimer l'urine et le sperme.
Les deux constricteurs de la portion membraneuse de l'uréthre
paraissent bien avoir, dans ce lieu, le même usage que le bulbo-
caverneux dans le sien. Leur action même s'exerçant circulaire-
ment, sur des tissus mous, par des bandelettes obliques en di-
vers sens, est plus directe. Leur vaste entre-croisement latéral
paraît surtout devoir agir très efficacement pour vider l'inté-
rieur du canal des fluides qu'il contient. Enfin la contraction de
ces muscles, surtout dans l'éjaculation, s'opère brusquement
par une sorte de spasme nerveux, qui non seulement fait par-
courir aux fluides toute l'étendue du canal, mais les projette à
une distance plus ou moins considérable au-dehors. La jjuis-
sance de ces divers muscles est augmentée par celle du trans-
verse, du releveur et du sphincter de l'anus, avec lesquels ils
sont liés, et qui entrent, dans le même temps, en action. L'ex-
quise susceptibilité des muscles de l'uréthre qui les fait se con-
tracter au moindre contact, est l'une des causes qui nous sem-
blent apporter le plus d'obstacle au cathétérisine de ce canal.
Les constricteurs de la portion membraneuse, en particulier,
doivent s'opposer avec énergie à l'introduction des sondes. C'est
peut-être à la tension de ces muscles, qui se feraient traverser
eux-mêmes, qu'il faut attribuer les fausses routes si communes
dans ce point. Cette considération donnerait lieu à des obser-
vations thérapeutiques sur le choix des procédés de cathété-
risme, sur lesquelles nous aurons occasion de revenir dans la
partie chirurgicale.

Dans la femme, l'action des muscles génitaux est bien moins sen-
sible. Les iscldo-caverneux et ischio-cliloridien facilitent l'érection
du clitoris. Le constricteur du vagin n'a d'action bien efficace que
chez les filles vierges, ou chez la jeune femme dans les premiers
temps du coït ; encore est-il souvent peu développé chez beau-
coup d'entre elles. Par la fréquence de la cohabitation, les effets
de l'accouchement et les progrès de l'âge, le constricteur vagi-
nal se relâche au point que son action devient tout-à-fait nulle.
Il en est de même du transverse, qui, dans la femme, semble
n'être que l'antagoniste ou le dilatateur du muscle précédent.

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