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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Juillet
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Guiffrey, Jules: Une galerie de portraits d'artistes au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0046
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42 —

III.

UNE GALERIE DE PORTRAITS D’ARTISTES

AU MUSÉE DU LOUVRE.

Une grave question, qui touche de trop près à la prospérité du
Musée du Louvre pour qu’elle n’intéresse pas le monde tout entier
des artistes et des amateurs, est soumise en ce moment au jugement
de l’opinion publique.

On a remarqué au salon de peinture de 1876 le beau portrait de
M. J.-Paul Laurens par lui-même. Cette toile, paraît-il, a été
demandée au peintre par la direction de la Galerie des Offices pour la
collection de portraits d’artistes peints par eux-mêmes où figurent
déjà la plupart des notabilités de la peinture française contemporaine.

Au sujet de ce portrait et de sa destination, notre confrère
M. Le Chevallier CJievignard demande, dans une lettre adressée
au directeur de la Galette des Beaux-Arts, et reproduite dans la
Chronique du 3 juin, pourquoi on n’installerait pas à Paris une
galerie de portraits d’artistes analogue à celle des Offices, ou tout au
moins une collection de portraits de peintres et de sculpteurs français.
Réduite à ces termes, la proposition nous intéresse tout particulière-
ment, et doit trouver ici un appui des plus sympathiques.

Quinze jours après la lettre de M. Le Chevallier Chevignard, la
Chronique (17 juin) insérait une réponse de M. le directeur des
Beaux-Arts faisant observer que, depuis fort longtemps déjà, la ques-
tion l’avait préoccupé et qu’un jour, sous l’administration de M. de
Nieuwerkerke, elle avait failli recevoir une solution favorable. A
l’appui de son assertion, M. le marquis de Chennevières avait joint
un extrait de ses Portraits inédits d'artistes français, datant de 1853
et contenant la longue liste des portraits d’artistes éparpillés entre
le Louvre, le Musée de Versailles et l’Ecole des Beaux-Arts, mais
appartenant incontestablement aux Musées nationaux. Cette liste
démontre suffisamment que nos collections publiques possèdent
actuellement les éléments d’une très-belle galerie de portraits
d’artistes et que, si la direction du Louvre mettait aujourd’hui ce
projet à exécution, elle pourrait installer de suite, dans une des salles
vacantes de l’ancien Musée des souverains, plus de cent portraits, tous
fort intéressants et parmi lesquels il y a des chefs-d’œuvre.

La conservation du Louvre qui se plaint de l’insuffisance de son
budget, et qui a cent fois raison, trouverait là une excellente occa-
sion d’ajouter à ses galeries une collection toute formée, sans dépense.
Les acquisitions successives de la direction des Beaux-Arts enrichi-
raient rapidement cette série, et peut-être y aurait-il moyen de l’aug-
menter à fort peu de frais.

On sait, en effet, que la plupart de ces portraits, aujourd’hui dis-
 
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