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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 8, Text): Embryogénie, anatomie philosophique et anatomie microscopique: Oeufs, développement du foetus, ensemble du système nerveux dans le règne animal, structure intime des tissus généraux, des appareils et des organes — Paris, 1854

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https://doi.org/10.11588/diglit.17187#0114
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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE

ciales qui ne sont pas encore connues, mais qui probablement
sont physiques. Les organes vibratiles ne sont plus la propriété
exclusive du règne animal, ce qui doit surprendre d'autant
moins, que les mouvemens de la plupart de ces organes, chez
les animaux, sont déjà entièrement soustraits à l'influence de
la volonté.

« Aussi long-temps qu'on ne se familiarisera pas avec l'idée
que des épithéliums ciliaires et des filamens motiles existent aussi
dans le règne végétal, on sera indécis chaque fois qu'il s'agira
de décider si certains organismes appartiennent à l'un des règnes
plutôt qu'à l'autre. D'ailleurs, la nature des organismes végétaux
se reconnaîtrait au besoin, à cette seule circonstance, qu'ils con-
servent toujours la rigidité propre aux formes végétales, et ne
changent pas leurs contours par des contractions et. des expan-
sions volontaires de leur parenchyn.e, lorsqu'ils se meuvent dans
l'eau, d'une manière en apparence volontaire, à l'aide de leurs
cils vibratiles. » Siebold.

Le corps des infusoires, malgré sa contractilité, a une forme
déterminée, et les mouvemens s'exécutent principalement au
moyen de cils vibratiles. Chez les rhizopodes voisins de ceux-ci,
le corps, au contraire, ne présente que des contours indécis et
ce n'est pas à l'aide d'organes vibratiles qu'il se déplace avec
lenteur, mais par des prolongemens ramifiés changeant sans
cesse de forme, tantôt rentrant sur eux-mêmes, tantôt s'allon-
geant à la façon d'un doigt de gant.

Ehremberg avait attribué à ces petits êtres une complication
d'organes qui n'a pas été confirmée par des observations récen-
tes ; chez un grand nombre d'entre eux, les astomes, la nutrition
se fait par simple imbibition , chez d'autres, l'appareil digestif
se compose d'un sac creusé dans le parenchyme, quelquefois
pourvu d'une bouche et d'un anus, et dans lequel sont intro-
duits des alimens solides. Des cavités contractiles, pulsatiles, ré-
pandues dans l'intérieur du tissu, forment le système circulatoire.
Du reste, ni organes de sécrétion , ni organes de génération, ni
système musculaire, ni organes des sens, ni système nerveux dis-
tinct, telle est l'organisation de ces êtres si simples et si ténus.

Cependant ils se montrent susceptibles de diverses im-
pressions sensitives; chez presque tous on observe de la sensibi-
lité pour la lumière, ils se contractent au moindre ébranle-
ment , et ils paraissent apporter un certain choix dans leurs
alimens.

Les animaux privés de système nerveux sont-ils pour cela dé-
pourvus de toute substance nerveuse? Il y a évidemment une
substance sensible, puisqu'il y a des mouvemens en rapport avec
certaines perceptions. Mais peut-on admettre pour cela cette
opinion d'Oken, adoptée avec enthousiasme par Carus:

« La substance animale a commencé par la masse nerveuse,
c'est-à-dire par la chose la plus élevée, par celle que les physio-
logistes ont considérée comme étant la dernière à se montrer.
L'animal tire son origine du nerf, et tous les systèmes anato-
miques ne font que se dégager ou se séparer de la masse ner-
veuse, l'animal n'est que nerf: ce qu'il est de plus ou lui vient
d'ailleurs, ce n'est qu'une métamorphose du nerf. La gelée des
polypes, des méduses, etc. , est la substance nerveuse au plus
bas degré, de laquelle n'ont point encore pu s'isoler les autres
substances qui sont cachées en dedans ou fondues avec elle.
La masse nerveuse désigne ce qui, chez l'animal, est dans l'état
d'indifférence ahsolue et peut, en conséquence, acquérir la po-
larité par le moindre souffle, même par une pensée. » (Lehrbuch,
Der Natur philosophie, 2e édition, Iena, i83i.)

