Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 140

trente ans, volontiers taxés de barbarie, réalisent
sous nos yeux des progrès immenses. Leurs
territoires se couvrent d'écoles; leurs industriels
multiplient les expériences, leurs ouvriers s'édu-
quent et s'affinent. Je n'ai besoin de nommer
personne; vous êtes Parisiens et vous savez
comprendre à demi-mot. Mais sachez que nos
rivaux sont devenus peu à peu de redoutables
adversaires. La victoire décisive sera chèrement
disputée. Si l'on avait demandé, il y a un demi-
siècle, à un homme de n'importe quel pays :
« A qui appartiendrait, dans l'art et l'industrie,
l'hégémonie et la maîtrise?» il eût répondu,
sans hésiter : « A la France. » Eh bien, aujour-
d'hui, le même passant, interrogé de même, se
recueillera un instant et fera cette réponse : « A
la France, si elle sait le vouloir! »

« Il n'y a pas là, pensez-vous peut-être, de
quoi s'alarmer. La réponse nous fait grand hon-
neur. Oui, certes, et quand il suffit, pour vaincre,
de le vouloir, on est déjà plus qu'à moitié victo-
rieux. Vous sentez cependant qu'il y a une
nuance. Ce qui nous appartenait sans conteste,
et en quelque sorte par droit de naissance,
pourrait donc nous être ravi ! Rassurons-nous
et reprenons vile confiance en songeant que
notre salut est en nos mains. Il suffit que chacun
fasse son devoir. »

M. Louvrier de Lajolais, directeur de l'École,
a répondu par quelques paroles de remercie-
ment aux éloges décernés par le directeur des
Beaux-Arts au personnel enseignant de l'École,
puis la distribution des récompenses a eu lieu.

Immédiatement après cette distribution, le
directeur des Beaux-Arts, accompagné du per-
sonnel de l'École, est allé procéder à l'ouverture
de l'exposition des travaux de l'année.

-0-

Académie des Beaux-Arts. — Prix
Troyon.— L'Académie a décerné le prix Troyon
(paysage) à M. Hugues de Beaumont; des
mentions honorables ont été accordées à
MM. Arlin et Azéma.

■ -G- ,

L'église Saint-Séverin. — La chapelle
Saint-Yves. — « La Montagne Sainte-Geneviève:
Comité d'études historiques, archéologiques et
artistiques (1) », en l'une de ses « Promenades-
Causeries », a visité, le 8 juillet 1897, l'église
Saint-Séverin, son cloître, son charnier, etc.

Le président du Comité, M. Jules Périn, archi-
viste-paléographe, docteur en droit, officier de
l'Instruction publique, a fait (dans la chapelle du
catéchisme) une intéressante causerie, où il
s'est associé au vœu général de dégagement du
chevet de l'ancienne basilique.

En outre, il a invité le clergé de cette pa-
roisse à reconstituer, en l'une de ses chapelles,
«la chapelle Saint-Yves », qui existait naguère à
l'angle septentrional de la rue des Noyers et de
la rue Saint-Jacques (ancien n° 47 de cette rue).
« Cette chapelle appartenait (d'après Hurtaut,
Dict. hist. de la Ville de Paris) à une confrairie
composée d'avocats, de procureurs et de mar-
chands. »

—G—

Une mosaïque gallo-romaine à Gau-
bert. — Le Journal de la Dordogne annonce la
découverte à Gaubert, près de Terrasson, d'une
intéressante mosaïque gallo-romaine : on pro-
cède en ce moment à son enlèvement.

L'enlèvement s'effectue de la façon suivante :
on enduit une feuille de papier fort, de 50 centi-
mètres carrés environ, d'une solution de gomme
arabique. On l'applique sur la partie du pavage
que l'on veut enlever : l'adhérence se produit
quand le papier devient sec; on l'enlève avec
précaution en faisant passer une truelle sur le
béton qui supporte la mosaïque, et l'on voit tous
les petits cubes de marbre et de pierre rester
collés au papier. On procède de même pour

(1) Secrétariat : Paris, boulevard Saint-Germain, 96.

enlever les parties suivantes. Chaque morceau
de papier porte un numéro qui permettra plus
tard de reconstituer la mosaïque dans son ordon-
nance première sur un béton qui sera composé
à cet effet.

_©_

Le Musée Richard Wallace, à Lon-
dres. — Les riches collections léguées à la na-
tion par lady Wallace, selon le vœu de la testa-
trice, resteront dans l'hôtel occupé par sir Ri-
chard Wallace, à Hertford house, à Manchester
square. Le gouvernement vient de déposer au
Parlement une demande d'un vote de la somme
de 80,000 livres sterling — soit 2 millions de
francs— destinée à l'achat de l'immeuble appar-
tenant à lord Portmann. Dans le but d'appro-
prier cette résidence — qui n'appartenait à sir
Richard Wallace qu'aux conditions d'un bail
emphytéotique — à un musée national ouvert au
public et remplissant les conditions indispen-
sables à un classement définitif, il a été constitué
un comité de trustées nommés par le Trésor,
composé des personnalités suivantes : le comte
de Rosebery, sir Edward, B. Malet, sir John
Stirling Maxwell, membre du Parlement, le ma-
jor général, sir Arthur Ellis, aide de camp de
S. A. R. le prince de Galles, M. A.-B. Freeman
Mitford, M. Alfred C. de Rothschild et M. John
Murray Scott, désigné comme tel par le testa-
ment de lady Wallace. Le choix du conservateur
s'est porté sur M. Claude Philipps, critique d'art,
correspondant de la Galette des Beaux-Arts,
L'impossibilité de la cession définitive de la pro-
priété de lord Portmann à l'État, par suite des
conditions spéciales aux lois qui régissent le
pays, a été résolue par un contrat de bail de
près de dix siècles.

