DEUXIÈME PARTIE.
LES TOMBEAUX DE HAGGI-QANDIL,
CHAPITRE PREMIER.
LE TOMBEAU D'AÏ.
(N° a5.)
Si, en quittant les ruines du palais d'Aménôthès IV et les maisons qui furent
bâties autour, on se dirige vers le sud-ouest, on rencontre bientôt une longue
route antique. Elle est, comme toutes celles qui sillonnent la plaine de Khouïta-
tonou, large, bien droite et, sur les côtés, bordée de pierres noires que les vents
et les eaux pluviales n'ont pu encore déranger après bien des siècles d'abandon.
Suivez-la pendant près d'une heure au pas du petit baudet étique loué dans
le village, et vous arriverez au groupe le plus méridional des tombes d'Haggi-
Qandil. C'est là que le crflabellifère à la droite du roi, chef de la cavalerie de sa
Majesté, le divin père Aï», ignorant encore sa destinée future, fit creuser sa
tombe et celle de sa femme Tii. L'œuvre commencée fut abandonnée et si
nous allons au fond de la Vallée des Rois de Thèbes, dans le vallon de l'ouest,
nous trouverons le véritable sépulcre et le beau sarcophage où Aï, devenu roi,
alla reposer longtemps après l'aventure de Khouïtatonou.
Le tombeau s'annonce de loin avec sa façade creusée à pic dans la déclivité
de la colline et sa grande porte toute noire. Un escalier quasi-royal, composé
d'une glissière centrale et de deux suites de marches sur les côtés y descend. La
découverte du tombeau d'Aï est ancienne, et les premiers égyptologues ne man-
quèrent pas d'être attirés par ce curieux monument et de chercher à élucider
l'intéressant problème qu'il venait poser. Nestor L'Hôte, Prisse d'Avennes, Lepsius
pour ne citer que les principaux y travaillèrent successivement.
Le icr avril 1883, M. Bouriant, qui accompagnait alors M. Maspero, arrivait
Mémoires, t. VIII. h
LES TOMBEAUX DE HAGGI-QANDIL,
CHAPITRE PREMIER.
LE TOMBEAU D'AÏ.
(N° a5.)
Si, en quittant les ruines du palais d'Aménôthès IV et les maisons qui furent
bâties autour, on se dirige vers le sud-ouest, on rencontre bientôt une longue
route antique. Elle est, comme toutes celles qui sillonnent la plaine de Khouïta-
tonou, large, bien droite et, sur les côtés, bordée de pierres noires que les vents
et les eaux pluviales n'ont pu encore déranger après bien des siècles d'abandon.
Suivez-la pendant près d'une heure au pas du petit baudet étique loué dans
le village, et vous arriverez au groupe le plus méridional des tombes d'Haggi-
Qandil. C'est là que le crflabellifère à la droite du roi, chef de la cavalerie de sa
Majesté, le divin père Aï», ignorant encore sa destinée future, fit creuser sa
tombe et celle de sa femme Tii. L'œuvre commencée fut abandonnée et si
nous allons au fond de la Vallée des Rois de Thèbes, dans le vallon de l'ouest,
nous trouverons le véritable sépulcre et le beau sarcophage où Aï, devenu roi,
alla reposer longtemps après l'aventure de Khouïtatonou.
Le tombeau s'annonce de loin avec sa façade creusée à pic dans la déclivité
de la colline et sa grande porte toute noire. Un escalier quasi-royal, composé
d'une glissière centrale et de deux suites de marches sur les côtés y descend. La
découverte du tombeau d'Aï est ancienne, et les premiers égyptologues ne man-
quèrent pas d'être attirés par ce curieux monument et de chercher à élucider
l'intéressant problème qu'il venait poser. Nestor L'Hôte, Prisse d'Avennes, Lepsius
pour ne citer que les principaux y travaillèrent successivement.
Le icr avril 1883, M. Bouriant, qui accompagnait alors M. Maspero, arrivait
Mémoires, t. VIII. h