MALADIES DE L'UTÉRUS.
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hors de la vulve, sur ceux qui sont dans le vagin, et sur ceux qui
sont encore en partie contenus dans la matrice.
i0 Ligature des polypes sortis de la vulve. On peut les lier de
deux manières : ou on étreint leur pédicule dans une anse de fil
composée de plusieurs brins, ou bien on le traverse avec une ai-
guille armée d'un fil double, et on étrangle chaque moitié dans
l'anse de fil qui lui correspond. La première ligature s'applique
lorsque le pédicule est étroit; et la seconde, lorsqu'il est assez
épais pour qu'on puisse craindre qu'il ne soit pas convenable-
ment étranglé par une seule anse. Il peut même se présenter des
cas où l'on soit obligé d'appliquer un plus grand nombre de fils.
Du reste, on doit faire en sorte de les faire porter le plus haut
possible, en prenant toutefois la précaution de ne pas les ap-
pliquer sur le tissu de la matrice qui, étant renversée, se pro-
longe avec le pédicule de la tumeur. Lorsque le pédicule est petit,
on recommande de le couper immédiatement, près de la ligature;
mais s'il est gros , on doit laisser écouler quelques jours avant de
le couper, afin de pouvoir serrer davantage la ligature si cela de-
vient nécessaire, ou bien en appliquer une seconde. Toutefois, il
ne faut pas trop retarder la fin de l'opération, afin de débarrasser
la femme des tiraillemeos douloureux qu'elle éprouve, des ma-
tières sanieuses et putrides qui viennent du polype, et de la mau-
vaise odeur qu'il exhale. Après la séparation de la tumeur, la liga-
ture remonte avec son pédicule et ne se détache qu'au bout de
quelque temps. Il est essentiel, pendant qu'elle reste en place, de
faire des injections dans le vagin, avec un liquide émollient, dé-
tersif ou antiseptique, suivant les circonstances.
2° Ligature des polypes descendus dans le vagin. — Procédés
de Levret. Ainsi que nous l'avons dit, cet accoucheur est le
premier qui ait tenté la ligature de ces polypes. Il faisait placer
la femme en travers sur le bord de son lit, les jambes écartées
et les pieds appuyés sur deux chaises. Pour faire la ligature ,
il avait inventé plusieurs instrumens auxquels il fit subir par la
suite de nombreuses modifications. Le premier qu'il fit connaî-
tre , en 1757, était constitué par deux canules soudées ensemble,
et séparées par une cloison (pl. 76, f. 33). Il faisait pénétrer dans
chaque canule l'extrémité d'un fil d'argent de coupelle, de ma-
nière à lui faire former une anse grande à-peu-près comme une
pièce de cinq francs. Ce fil, qui avait un demi-millimètre de dia-
mètre et un mètre de longueur, était fixé par un bout à l'un des
anneaux que portait la double canule à son extrémité externe.
Pour appliquer cet, instrument ainsi préparé, il insinuait l'anse
dans la vulve et la faisait filer jusqu'au fond du vagin , en cô-
toyant le polype; arrivé là, il introduisait deux doigts de la
main gauche dans le vagin, et s'assurait si l'anse était assez grande
pour admettre le polype; dans le cas contraire, il l'agrandissait en
poussant le bout libre du fil, et le dirigeant autour de la tumeur.
Lorsque celle-ci était comprise dedans, il s'assurait que l'anse
montait jusqu'à son pédicule, tirait sur le chef mobile jusqu'à ce
qu'elle ne pût plus sortir, fixait et arrêtait le fil à l'anneau corres-
pondant; puis il terminait en faisant exécuter à la double ca-
nule plusieurs tours sur elle-même , de manière à étrangler le
pédicule, et fixait cette canule à la cuisse. Ensuite, soir et matin,
il augmentait la constriction jusqu'à la chute du polype.
