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Bullart, Isaac
Académie Des Sciences Et Des Arts: Contenant les Vies, & les Eloges Historiques des Hommes Illustres, qui ont excellé en ces Professions depuis environ quatre Siècles parmy diverses Nations de l'Europe: Avec leurs Portrais tirez sur des Originaux au Naturel, ... ; [Divisée En Deux Tomes] (Band 2) — Paris, 1682

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https://doi.org/10.11588/diglit.42501#0514
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4# ACADEMIE DES SCIENCES,
ficiles Scausteres de la plume, il fie Ton propre portrait hors d’un miroir
n ayant pas encore douze ans accomplis, mesme avant d avoir eu aucun
Maistre ; & le fit fi rdsemblant > que ceux qui le virent en furent émer-
veillez. Cela fut cause que ses parens le retirèrent du College, ôc le mi'
rent chez un Peintre de Berghes , pour le laisser dans la liberté de suivre
son inclination ; mais comme ce Peintre n’estoitque médiocrement sça-
vant, & nullement propre à contenter l’avidité de son esprit; Wîlle-
b o r t s le quitta pour se ranger sous la diseipline de Gérard Segers ; hom-
me laborieux, &c plus capable de son instruèfion ; auprès duquel l’Arc
acheva en luy ce que la Nature avoit commencé , après un travail de
quatre ans. Sa Ville natale vid les premiers ouvrages de sa main : mais
après y avoir demeuré quelque temps ; Anvers luy paroissant un lieu
plus digne de l’exercice de son pinceau 3 comme estant le siegele plus il-
lustre des beaux Arts , il retourna y établir son sejour ordinaire, & y fie
tant d’ouvrages magnifiques > que tout le monde avoiia qu’il avoit ap-
porté une nouvelle splendeur aux anciennes beautez de cette opulente
Ville. Sa suffisance ne fut pas plutost connue des Curieux, qu’ils l’employè-
rent à l’envy pour satisfaire leur curiosité. Le Prince d’Orange, Henry
Frédéric de Nassau , passant à Berghes à son retour de la Campagne de
l’an mille six cens quarante-deux, ravit autant de ses peintures qu’il en
put trouver ; mesme non content de cette pretieuse acquisition, vou^
lut encor avoir ce sçavant Peintre, &le retint à son service quelques an-
nées , pendant lesqueiles Willeborts fit ces rares pièces qne l’on
voit à la Haye dans le Palais de ce Prince, &en quelques autres endroits
de la Hollande. Il ne vint point d’homme considerable de son temps à
Anvers qui ne voulut essre peint de sa main. On ne vid jamais rien de
plus beau que cette grande Peinture qui est dans la chambre des Canoniers
de la mesme Ville j où il a representé le Dieu Mars excité d’un codé a la
Guerre parles Furies, &: retenu de l’autre par la Paix & la Concorde j il
y a entre les figures une femme montrant le dosnud, d’une carnation si
vive, &si naturelle, que la main trompée aussî bien que les yeux, sem-
ble attirée à toucher une chair véritable sous ce coloris. Son Martyre de
Saint George en la grande Eglise est admirable, & travaillé avec la der-
nière application : & véritablement si le pinceau pouvoit exprimer quel-
que chosè de plus sensible.
U Art aufsi bien que la 3fature
Eufl fait plaindre cette Teinture:
<£\4ai$ il a 'voulu sigurer
Ou aux tour mens où la caufe eH belle 7
La gloire Aune ame
Efi de foujfrir fans murmurer.
La mort de cét habile homme est dautant plus à regreter quelle arri-
va en la sseur de ses années.
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