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Chap. VI. DesPilotis.'. 71
On en a trouvé sous des fondations de vieux Châteaux,
qui étoit d une très-grande dureté, & Ton n'hésite point à
semployer dans les Païs où il est commun ; d'autant plus
qu il coûte beaucoup moins que le Chêne. Comme il est
néanmoins plus tendre , on ne s'en sert point pour le Pi-
lotis , mais on le trouve propre pour les racinaux Se les
madriers des grillages.
Lorsqu'on veut piloter, il est à propos de faire sonder
le terrein, afin de connoître à quelle hauteur est le bon
fond, Se de s'y arrêter quand le pieu réliste aux coups du
mouton ; car lorsque les Pilotis traversent le bon terrein ,
ils ne peuvent plus avoir de solidité. Il est aussi nécessaire
de sçavoir la longueur que doivent avoir les Pieux , pour
en déterminer la grosseur.
Quand l'ouvrage est consïdérable > la grolseur des Pieux
doit être à peu près de la douzième partie de leur lon-
gueur ; c'est-à-dire, qu'un Pieu long de douze pieds, doit
avoir douze pouces de diamètre. On observe la même ré-
gie pour ceux dont la longueur est au dessous ; mais quand
ils en ont une plus grande , un diamètre de treize à quator-
ze pouces, leur suffit.
On fait aux Pieux une pointe longue de deux diamè-
tres Se demi. On se contente de durcir au feu le haut &
la pointe de ces Pieux, quand on fait un Bâtiment de peu
de conséquence; mais quand il est plus important, on en
ferre la pointe avec un fer, qui a du moins trois branches,
& dont le poids est proportionné à leur grosseur, Se on
les fortifie par le haut d'un cercle de fer, pour qu'ils puis-
sent résister plus long-tems à l'effort du mouton : Aux
grands ouvrages, on place encore les Pieux tant plein que
vuide ; cependant il paroît qu'étant si proches, ils labou^
rent trop le bon terrein, Se qu'il vaudroit mieux hs écar-
ter davantage,