Ce procédé était difficile à exécuter, outre que, le fil en se
tordant, se cassait quelquefois, ce qui obligeait l'opérateur à
réappliquer la ligature. Pour y remédier, Levret imagina une es-
pèce de pince dont les tiges étaient creuses, et se croisaient à-
peu-près vers le milieu de leur étendue. Un fil fort étant passé
dans chacune d'elles , il s'agissait de renfermer le polype entre
les branches de l'instrument, et de repousser l'anse derrière son
pédicule; pour cela, il introduisait la pince fermée, puis il l'ouvrait
et engageait la tumeur dans le triangle formé par le fil et ses bran-
ches ; alors , en tirant les deux bouts du fil, la pince se fermait,
et le pédicule du polype était étranglé entre elle et l'anse dont on
attachait les extrémités autour delà pince pour la fixer. Ce second
procédé est fort ingénieux, mais il ne peut s'appliquer qu'à des
polypes d'un petit volume , et ne permet pas d'aller les atteindre
jusque dans l'utérus. On a donc bien senti le besoin d'en avoir
d'autres. Herbiniaux en imagina de fort convenables, et s'en est
servi plusieurs fois avec succès pour porter la ligature sur des po-
lypes situés dans la matrice. Mais, comme ceux que le célèbre
Desault inventa plus tard dans le même but sont plus simples ,
plus faciles à appliquer , et conviennent pour tous les cas, nous
nous contenterons, ainsi qu'on le fait généralement, d'en donner
la description.
Procédé de Desault. L'avantage essentiel qu'il présente est de
pouvoir s'appliquer également aux polypes descendus dans le va-
gin et à ceux qui sont renfermés dans l'utérus. Trois instrumens
sont nécessaires : iQ Une pince porte-fil : c'est une canule droite,
longue de 14 à 16 centimètres (5 à 6 pouces), portant, près de
son extrémité externe, deux anneaux. Dans cette canule glisse
une tige plus longue, terminée en dehors par un anneau, et bi-
furquée à son autre extrémité. Les branches s'écartent ou se rap-
prochent suivant qu'on pousse la tige hors de la canule ou qu'on
la retire dedans. 20 Le porte-nœud, canule, longue de 18 centi-
mètres, légèrement recourbée et garnie extérieurement de deux
anneaux, destinés à arrêter les fils lorsqu'on porte l'instrument
dans le vagin. 3°Le serre-nœud, tige, de 16 centimètres (6 pouces)
de longueur. Une de ses extrémités est aplatie, coudée a angle
droit et percée d'un trou, destiné à laisser passer les extrémités
du fil; l'autre extrémité, également aplatie, présente uneéchan-
crure profonde pour recevoir et arrêter les deux chefs.
Pour procéder à l'application de la ligature, la femme étant
placée comme pour l'opération de la lithotomie, on introduit
dans la canule porte-nœud une des extrémités du fil qu'on ar-
rête à l'un de ses anneaux ; l'autre bout est contenu dans l'anneau
que forment les deux branches rapprochées de la pince porte-fil,
et fixé à l'un des anneaux qui se trouve à son extrémité externe.
On introduit ces deux instrumens, accolés parallèlement, dans le
vagin ; on les fait glisser entre les parois de ce canal et la tumeur,
et on les enfonce jusqu'à l'endroit où s'insère son pédicule dans
la matrice. Si c'est à ses parois qu'il s'insère, détachant le bout
de la ligature, conduit par la canule porte-nceud, on prend
celle-ci avecla main droite, et, pendantque la pince, fixée parla
main gauche , reste immobile, on fait décrire à la première une
circonvolution qui lui permet d'emhrasser le pédicule du polype
avec l'anse du fil, dont on croise les chefs en changeant les ca-
nules de main. U suffit de répéter plusieurs fois cette manœuvre,
en allant toujours dans le même sens, de droite à gauche par
exemple, pour augmenter la constriction du pédicule. Après avoir
fait deux ou trois tours, on retire la canule, on introduit les deux
chefs de la ligature dans le trou du serre-nœud qu'on choisit as-
sez long pour atteindre à la hauteur du point étranglé du po-
lype, on dégage la pince, en poussant sa tige dans sa canule, et
on établit une constriction aussi forte qu'on le désire, en tirant
sur les extrémités du fil qu'on vient en définitive fixer dans l'é-
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hors de la vulve, sur ceux qui sont dans le vagin, et sur ceux qui
sont encore en partie contenus dans la matrice.