Cette assertion n'est jusqu'à présent rien moins que dé-
montrée.

De ces êtres chez lesquels nous assistons aux débuts de l'or-
ganisation animale, qui commence par une cellule douée d'un
mouvement spontané , si nous passons aux animaux qui pro-
duisent ces concrétions pierreuses, dont l'origine a été si long-
temps méconnue, les polypiers, nous ne trouvons guère d'au-
tres fonctions que celles que nous avons signalées pour les
premiers. Mais l'organisme devient plus compliqué, on aperçoit
des fibres musculaires, un appareil digestif qui n'est plus un
simple sac, au moins dans les plus élevés d'entre eux, un sys-
tème circulateur, des organes de génération distincts, il faut
alors un centre qui maintienne l'unité réflexe entre ces divers
appareils. Aussi la substance nerveuse commence à paraître sur
quelques points, on trouve répandues dans le parenchyme des
masses arrondies qu'on a déterminées comme des ganglions, et
il est intéressant de remarquer déjà que c'est autour de l'orifice
buccal que se montrent d'abord ces premiers rudimens d'un
système nerveux, fait qui se répétera toujours dans la grande
série des invertébrés avec les formes les plus variées.

Les acalèphes qui ne diffèrent guère des polypes qu'en ce
que leur corps, entièrement gélatineux, n'est point fixé au sol
par une concrétion pierreuse, ne nous présentent, chez la plu-
part d'entre eux, rien de plus, mais chez quelques-uns, les cte-
nophores, par exemple, on trouve l'œsophage entouré de huit
ganglions, desquels partent des filamens nerveux très fins. Les
tentacules des méduses ont aussi, à leur base, des ganglions qui
leur fournissent des filets nerveux.

Dans les échinodermes, l'organisme se complique davantage,
et tous ont alors un anneau nerveux bien manifeste, ordinaire-
ment pentagonal, situé autour de l'œsophage. Des troncs ner-
veux principaux naissent des angles de cet anneau et se rendent
à l'extrémité opposée du corps, en suivant la ligne médiane.
Il en est de même chez les astéroïdes, ou les parties analogues
du système cutané chez ceux de ces animaux dont le squelette
cutané forme une boîte close. Dans leur trajet ces troncs ner-
veux fournissent des filets destinés aux ambulacres, et semblent
composés d'un double cordon nerveux, ce que paraît indiquer
le sillon longitudinal qui règne sur toute leur étendue.

Quant aux sens de ces animaux, ils se bornent, comme pour
lesprécédens, au toucher. Certains points colorés répandus sur le
corps des êtres que nous avons passés en revue jusqu'ici, ont été
considérés comme pouvant servir soit à la vision, soit à l'audi-
tion. Leur détermination est encore extrêmement vague et les
opinions sont contradictoires à ce sujet.

Sans nous arrêter plus long-temps sur des organisations aussi
simples et encore si peu connues, soit quant à leurs fonctions,
soit quant à la détermination de leurs organes, hâtons-nous
d'arriver à des animaux mieux étudiés et plus complets, chez
lesquels l'existence d'un système nerveux parfaitement distinct,
et des sens bien constatés, ne sauraient faire l'objet d'une contes-
tation et sur les facultés desquels nous avons quelques données.

SYSTÈME NERVEUX DES MOLLUSQUES.

Si l'on concevait par la pensée qu'entre la membrane externe
des mollusques et la séreuse qui enveloppe les organes internes,
un système osseux vînt à se développer, on aurait un animal qui,
pour la perfection de ses viscères végétatifs, ne le céderait en
rien à la plupart des animaux supérieurs. Un appareil digestif à
 
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