-©-

La conservation des monuments histo-
riques en Autriche-Hongrie. — Le Ministre
de la Guerre vient de donner aux généraux des
ordres précis pour assurer la bonne conserva-
tion des monuments historiques ou artistiques,
meubles et immeubles, qui sont laissés, dans
leurs circonscriptions respectives, à la disposi-
tion des corps de troupes ou des divers établis-
sements de l'armée.
Il est formellement interdit au service du génie
i de faire exécuter une réparation quelle qu'elle
! soit, à ces monuments, avant d'en avoir avisé le
commandant ; et celui-ci ne devra donner son
autorisation qu'après avoir consulté la Commis-
sion centrale impériale et royale, chargée de la
recherche et de l'entretien des monuments his-
toriques de la monarchie. Cette même Commis-
sion devra être immédiatement prévenue de
toute découverte archéologique, faite par des
troupes quelconques ; et l'on recommandera à
ces troupes de garder avec soin tous les objets
trouvés, dans l'étal où ils étaient au moment
même de leur mise au jour.

L'exemple ainsi donné par l'Autriche est à
suivre si l'on veut éviter à l'avenir les retouches
maladroites trop souvent opérées par la main-
d'œuvre militaire à nombre d'édifices apparte-
nant à l'histoire.

-©-

Les illustrations de la Bible du sixième
au neuvième siècle. — M. Eugène Muntz
vient de lire, à l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, un travail très intéressant sur un
sujet peu connu : les illustrations de la Bible
depuis le sixième siècle jusqu'au neuvième. En
mentionnant l'inappréciable fonds de reproduc-
tions anciennes conservées à la bibliothèque
Barberini, M. Munlz a insisté tout particulière-
ment sur l'intérêt que présente l'archéologie du
moyen âge de Rome à partir de l'époque caro-
[ lingienne. Tout ici est à faire. C'est à peine si
M. Rossi lui-même a effleuré le sujet.

Notre école du palais Farnèse s'honorerait en
s'attaquant à ces études pour lesquelles elle ne
risquerait de se trouver en concurrence ni avec

les archéologues italiens, ni avec les archéolo-
gues allemands ou américains fixés à Rome.
Non seulement le champ n'a pas été défriché,
et sa fécondité n'a même pas été soupçonnée.

-0-

Une nouvelle découverte en Egypte.

— Le Journal Egyptien nous apprend que M. de
Morgan vient de découvrir, en haute Égypte, à
Nagadah, une sépulture royale d'une haute
antiquité, car elle remonte aux premières dynas-
ties.

« Le monument, cjui est fort vaste, contenait
encore, bien qu'il ait été ravagé par un incendie,
de nombreux objets, dont quelques-uns heureu-
sement assez bien conservés. La trouvaille de
M. de Morgan comprend un bijou en or, des
lions, des chiens, des poissons, des fragments
de meubles en ivoire, des objets en cristal de
roche et en obsidienne qui figureront sous peu
dans les vitrines du Musée de Ghizèh et seront
une révélation surl'artà cette époque primitive.
La bannière du roi, empreinte en signes très
archaïques sur des plaques d'ivoire et des sceaux
d'argile, n'a pu être déchiffrée jusqu'ici. »

Ajoutons, à ce propos, que, dans une récente
séance de Y Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, M. Benedite, conservateur adjoint au
Musée du Louvre, a présenté à l'Académie un
trésor d'orfèvrerie provenant en partie de
Dashchour (Égypte). Ce trésor se compose d'an-
neaux d'or qui servaient de monnaies dans l'an-
tiquité, de colliers, de bagues, de talismans,
d'objets en pierres gravées. Ces bijoux sont
d'époques très diverses : les plus anciens re-
montent à la XIIe Dynastie ; les plus récents
confinent à l'époque arabe. Parmi les plus im-
portants, il convient de citer : 1° trois superbes
cachets en or plein, de la XXVIe Dynastie. Deux
de ces cachets sont gravés aux noms de hauts
personnages sacerdotaux ; 2° deux petites
galères d'un style gréco-égyptien rappelant la
construction des vaisseaux grecs du vie siècle ;
3° une statuette du dieu Bès, bijou d'une
grande finesse, en ivoire teinté et orné d'acces-
saires en or émaillé. Ces bijoux constituent un
ensemble d'un haut intérêt, tant au point de vue
de l'art qu'à celui des questions historiques qu'ils
soulèvent.

Bibliographie

Extraits de l'Art pour Tous

Le prix élevé de la collection de l'Art pour
tous, la nature des planches si bien disposées
pour être 'classées par siècle, par style ou par
nature d'industrie artistique, nous ont valu de
nombreuses demandes d'artistes, désireux de
voir réunis les documents de même nature.

Dans ce but, nous avons composé des re-
cueils des meilleurs modèles parus dans chaque
branche d'art industriel. Chacun de ces Extraits
se vend séparément, et chaque amateur, artiste
ou fabricant, en prenant parmi ces Extraits
celui qui l'intéresse le plus, y trouvera les mo-
dèles qu'il aurait pu choisir lui-même dans la
collection du journal.

Les écoles de dessin, d'art industriel trouve-
ront clans nos Extraits de bons modèles pour
leurs élèves et des prix à distribuer aux plus
habiles; enfin les chefs de maisons importantes
pourront, sans dépareiller la collection du jour-
nal, mettre à la disposition de leurs dessinateurs
et ouvriers les extraits qui présentent pour eux
un intérêt particulier. (Voir aux annonces.)
 
Annotationen