i0 Ligature des polypes sortis de la vulve. On peut les lier de
deux manières : ou on étreint leur pédicule dans une anse de fil
composée de plusieurs brins, ou bien on le traverse avec une ai-
guille armée d'un fil double, et on étrangle chaque moitié dans
l'anse de fil qui lui correspond. La première ligature s'applique
lorsque le pédicule est étroit; et la seconde, lorsqu'il est assez
épais pour qu'on puisse craindre qu'il ne soit pas convenable-
ment étranglé par une seule anse. Il peut même se présenter des
cas où l'on soit obligé d'appliquer un plus grand nombre de fils.
Du reste, on doit faire en sorte de les faire porter le plus haut
possible, en prenant toutefois la précaution de ne pas les ap-
pliquer sur le tissu de la matrice qui, étant renversée, se pro-
longe avec le pédicule de la tumeur. Lorsque le pédicule est petit,
on recommande de le couper immédiatement, près de la ligature;
mais s'il est gros , on doit laisser écouler quelques jours avant de
le couper, afin de pouvoir serrer davantage la ligature si cela de-
vient nécessaire, ou bien en appliquer une seconde. Toutefois, il
ne faut pas trop retarder la fin de l'opération, afin de débarrasser
la femme des tiraillemeos douloureux qu'elle éprouve, des ma-
tières sanieuses et putrides qui viennent du polype, et de la mau-
vaise odeur qu'il exhale. Après la séparation de la tumeur, la liga-
ture remonte avec son pédicule et ne se détache qu'au bout de
quelque temps. Il est essentiel, pendant qu'elle reste en place, de
faire des injections dans le vagin, avec un liquide émollient, dé-
tersif ou antiseptique, suivant les circonstances.
2° Ligature des polypes descendus dans le vagin. — Procédés
de Levret. Ainsi que nous l'avons dit, cet accoucheur est le
premier qui ait tenté la ligature de ces polypes. Il faisait placer
la femme en travers sur le bord de son lit, les jambes écartées
et les pieds appuyés sur deux chaises. Pour faire la ligature ,
il avait inventé plusieurs instrumens auxquels il fit subir par la
suite de nombreuses modifications. Le premier qu'il fit connaî-
tre , en 1757, était constitué par deux canules soudées ensemble,
et séparées par une cloison (pl. 76, f. 33). Il faisait pénétrer dans
chaque canule l'extrémité d'un fil d'argent de coupelle, de ma-
nière à lui faire former une anse grande à-peu-près comme une
pièce de cinq francs. Ce fil, qui avait un demi-millimètre de dia-
mètre et un mètre de longueur, était fixé par un bout à l'un des
anneaux que portait la double canule à son extrémité externe.
Pour appliquer cet, instrument ainsi préparé, il insinuait l'anse
dans la vulve et la faisait filer jusqu'au fond du vagin , en cô-
toyant le polype; arrivé là, il introduisait deux doigts de la
main gauche dans le vagin, et s'assurait si l'anse était assez grande
pour admettre le polype; dans le cas contraire, il l'agrandissait en
poussant le bout libre du fil, et le dirigeant autour de la tumeur.
Lorsque celle-ci était comprise dedans, il s'assurait que l'anse
montait jusqu'à son pédicule, tirait sur le chef mobile jusqu'à ce
qu'elle ne pût plus sortir, fixait et arrêtait le fil à l'anneau corres-
pondant; puis il terminait en faisant exécuter à la double ca-
nule plusieurs tours sur elle-même , de manière à étrangler le
pédicule, et fixait cette canule à la cuisse. Ensuite, soir et matin,
il augmentait la constriction jusqu'à la chute du polype.
