Bruyn, Cornelis de: Voyages De Corneille Le Bruyn Au Levant: C'est-à-dire, dans les Principaux endroits de l'Asie Mineure, Dans les Isles de Chio, Rhodes, Chypre, &c. ; De même que dans les plus considérables Villes d'Egypte, Syrie, & Terre Sainte ... (Band 2) (Den Haag, 1732)

e ït Egypte, 5 y r i e , 159
der Mu (cap h a & sa femme. Le Capitaine An-*
glois fut fort étonné , ne sâchant ce qu'il de-
Toit conclurre de-là , 6c voyant que cet Es-
pagnol travelli saisoit paroître une grande
enyie de palier sur le bord de ces Turcs, il
n'osa le refuser. Mais la Demoiselle fut bien
encore plus étonnée, comme celle que cette
affaire touchoic de plus près. Elle se jetta tou-
te en larmes au col de son époux , 6 c lui de-
manda pour quelle raison il rormoit un del-
sein de cette nature. Mais Muîlapha , qui ne
se vouloir pas encore tout-à-fait découvrir y
lui dit , sans paroître em barra il c , qu'il n'y
avoit rien à craindre , qu'elle n'a voit seule-
ment qu' 1 le suivre , 6c qu'il lui diroit dans la
suite les raiions qu'il avoit*
Ainsi ils passerent, avec tout leur bagage^
dans le vaisseau d'un des Commandants Al-
gériens , avec lequel , pendant que Muîlapha
s'entretenoit en Arabe 6c qu'ils le faisoient
mille embrassades 6c se donnoient toutes les
marques de la plus étroite amitié, il vint un
jeune Hollandois qui servoit de Garde-Cayut
a ce Commandant, 6c s'approchant de la De-
moiselle il lui demanda en Flamand, parce
-qu'il Pavoit oùy parler Brabant avec son ma-
ri , Ci elle étoit mariée avec ce Turc, ajoû*
tant en même-tems qu'il l'avoit oiiy dire à
ceux du vaisseau , que Muîlapha avoit appel-
iez