Ce procédé était difficile à exécuter, outre que, le fil en se
tordant, se cassait quelquefois, ce qui obligeait l'opérateur à
réappliquer la ligature. Pour y remédier, Levret imagina une es-
pèce de pince dont les tiges étaient creuses, et se croisaient à-
peu-près vers le milieu de leur étendue. Un fil fort étant passé
dans chacune d'elles , il s'agissait de renfermer le polype entre
les branches de l'instrument, et de repousser l'anse derrière son
pédicule; pour cela, il introduisait la pince fermée, puis il l'ouvrait
et engageait la tumeur dans le triangle formé par le fil et ses bran-
ches ; alors , en tirant les deux bouts du fil, la pince se fermait,
et le pédicule du polype était étranglé entre elle et l'anse dont on
attachait les extrémités autour delà pince pour la fixer. Ce second
procédé est fort ingénieux, mais il ne peut s'appliquer qu'à des
polypes d'un petit volume , et ne permet pas d'aller les atteindre
jusque dans l'utérus. On a donc bien senti le besoin d'en avoir
d'autres. Herbiniaux en imagina de fort convenables, et s'en est
servi plusieurs fois avec succès pour porter la ligature sur des po-
lypes situés dans la matrice. Mais, comme ceux que le célèbre
Desault inventa plus tard dans le même but sont plus simples ,
plus faciles à appliquer , et conviennent pour tous les cas, nous
nous contenterons, ainsi qu'on le fait généralement, d'en donner
la description.
Procédé de Desault. L'avantage essentiel qu'il présente est de
pouvoir s'appliquer également aux polypes descendus dans le va-
gin et à ceux qui sont renfermés dans l'utérus. Trois instrumens
sont nécessaires : iQ Une pince porte-fil : c'est une canule droite,
longue de 14 à 16 centimètres (5 à 6 pouces), portant, près de
son extrémité externe, deux anneaux. Dans cette canule glisse
une tige plus longue, terminée en dehors par un anneau, et bi-
furquée à son autre extrémité. Les branches s'écartent ou se rap-
prochent suivant qu'on pousse la tige hors de la canule ou qu'on
la retire dedans. 20 Le porte-nœud, canule, longue de 18 centi-
mètres, légèrement recourbée et garnie extérieurement de deux
anneaux, destinés à arrêter les fils lorsqu'on porte l'instrument
dans le vagin. 3°Le serre-nœud, tige, de 16 centimètres (6 pouces)
de longueur. Une de ses extrémités est aplatie, coudée a angle
droit et percée d'un trou, destiné à laisser passer les extrémités
du fil; l'autre extrémité, également aplatie, présente uneéchan-
crure profonde pour recevoir et arrêter les deux chefs.
Pour procéder à l'application de la ligature, la femme étant
placée comme pour l'opération de la lithotomie, on introduit
dans la canule porte-nœud une des extrémités du fil qu'on ar-
rête à l'un de ses anneaux ; l'autre bout est contenu dans l'anneau
que forment les deux branches rapprochées de la pince porte-fil,
et fixé à l'un des anneaux qui se trouve à son extrémité externe.
On introduit ces deux instrumens, accolés parallèlement, dans le
vagin ; on les fait glisser entre les parois de ce canal et la tumeur,
et on les enfonce jusqu'à l'endroit où s'insère son pédicule dans
la matrice. Si c'est à ses parois qu'il s'insère, détachant le bout
de la ligature, conduit par la canule porte-nceud, on prend
celle-ci avecla main droite, et, pendantque la pince, fixée parla
main gauche , reste immobile, on fait décrire à la première une
circonvolution qui lui permet d'emhrasser le pédicule du polype
avec l'anse du fil, dont on croise les chefs en changeant les ca-
nules de main. U suffit de répéter plusieurs fois cette manœuvre,
en allant toujours dans le même sens, de droite à gauche par
exemple, pour augmenter la constriction du pédicule. Après avoir
fait deux ou trois tours, on retire la canule, on introduit les deux
chefs de la ligature dans le trou du serre-nœud qu'on choisit as-
sez long pour atteindre à la hauteur du point étranglé du po-
lype, on dégage la pince, en poussant sa tige dans sa canule, et
on établit une constriction aussi forte qu'on le désire, en tirant
sur les extrémités du fil qu'on vient en définitive fixer dans l'é-